EMPYRIUM : La tête dans les étoiles

Youpi, c’est le printemps ! Et certains artistes mènent tout un tas de projets aussi passionnants les uns que les autres. Si le simple nom de The Vision Bleak vous fait probablement dresser les oreilles et hérisser les poils, rassurez-vous, un prochain album en cours de gestation est d’ores et déjà prévu pour 2022 si tout va bien, d’après l’un de ses co-fondateurs, Schwadorf. Mais connaissez-vous au moins Empyrium, l’autre magnifique groupe, et tout aussi intéressant, du multi-instrumentiste et chanteur allemand ? [Entretien avec Markus « Schwadorf » Stock (multi-instruments/chant) par Seigneur Fred – Photos : DR]

Tout d’abord, peux-tu nous rappeler le but artistique d’Empyrium et est-ce seulement un projet de studio ou bien un véritable groupe qui s’est déjà produit live depuis sa fondation en 1994 ?
L’objectif principal d’Empyrium est assurément de composer et d’écrire de la musique, mais nous avons également donné des concerts dans le passé. Ce sont toutefois des événements plus rares que cet objectif principal. En fait, nous avons joué live à partir de 2010, quelque chose comme ça.

Entre les albums Weiland (2002) et The Turn Of The Tides (2014), douze ans se sont écoulés, puis sept ans jusqu’à aujourd’hui. La situation actuelle plutôt enclin à la créativité artistique au détriment des spectacles aurait-elle favorisé chez toi la naissance de ce sixième album Über den Sternen ?
Non, la situation actuelle n’a rien à voir avec cela. Comme je l’ai dit, jouer en live avec Empyrium est rare de toute façon. Je suis aussi le compositeur et le « cerveau » d’autres projets tels que The Vision Bleak et Sun Of The Sleepless. Enfin je dirige un studio d’enregistrement qui réussit plutôt. Thomas et moi-même avons également un autre projet ensemble – un obscur groupe rock inspiré des 70’s appelé Noekk. Voilà les raisons pour lesquelles nous prenons plus de temps pour chaque album d’Empyrium. On est simplement impliqué dans de nombreuses activités artistiques.

Avec le temps justement, le style musical d’Empyrium a évolué d’une sorte de doom/dark metal symphonique à un style folklorique épique, avec quelques growls et guitares électriques sur certaines parties. Tu ne crains pas de perdre tes premiers fans Métal qui t’apprécient pour tes autres groupes The Vision Bleak, Deinonychus et Noekk ?
Je ne suis pas vraiment membre de Deinonychus en fait. Je viens de produire leur dernier album et les ai aidés pour les arrangements aux claviers/synthés en studio. Selon moi, notre nouvel album est le plus proche de nos racines doom/dark metal depuis 1997 paradoxalement. Et non, je ne pense pas aux attentes des fans en écrivant de la musique. Cela doit d’abord et avant tout résonner en moi, le reste est secondaire.

Comment travaillez-vous au sein d’Empyrium dont le noyau ne comprend que deux membres : toi et Thomas Helm ?
Nous rassemblons et écrivons tous les deux des idées pour Empyrium de notre côtés, puis nous les réunissons et les affinons dans mon studio d’enregistrement. On a travaillé par période sur l’album depuis environ 2016, en effectuant de nombreuses sessions différentes d’une semaine dans mon studio. En fin de compte, je crois qu’au début de 2019 tout était composé et les bases de base des chansons ont alors été enregistrées mais ensuite j’ai décidé de réenregistrer toutes les batteries plus tard pour leur donner un son plus unifié sur l’album. Ce fut en fait une bonne décision mais difficile à exécuter avec toutes ces guitares acoustiques, électriques…Elles étaient déjà enregistrées et j’ai dû m’adapter à leur timing au lieu de l’inverse en temps normal. Il faut noter que nous ne modifions rien dans Empyrium. Ce sont toutes des performances naturelles. Pas de supercherie de studio par-dessus ensuite. Aussi en 2019, j’ai eu recours à une autre session d’enregistrements de hammered dulcimer (NDLR : instrument de musique à cordes frappées d’origine orientale (perse)), où j’ai essentiellement enregistré l’instrument partout dans l’album pour ensuite décider ce qu’il fallait garder ou jeter. Au cours de cette session également, Thomas et moi avons peaufiné certains arrangements. Puis fin 2019, on a consacré une session d’une semaine d’enregistrements vocaux. Plus tard, j’ai enregistré la flûte, le violoncelle et le violon avec les invités et finalement au début de 2020 j’ai mixé et masterisé l’album. Tout un cheminement, tu vois !

Über den Sternen est-il un album conceptuel représenté par ce garçon et ces étoiles car le titre de l’album et la pochette me rappellent un célèbre livre : Le Petit Prince de l’écrivain et poète français Antoine de Saint Exupéry que tu connais probablement ? A moins que ma perception soit faussée du fait que je sois français… ?! (rires)
Non, l’album ne parle pas du Petit Prince… L’arwork est plutôt une interprétation du titre de l’album (signifiant « Au-dessus des étoiles ») en lien avec notre groupe Empyrium. Dans la cosmologie médiévale, « empyrium » signifie la « sphère de feu » située au-dessus du firmament que l’on voit dans le ciel. Les étoiles ne sont donc que des trous dans le ciel nocturne laissant transparaître la lumière et le feu d’Empyrium. Le personnage, ce garçon, que tu vois représenté sur la couverture perce le ciel à l’aide de son bâton et laisse ainsi briller la lumière d’Empyrium. C’est très symbolique pour l’album. La ressemblance avec Le Petit Prince provient peut-être de l’auteur de la pochette qui lui est français : mon cher ami Fursy Teyssier… (sourires)

EMPYRIUM Über den Sternen (artwork par Fursy TEYSSIER)

Certaines longues parties instrumentales sont jouées avec uniquement des cordes (guitares acoustiques, violon, violoncelle…) et des claviers. Mais le travail le plus étonnant est certainement la palette de voix sur Über den Sternen : voix claires masculines, voix d’opéra clair, voix féminine, grognements masculins, etc. Y’a-t-il des invités spéciaux pour interpréter des personnages de l’histoire de l’album comme le garçon évoqué précédemment ?
Merci. Point de voix féminine sur l’album cependant. J’assure le chant clair de baryton/basse et les hurlements, quant à Thomas, il est le chanteur ténor à la voix d’opéra que tu entends. Nous avons également utilisé de la flûte (jouée par ma femme), le violon et l’alto sont joués par Aline Deinert, le violoncelle lui par Robina Huy. Enfin, je joue aussi du hammered dulcimer sur l’album et bien sûr aussi beaucoup de guitares acoustiques.

Alors, quels sont les projets d’Empyrium pour cette année ? Avez-vous l’intention quand même de donner certains petits concerts à l’ambiance feutrée en Europe si l’avenir le permet ? Envisagez-vous de réaliser une vidéo pour une nouvelle chanson ou bien une diffusion d’un show live sur Internet afin d’interpréter Über den Sternen pour accompagner sa sortie ?
Nous espérons pouvoir jouer quelques concerts en mai et septembre de cette année, mais après, il n’y a pas d’autres projets pour Empyrium. En fait, d’autres projets de mon côté nécessitant à présent plus d’attention sont en cours.

Très bien. Quand peut-on alors espérer avoir par exemple un tout nouvel album studio de The Vision Bleak après The Unknown sorti en 2016 ? Travaillez-vous là-dessus, toi et Konstanz ?
C’est ce sur quoi je travaille actuellement, tout à fait, et j’espère que nous pourrons finir d’écrire du prochain album de The Vision Bleak en 2021 pour le sortir début 2022 si tout va bien.

=> CHRONIQUE ALBUM

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