GUS G. : Le temps est venu

Qui aurait parié sur un disque instrumental de Gus G. ? Peut-être même pas lui-même, tant l’exercice ne lui plaisait pas. Ce que Gus déteste plus que tout, c’est bien des morceaux où cela tricote à la gratte sans réel intérêt. Heureusement, le guitariste grec aura su se tenir à ses envies, nous permettant de découvrir (enfin) cet album solo que les fans n’attendaient plus. [Entretien avec Gus G. (guitare) par Julien Meurot – Photos : DR]

GUS G

En tant qu’artiste, comment as-tu vécu ces temps sombres tout d’abord ?
Au début, pas trop mal je dirais. Je me suis rendu compte que cela faisait vingt ans ans que je tournais sans relâche, alors un peu de vacances l’a fait du bien. J’ai pu rester chez moi et faire de la musique (ndlr : nous voyons en toile de fond un mur rempli de guitares). Cela m’a permis d’avoir du temps pour ce nouvel album solo. Comme mes plans sont tombés à l’eau avec Firewind, autant en profiter. J’ai également pu réfléchir sur des choses hors musique. Après, lors du second confinement j’ai vraiment commencé à trouver le temps long. J’ai déménagé ce qui a aidé à penser à autre chose. Heureusement tout cela semble derrière nous…

Lors de notre dernier entretien, tu étais dans un bonne vibe avec Firewind malgré de gros bouleversements au sein du groupe. Avec le confinement tu n’as pas pu défendre votre album éponyme. J’imagine que cela n’a pas été si facile que ça a digérer… ?
Tu le sais, je suis quelqu’un de très positif. Alors oui cela n’a pas été facile mais je me dis que sans tout cela, Quantum Leap ne serait pas sorti, alors restons positif. Car si les choses s’étaient passées comme prévues, nous aurions tourné, et qui sait nous aurions peut-être enchaîné avec un autre album de Firewind. J’étais sincère, il y avait une bonne vibe, mais le monde en a voulu autrement. Pour le coup, je ne pouvais pas lutter (rires).

Cela nous amène donc à ce premier album instrumental. Comment en es-tu arrivé à enfin sortir ce disque que tes fans attendaient tant ? Tu collaborais déjà à distance avec tes musiciens, alors pourquoi ne pas avoir été dans la même direction que Fearless ?
Cet album instrumental me trottait dans la tête depuis longtemps. Il me fallait simplement du temps pour m’y mettre et ainsi concrétiser ma vision de mon disque instrumental. Plus je composais et plus je me rendais compte qu’il n’y aurait pas besoin de chant ce qui me semblait impensable auparavant. Car je crois que je l’ai souvent dit, mais j’ai horreur des disques de guitaristes où il n’y a pas de mélodie. Pour moi, la guitare se devait d’être comme un chanteur, la mélodie est la clé de tout.

En ça le disque est très réussi. Je te rejoins je ne suis pas fan des disques démonstratifs pour être démonstratifs…
Quand tu écoutes Vai ou Satriani, tu as cette notion de mélodie qui pré pondère sur l’aspect technique. C’est technique bien entendu mais tu retiens surtout la mélodie. J’ai quarante ans passés maintenant, et je pense que je n’ai plus rien a prouver, et surtout je ne veux pas surjouer. Quand tu as vingt ans tu as envie d’épater la galerie, alors tu en mets partout, mais maintenant… Le plus grand danger reste toi-même car l’absence de chant laisse beaucoup de place que tu as envie de combler. Trouver le bon équilibre a été un vrai challenge mais je pense m’en être bien sorti.

On retrouve sur l’album le morceau « Force Majeur ». Il ne nous est pas inconnu…
Tout à fait. Il avait été enregistré lors des sessions de l’album précédent Fearless. Je ne saurais jamais pourquoi je ne l’avais pas inclus. Bref, ce titre a servi de promo à ma tournée commune avec Vinnie Moore qui a finalisé le titre en jouant dessus. Ce titre est vraiment cool, il a très bien marché et comme je voulais qu’il apparaisse sur un album il a été ajouté, tout simplement.

L’album contient également six titres live. Pourquoi avoir ajouté ce disque a un disque instrumental ?
Nous avions sorti l’EP Live In Budapest – Part 1, et il nous restait donc la second partie à sortir alors pourquoi pas en bonus ? C’est aussi pour remercier nos fans, le son est vraiment cool et garantie 100% authentique, ça s’entend d’ailleurs (rires).

Finalement, tu n’as pas été si seul sur ce disque puisque Dennis Ward joue de la basse sur huit titres et un nouveau venu, Vincent Velasco, s’est chargé de la batterie. Tu vois que tu as fait comme d’habitude en fin de compte… ?!
(éclats de rire) Bon d’accord, c’est vrai mais ce n’était vraiment pas le plan de départ. J’avais programmé toutes les batteries quand Vincent rentre en contact avec moi. Il a vu que je préparais un album et m’a proposé ses services. Au début j’ai refusé en prétextant que j’allais programmer les batteries. Et en y réfléchissant bien, c’était trop bête de passer à côté. Je lui ai donc envoyé un morceau qu’il a enregistré, ça m’a plu et voilà comment il se retrouve à jouer sur l’album. Pour Denis, c’était plus évident. Il a mixé l’album, je lui ai demandé s’il ne voulait pas jouer la basse, et, bien entendu, il a tout de suite accepté. (rires)

Un dernier mot e guise de conclusion… ?
Espérons que tout reprenne normalement. Pour le moment je n’ai rien de prévu mais j’espère que tout cela va reprendre son cours car le temps se fait long et je n’ai pas vraiment envie de re-déménager comme durant le second confinement ! (rires)


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