Si la célèbre formation allemande de Gothic Metal avait certes fait le job sur son précédent opus Antiserum aux hits dansants (« Shadowmaker ») mais dénués d’innovation, un changement est toutefois intervenu entre temps du côté de Westhofen. En effet, l’excellent guitariste/chanteur Matthias Hechler a plié les gaules en 2014 et quitta Crematory pour raisons personnelles et notamment familiales (cf. DVD Live W.O.A. 2014). Mais rassurez-vous, le batteur Markus Jüllich veille toujours aux grains derrière ses fûts et a recruté pour l’occasion un remplaçant de qualité en la personne de Tosse Basler (Scapegoat, Avalanche) pour ce poste délicat au côté d’un autre arrivant, Rolf Munkes, à la guitare lead. Même s’il n’y a quasiment aucun solo sur ce nouvel et treizième album studio, nos gaillards s’en tirent très bien et nous pondent des riffs bien gras appuyés par le chant reconnaissable et toujours aussi efficace du solide Felix. Et l’on est d’ailleurs agréablement surpris par le chant clair de Tosse qui reprend le flambeau au micro avec brio nous faisant presque oublier son sympathique prédécesseur. Produit une nouvelle fois au Kohlekeller Studio par Kristian « Kohle » Bonifer et Markus, tout le monde a mis la main à la pâte (textes signés des deux crooners aux rôles savamment dosés), Monument s’avérant homogène et très efficace. Les claviers de Katrin Jüllich ne sont pas trop lourdingues (« Die So Soon » et sa mélodie entêtante rappelant étrangement la B.O. de Hans Zimmer pour le film Interstellar…), le but ici est d’apporter un zeste de fraîcheur et surtout de la puissance, à l’instar des Believe et Revolution parus il y a déjà une dizaine d’années, et toujours avec ces touches Indus évoquant presque un Fear Factory en petite forme (« My Love Within »). Célébrant ses vingt-cinq ans de carrière cette année, le meilleur de Crematory appartient désormais au passé, mais les fans s’y retrouveront sur ce Monument car il s’agit d’un album honnête et efficace de la part d’un groupe respectable dans un genre musical qui a malheureusement tendance à décliner de nos jours…
[Seigneur Fred]
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