KARDASHEV
The Baring Of Shadows
Deathcore/Doom Metal atmosphérique
Autoproduction
★★★★☆
Dotée de formes généreuses… ah non ça c’est l’Américaine Kardashian, Kim de son petit nom, excusez-nous ! Dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, il s’agit de Kardashev, aucun lien, fils unique… Non ça c’est l’affaire Karamazof version Les Nuls, décidément ! Non, penchons-nous ici sur le nouvel et déjà quatrième EP des Américains de Kardashev dont le pseudonyme semble, à une lettre près, tiré tout droit de l’échelle de Kardachev, méthode socio-économique théorique proposée en 1964 par l’astronome soviétique Nikolaï Kardachev, classant les civilisations en fonction de leur niveau technologique et de leur consommation énergétique… Aparté fait, la musique que propose ce trio (ou quatuor selon les photos) de Tempe (Arizona) en séduira certains mais en ennuiera probablement d’autres comme la théorie précitée, selon les sensations recherchées à l’écoute de The Baring of Shadows. Influencé par les maîtres scandinaves du genre tels qu’Opeth ou Swallow The Sun, Kardashev arrive cependant à insuffler une jolie note personnelle dans son Doom/Death atmosphérique empli d’émotion et de contraste, à travers notamment le chant de son frontman Mark Garrett connu sur le web pour son école vocale Kardavox Academy. Capable aussi bien de susurrer à l’oreille de douces paroles en anglais comme de gémir avec de féroces growls à faire fuir un mammouth (le progressif « A Frame. A Light » toute en nuance, » Heartache » avant son break central), l’impressionnant chanteur barbu en impose, mais jamais au détriment de la musique emplie d’une grande sensibilité, soignée, raffinée même qualifierons-nous. A l’instar du chant, les atmosphères créées par nos Yankees évoluent de manière sinueuse, toujours avec grâce ou puissance, nous emmenant dans les étoiles par moment (la fin d »A Frame. A Light ») ou carrément six pieds sous terre (« Heartache »). Authentique, leur musique l’est assurément et dépeint des paysages ou des émotions vraiment belles, pures, propres au genre Gothic/Doom Metal. Là encore on pense aux derniers albums des Finlandais de Swallow The Sun. Sur la chanson (« Snow-Sleep »), on imagine presque la neige tomber. Le combo américain n’hésite également pas à ajouter des influences Black ou Deathcore sur certains passages surprenants (« Snow-Sleep »), le tout encore une fois avec subtilité, que ce soit au niveau de la voix ou des arrangements. Dommage finalement que ce ne soit ici qu’un EP, mais parfois, il vaut mieux privilégier la qualité à la quantité pour éviter le remplissage. Et visiblement, il s’agit du leitmotiv de Kardashev qui signe là un magnifique EP rafraîchissant et personnel. [Seigneur Fred]
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