REDEMPTION

Redemption

 

Avant toutes choses, pouvez-vous nous donner des nouvelles de Bernie ? Comment va-t-il ? A-t-il participé, de quelque manière que ce soit, à la création de l’album « Long Night’s Journey into Day » ?

De la part de la famille et des amis de Bernie, merci d’avoir posé la question.Bernie récupère parmi les siens. Il ne lui est pas possible de se concentrer sur son activité de guitariste pour le moment. Il va de soi que nous lui souhaitons la meilleure convalescence possible. Son état s’améliore petit à petit. Nous sommes reconnaissants qu’il soit encore en vie.

 

« Long Night’s Journey into Day » est le premier enregistrement sur lequel Tom Englund chante avec Redemption. Comment s’est passée son intégration au sein du groupe ? Quel a été son rôle dans le processus créatif ?

Changer de vocaliste n’est jamais une chose simple et aisée, encore plus après avoir eu le plaisir d’enregistrer et de tourner avec Ray Alder qui est l’un des chanteurs iconiques de l’histoire du heavy metal. Mais l’arrivée de Tom s’est faîte de la manière la plus fluide qu’il soit. Tom et moi-même nous connaissons et sommes amis depuis vingt ans. Malgré cela, nous n’avions jamais collaboré ensemble auparavant. J’ai toujours été un fan inconditionnel du groupe Evergrey et Tom connaissait notre musique. Il ne pouvait ressortir que de la bonne volonté de ce respect professionnel qui nous unit mutuellement.

Le style puissant et riche en émotions, caractéristique de la voix de Tom, est un atout majeur et déterminant dans la réalisation de notre travail. Les thèmes abordés par Tom en tant que chanteur sont similaires à ceux dépeints par nos textes. Nos chansons traitent de la condition humaine et non de mondes fantaisistes, d’interventions chirurgicales ou encore des forêts sombres et brumeuses de Carpathia (sourire). Il a donc paru naturel à Tom de s’investir dans l’écriture tout comme il le fait auprès d’Evergrey.

Tom a réellement eu une influence sur les arrangements vocaux  sur cet album, auxquels il a ajouté des harmonies, des chœurs et pléthore de petites améliorations qui, au bout du compte, ont enrichi l’enregistrement. Sa créativité est immense même distillée à petites doses. Concernant le prochain opus, dont nous avons parlé la nuit dernière, je continuerai à démarrer les morceaux en utilisant les mélodies vocales car nous souhaitons que cela sonne comme du Redemption. Une fois ce travail achevé, Vikram et Tom interviendront au niveau de l’écriture. Je m’attends à ce que notre prochain album reflète pleinement l’investissement créatif de Tom et Vik. En tous cas, plus que « Long Night’s Journey into Day’’ l’a révélé.

Comment avez-vous opéré pour ce nouvel enregistrement ? Comment s’est déroulé son façonnement ? Quelles ont été vos inspirations ?

Nous avons travaillé de la même façon que nous l’avons toujours fait. Je compose la musique, je l’envoie aux membres du groupe pour avoir leurs retours. Puis j’incorpore les modifications si cela se révèle être nécessaire. J’instaure une ligne mélodique névralgique et, pour finir, j’écris les paroles.

Je ne peux pas dire avoir été frappé par une inspiration en particulier lors de la création des chansons. Je me souviens avoir pris le temps pour ne pas brusquer les choses car le groupe venait de traverser une période difficile entre le départ de Ray et les ennuis de santé de Bernie. Mais nous avions envie d’aller de l’avant et j’ai composé les chansons avant même que l’idée d’incorporer Tom en tant que chanteur ne nous vienne à l’esprit. Les démos de l’album étaient pratiquement terminées avant même que je lui ai proposé de nous rejoindre.

Mais il y eu, cependant, quelques sources d’inspiration. Notre batteur insista pour que j’oriente l’écriture vers les épopées. Je suis parti de la chanson “Black and White World”, œuvre majeure de notre répertoire, comme scène de départ pour écrire ce qui allait devenir “Indulge In Color”. Je me souviens également que les paroles de la chanson “The Last of Me” me vinrent alors que j’achetais du vin. Je réfléchissais au fait que l’amateur de bon vin que j’étais, finirait un jour par acheter sa dernière bouteille de vin français, considérant les cinq à dix ans nécessaires à l’obtention de la maturité de celui-ci. J’ai alors réalisé qu’il y avait une dernière fois pour tout, que ce soit pour boire une bouteille de vin, pour partager un moment avec un ami ou l’être aimé ou bien encore pour rendre à votre endroit préféré. Un texte jaillit de cette réflexion.

Généralement, je m’inspire de la vraie vie. Je dis souvent que nos chansons traitent de nos relations avec les autres, le monde extérieur, mais aussi avec nous-même. Cela ne veut pas dire que nos chansons sont autobiographiques. Cela signifie qu’elles traitent de ces sujets avec lesquels, nous, les êtres humains, avons directement ou bien indirectement été confrontés. Tout cela les rend plus accessibles, en particulier lorsque Tom les interprète avec toute l’émotion vocale qui lui est propre.

 

Comment est venue la décision de travailler avec le producteur Jacob Hansen sur cet album ? Comment s’est déroulée la collaboration avec lui ?

Nous avions déjà failli travailler avec lui sur l’album “This Mortal Coil” mais son emploi du temps était, alors, très serré et nous n’avions pas réussi à nous accorder sur le timing. Tom nous expliqua qu’il avait réellement apprécié l’implication de Jacob sur le dernier album d’Evergrey. Nous l’avons recontacté, et, cette fois, nos calendriers coïncidèrent.

Finaliser l’enregistrement ne fût pas une tâche facile car nous ne sommes pas un groupe facile à mixer. Jacob s’est retrouvé dans l’obligation d’opérer des modifications significatives et il y eu énormément d’échanges entre lui et nous avant d’obtenir un résultat qui nous satisfaisait tous. Le rendu final se devait d’être chaud mais aussi direct et moderne, puissant mais aussi limpide, aéré, et avec une vraie place pour chaque instrument, chaque piste vocale et chaque piste d’orchestration instrumentale. Cela nous a pris presque quatre mois, ce qui est incroyablement long. Mais je pense, qu’à la fin, nous avons atteint notre meilleur niveau en terme de son. Nous espérons pouvoir repartir de là pour le prochain enregistrement.

L’ensemble du processus de production et du résultat ne sont pas uniquement le fruit du talent de Jacob, sa flexibilité et sa patience y sont aussi pour beaucoup. Travailler avec lui fût une expérience géniale.

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D’où vous est venue l’idée de reprendre la chanson “New Year’s Day” du groupe U2?

Nous avons déjà, dans le passé, repris de nombreuses chansons des années soixante-dix et quatre-vingt, des titres n’appartenant pas à la catégorie hard-rock. C’est une expérience amusante car certaines de ces chansons sont géniales. Nous pensions pouvoir y ajouter ce petit quelque chose qui les rend uniques et plus spéciales que si nous nous étions attelés à reprendre simplement des chansons d’Iron Maiden. Un jour je conduisais et la radio diffusa le titre “New Year’s Day”. Je me mis à parler à Chris, notre batteur, de l’éventualité de reprendre cette chanson et nous décidâmes d’essayer. Parfois nous essayons des reprises qui s’avèrent ne pas fonctionner en fin de compte (ce sont des chansons que nous n’enregistrons pas sur nos albums bien entendu). Pour “New Year’s Day”, en écoutant Tom et Simone la chanter, nous savions que nous tenions quelque chose de bon.

Cela fait maintenant sept ans (!) que vous n’êtes pas venus en Europe, et vous ne vous êtes, de plus, jamais produit en France. Peut-on espérer vous y applaudir bientôt?
Nous espérons venir en France l’année prochaine! La logistique est une vraie difficulté pour un groupe américain de notre taille, et nous avions eu des problèmes avec Ray qui n’avaient pas été capable de chanter sur notre dernier album. Tout ceci fait que, malheureusement, nous n’avons pas pu nous rendre sur votre continent depuis longtemps. En ce qui concerne la France, nous n’avions pas pu y jouer à l’époque, pour des raisons quelconques. Mais j’adore votre pays et j’adorerais m’y produire! Croisons des doigts pour que 2019 nous donne cette opportunité.

 

 

 

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