NEBELKRÄHE : Ephemer

Ephemer - NEBELKRÄHE
NEBELKRÄHE
Ephemer
Black/folk metal
Crawling Chaos Records

Bien que l’Oktoberfest soit déjà finie à cette année, les Munichois de Nebelkrähe ont décidé de prolonger la partie ! Discrets depuis la sortie de leur dernier album Lebensweisen il y a dix ans, Ephemer (dont la sortie est prévue le 27 octobre 2023) vient mettre un bon coup de pied dans la fourmilière du black metal avec un mélange haut en couleur, aux forts accents allemands. Il est bien souvent difficile de se démarquer dans les périodes de rentrée, qu’elles soient littéraire ou musicales ; mais les membres de Nebelkrähe, après dix ans d’absence, ont réussi le pari de nous offrir une pépite, petite certes, mais qui vaut le détour. Tout commence avec « Tumult auf Claim Abendland », une douce entrée en matière toute en mélodie au cœur de la forêt noire en Bavière. « Nielandsmann » (featuring Noise/Kanonenfieber) est déjà un peu plus violent aux oreilles notamment grâce à un bon jeu de double pédale à la batterie. La fin très symphonique, voire gothique, n’est pas sans évoquer le château d’un fameux comte nommé Dracul Vlad Tepes… L’album semble donc musicalement s’inspirer des contes et légendes d’Europe du Nord mais aussi centrale. Sur le titre éponyme, le texte (durant la première minute) est déclamé plutôt que chanté. Un bien curieux procédé mais qui prouve ici son efficacité.

Au-delà de tout ce fabuleux folklore, Nebelkrähe n’en oublie pas pour autant ses racines musicales black. On constate une parenté évidente entre Nebelkrähe et le black metal norvégien. Il n’est pas rare de penser à At the Heart of Winter d’Immortal à l’écoute du disque, toute proportion gardée bien évidemment (sur « Über Menschen unter Tage » notamment). Mais un morceau comme « Kranichträume » (featuring Markus Stock alias « Schwadorf » des excellents Empyrium et The Vision Bleak) illustre à sa façon l’indépendance du groupe vis-à-vis de la nouvelle scène black metal. Idem pour « Die Strandbar von Scheria » qui vient conclure l’album sur une note folklorique typique des contrées bavaroises. Nebelkrähe joue la carte de l’originalité grâce au folklore de sa propre culture. Un metal cent pour cent germanique garanti, mais qui tend parfois à osciller vers un son plus symphonique et folklorique donc. Ephemer n’en demeure pas moins un très bon et agréable retour aux influences black metal primitives alors que les températures extérieures se rafraîchissent et que l’automne s’installe dans les forêts bavaroises… [Louise Guillon]

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