Jeune quatuor en provenance d’Oslo, Trueandtrue fait ses débuts avec cet EP cinq titres. Ceux-ci alternent, comme à l’accoutumée pour le genre, spoken words et chant hurlé. Le premier single déjà paru, « Reset », se veut introspectif. Il évoque ce désir de vouloir tout recommencer, notamment sur le refrain entêtant « Is this the ultimate deadline, can I reset again ? » (« Est-ce l’ultime date limite, puis-je encore tout recommencer?»). Le second morceau « Erased U », avec la même énergie, est une réflexion sur le rejet de l’autre avec le couplet « I have erased you, turned you to dust, a full circle moment » (« Je t’ai effacé, transformé en poussière, retour à la case départ »). Ça sent le vécu, l’émotion, et le besoin d’expression de ces blessures.
Puis c’est un « Lay Down » contemplatif qui vient lui aborder le sujet de l’apitoiement sur soi-même, et nous rappelle comme il peut être parfois libérateur de lâcher prise… Quant à « Blindfold », avec un riff ciselé rappelant le « One Armed Scissor » d’At The Drive In et son passage jazzy en fin de morceau, démontre comment le groupe scandinave parvient à incorporer ses multiples influences dans ses compositions néanmoins très personnelles. Enfin, le dernier titre « Back Into Quiet » (eh oui ! Il s’agit ici d’un EP de cinq malheureux morceaux seulement !) évoque le thème de la réconciliation. Sur cette ultime plage musicale, Trueandtrue réussit à installer un paysage sonore empli de nostalgie avec ses touches shoegaze/post-rock (déjà présentes sur « Erased You »), avant de revenir à cette rage naturelle que ne laissait pas présager cette chanson-titre (« Retour au calme »). Le fontman Vincent Engebretsen s’en tire donc avec les honneurs sur sa prestation vocale, lui qui s’est aussi occupé du mixage de cet enregistrement au format court, laissant le mastering à Brad Boatright (Defeater, Cult Leader, Great Falls, The Hope Conspiracy, Drain, Oathbreaker, The Armed, Modern Life is War…). Percutant, intense, Trueandtrue marche clairement sur les traces des Yankees de La Dispute et de Touché Amoré. Ainsi, sur le Vieux Continent, avec récemment To Kill Achilles (Écosse), (feu?) Yotsuya Kaidan en Ukraine, ou encore les Toulousains de My Own Private Alaska (MOPA pour les intimes), le continent européen possède lui aussi un vivier intéressant et plus que prometteur pour faire vivre et émerger la scène émo/screamo et post hardcore. Vivement le premier véritable album de ces Norvégiens ! [Norman Garcia]
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