WHITE SOFA
Groove et percutant
Originaire de Tours, White Sofa sort son premier album, « A bout de fil », après un EP en 2017. La fusion Electro-Metal-Indus du quintet a pris de l’ampleur, s’est étoffée et la réalisation de ce premier opus montre une énergie contenue, fédératrice et puissante. [Entretien avec Gauthier (chant) par François Alaouret – Photo : DR]
Depuis plus de trois ans, vous enchaînez les concerts, avez sorti un EP bien accueilli et votre premier album, « A bout de fil », s’apprête à sortir. Tout va bien, White Sofa semble parti sur de bons rails ?
Bien écoute, pour l’instant tout va bien. On est content du chemin parcouru, même si on voudrait vraiment que cela s’accélère en 2020, en trouvant un label et un tourneur sérieux qui nous prendraient sous leurs ailes. Et en multipliant les dates aussi. Mais bon, il faut savoir être patient…
Vous puisez dans le Metal des 90’s avec un son Electro et Indus très actuel. Vos compos sont puissantes et énergiques, et l’on sent même une certaine urgence…
Nous avons été bercés par l’arrivée du Néo-Metal à l’adolescence, ça a toujours été une influence pour nous, même si chacun des membres à les siennes, c’est ce qui crée White Sofa.
« A bout de fil » bénéficie d’une très bonne production pour un premier album. Comment et dans quelles conditions a-t-il été enregistré ?
Les prises ont été faites dans mon studio le ‘Rock Style Studio’, situé à côté de Tours, et le mix et le mastering ont été confiés à HK du ‘Vamacara Studio’, basé à Clisson. HK a notamment travaillé avec Sinsaenum, Dagoba et Black Bomb A pour ne citer qu’eux. Nous sommes vraiment satisfaits du résultat.
L’une de vos particularités est d’être deux au chant et de proposer la parité. Comment vous répartissez-vous l’écriture et les parties vocales ?Sont-elles le fruit d’un travail commun, ou celui de deux personnalités distinctes ?
La majorité des compositions et de l’écriture a été créée par Charlie et moi. Le reste du groupe les remet ensuite un peu à sa sauce. Pour ce qui est des lignes de chant, c’est moi qui m’y colle et l’on voit ensuite avec Tristana quelle voix serait la mieux adaptée à chacun. Elle en profite pour changer à ce moment-là quelques mots qu’elle n’aime pas (rire). Nous avons fonctionné comme cela sur cet album, mais rien n’est figé et chaque membre peut apporter sa pierre à l’édifice.
Musicalement, malgré la lourdeur des riffs et la vélocité des rythmiques, vous mettez l’accent sur le Groove et les mélodies. Etre très fédérateur comme vous l’êtes est une priorité dans vos compos ?
Oui, c’est vraiment quelque chose que l’on recherche autant sur disque que sur scène. Nous voulons entrer en osmose avec le public pour que la salle et la scène ne fassent plus qu’un, et que le show soit physique et dans la bonne humeur des deux côtés.
Vos textes s’inspirent des dérives de notre société. En ce sens, vous considérez- vous comme un groupe contestataire ou engagé ?
Non, clairement pas ! On écrit nos textes selon nos humeurs, et nous ne réfléchissons pas vraiment au retour qu’ils vont avoir. Nos textes sont sombres et critiques, c’est vrai. C’est une façon de nous libérer l’esprit d’où le nom White Sofa. On crée et on joue de la musique comme un patient pourrait aller chez un psychologue, s’allonger sur le sofa et y laisser ses mauvaises pensées. White Sofa, c’est notre thérapie ! (rire)
WHITE SOFA
« A bout de fil »
Electro Metal Indus’
Independant
★★★★☆
WHITE SOFA marche dans les pas de Mass Hysteria ou de Prong, avec une énergie communicative et des morceaux très fédérateurs où les mélodies et les riffs de guitares portent des textes interprétés à deux. En effet, le quintet joue la parité avec Tristana et Gauthier qui se partagent le chant, offrant une belle diversité vocale. La détermination du combo se fait sentir à travers des titres puissants (« Déterminé », « Enemi »), où le groupe pose un regard sur les dérives de notre société (« Instinct de survie »).
Servi par des gros riffs et une rythmique écrasante, « A bout de fil » montre un combo maîtrisant son sujet et le très bon mix de l’album met parfaitement en valeur les instruments. Les sons Electro apportent aussi beaucoup de fraîcheur et quelques respirations à l’ensemble (« Funambule »), mais c‘est pour mieux repartir (« Le bal des vautours »). WHITE SOFA signe donc un très bon premier album assurant la relève de l’Electro-Metal hexagonale. [François Alaouret]
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