Débutant strictement de la même manière que sur l’album The Tide And Its Takers, c’est-à-dire par un riff énergique signé du guitariste Steve Holt suivi immédiatement du chant si singulier de Brock Lindow, le premier extrait « Death Eater » de ce septième opus rentre dans le tas prouvant la bonne santé du combo d’Alaska rapatrié depuis un bail dans l’Oregon. Un peu trop vite catalogué Metalcore à ses débuts sur le label Roadrunner Records, 36 Crazyfists a toujours possédé cette faculté de combiner riffs modernes et complexes Hardcore/Metal, rythmiques sportives et groovy, et mélodies plus typées Metalcore avec un chant versatile passant de growls à un chant clair. La recette ici ne change guère, mais on ne tombe pas pour autant dans le facile ni le mielleux si caractéristique du genre (excepté peut-être sur le faussement calme « Sea and Smoke » ou l’acoustique « Where Revenge Ends »). Le mot d’ordre sur Lanterns est plutôt « on met le feu tant que ça groove et on se la joue suffisamment emo pour passer sur les radios campus américaines ». Honnêtement ça fait du bien de voir le quatuor d’Anchorage, enfin de Portland dorénavant (décidément, je ne m’y ferai jamais depuis 1999 tout de même !), nous en remettre plein la vue deux ans après Time And Trauma (« Sleepsick » qui risque de faire mal dans le pit). Cependant, si le chant de Brock Lindow, au look désormais de bûcheron, vous irrite toujours, alors passez votre chemin, mais il faut bien reconnaître que ses parties vocales sont loin d’être aisées à interpréter. Enfin, malgré un son de batterie quelque peu synthétique (caisse claire) pour Kyle Baltus, la dernière recrue derrière les fûts, et quelques titres dispensables (« Where Revenge Ends »), Lanterns entretient cette flamme qui brûle depuis près de vingt-trois ans chez nos Américains qui ont traversé bien des déboires (décès de son tout premier batteur Duane Monsen (1994) lors d’une altercation dans un bar, puis de son bassiste JD Stuart (1996) dans un accident de voiture). 36 Crazyfists reste toujours identifiable dès les premières notes de cet album très personnel (vécu comme une nouvelle catharsis d’après son chanteur), ce qui n’est pas donné à tous les groupes issus de cette scène, et prouve avec sincérité que l’on peut encore compter sur eux en 2017, que ce soit sur disque ou bien live où le groupe déçoit rarement ses fans. De toute façon, tant qu’il y a encore de la lumière, il y a de la vie…
[Seigneur Fred]
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