ANNEKE VAN GIERSBERGEN
The Darkest Skies Are The Brightest
Pop/Folk
InsideOutMusic/Sony Music
L’ex-chanteuse de The Gathering a beau avoir quitté la célèbre formation de Rock/Métal atmosphérique depuis 2007 et évolué en solo dans des sphères indépendantes à la scène Métal (outre ses diverses prestigieuses collaborations avec Vuur ou The Gentle Storm ou bien encore ses nombreux duos avec des artistes tels que Moonspell ou Napalm Death…), c’est toujours avec curiosité et un grand plaisir que l’on suit la carrière d’Anneke qui n’a cependant plus aucun lien avec son passé Métal ici musicalement. Et si ses débuts avec son premier projet solitaire Agua de Annique (enfin entourée tout de même de quelques musiciens dont son conjoint batteur et manageur Rob Snijders) vous semblaient vraiment trop Pop, ce troisième album studio (Symphonized – with Residentie Orkest The Hague paru en 2018 étant un disque live) de la belle Néerlandaise se veut plus métissé et ancré dans la musique folklorique voire Blues/Country, elle qui a grandi aux sons du Jazz et de la musique classique étant jeune, et de la Pop/Rock. En effet, ce sont onze compositions simples et accrocheuses qui figurent sur ce nouvel opus. Celles-ci sont nées à la campagne dans une cabane quand l’artiste avait besoin de réfléchir et trouver des solutions dans sa vie, accompagnée juste d’une guitare acoustique. Un titre comme « Hurricane », qui n’a rien à voir ici avec les Allemands de Scorpions, rappellera presque étrangement nos Frenchies de Moriarty avec un air de musique cajun rythmé, vous donnera envie de taper du pied avec ses instruments folks, ses percussions, un côté dansant, mais en même temps relativement mélancolique.
On est donc loin des mélodies Pop et sucrées d’Agua de Annique, mais pour autant une douce mélancolie prédomine donc, et ce, dès le début de ce troisième album solo à l’image des touchants « Agape » ou « My Promise » par exemple, sobres et sans surenchère vocale, Anneke van Giersbergen ayant toujours su rester naturelle pour véhiculer des émotions sincères envers son public… Outre la voix toujours magnifique de la chanteuse, The Darkest Skies Are The Brightest est à la fois touchant par ses émotions et sa richesse musicale, rythmé tout du long par pléthore d’instruments qui se marient parfaitement dans le mixage sans jamais étouffer la voix d’Anneke.
Différents musiciens entourent ainsi tout du long la chanteuse quadragénaire et l’on peut distinguer ici ou là des cuivres (de la trompette sur « Hurricane »), des cordes avec un violon discret, un violoncelle, et diverses percussions jouées par la frontwoman elle-même. L’ex-The Gathering n’hésitera d’ailleurs pas, d’après ses dernières déclarations, à partir quand même en tournée en solitaire dans des petits clubs européens accompagnée juste du minimum syndical, c’est-à-dire sa guitare et peut-être une grosse caisse (ou bien une pédale de boîte à rythmes) si la situation sanitaire actuelle perdure, afin de garder le contact avec son public, à défaut de nombreux musiciens sur scène. De notre côté, nous l’attendons à présent à bras ouverts tant ce quatrième album d’Anneke van Giersbergen se prête alors parfaitement à l’interprétation live en petit comité au coin du feu devant un public assis, masqué, éloigné de son voisin d’au moins deux mètres, vacciné, testé négatif à la covid-19 et ses variants, ayant bien mis du gel hydroalcoolique sur ses mains à l’entrée, etc. Bref, notre quotidien actuel en somme…
Avec l’arrivée des beaux jours qui ont visiblement inspiré notre chère amie, voici pour conclure quelques paroles de saison réconfortantes tirées de cet album magnifique que l’on ne peut que vous recommander chaudement : « Springtime makes me feel alive, I see the clouds disappear and nature shifting its gears » (= le printemps me fait me sentir vivant, je vois les nuages disparaître et la nature changer de vitesse). [Seigneur Fred]
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