Brunhilde a profité de la période du covid-19 comme bon nombre d’artistes pour travailler en studio et produire son dernier album intitulé 27. Voilà un album tantôt metal, tantôt rock, punk rock même, voire même new wave. Bref, plusieurs genres musicaux se marient ainsi parfaitement pour un même thème : le fameux « club des 27 » mais pas uniquement composé de gens connus, comme nous l’ont expliqué les deux principaux membres du combo allemand.
[Entretien avec Caro Loy (chant) et Kurt Bauereiss (guitare) par Sante Broccolo – Photo : DR]
Tout d’abord, j’aimerais vous demander si un membre du groupe a l’âge de vingt-sept ans. Juste pour savoir si quelqu’un court un danger…
Nous avons tous toujours vingt-sept ans, mais nous ne mourrons jamais… (sourires) Les musiciens sont à jamais immortels…
Quelles sont les stars dont la mort vous a particulièrement touchés ?
En fait, celle de gens tout à fait normaux, pas des célébrités ! Au départ, je pensais au ‘club 27’ (ensemble de gens du Rock et du Bues morts à 27 ans) et j’ai entamé les recherches sur Google. Après un moment, cela devenait ennuyeux car tant de gens ont chanté et parlé de ce club. Aussi, j’ai rencontré Charlie Bauerfeind (producteur) dans notre studio et on a rediscuté du concept. Nous avons alors décidé de chercher des personnes décédées à 27 ans et qui avaient une histoire. Chaque chanson est basée sur des histoires vraies. N’oublie pas que l’on n’a pas pu citer les noms.
Voulez-vous mettre certains dangers en évidence ?
Je pense que dans ce monde il y a du bon et du mauvais. C’est toi qui choisis le côté brillant ou le sombre. Toutefois, à titre personnel, protéger les enfants est primordial : nous devrions être plus attentifs aux autres !
Outre l’intro, cet album contient douze morceaux courts et diversifiés. Est-ce voulu ?
L’objectif est de créer des chansons pas ennuyeuses. Il n’y rien de pire qu’un album composé de morceaux qui sonnent de la même façon, je pense pouvoir dire que c’est une des forces de Brunhilde. Chaque chanson a un cachet musical et vocal distinct.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les conditions d’enregistrement ?
Nous avons profité de l’absence de concerts pour nous occuper de la production de 27. Nous avions dix-huit morceaux et nous en avons choisi douze finalement. L’enregistrement a été intense avec des guitares aussi sombres que les thèmes des morceaux. Ça nous a pris une demi-année et je peux te dire qu’on n’a pas arrêté !
L’atmosphère de « The end » est intrigante… Pourquoi avoir choisi The Doors qui lui est un groupe connu ? Le groupe ou Jim Morrison vous ont-ils particulièrement marqués ?
J’aime les Doors et Jim Morrison en particulier, il y a tout un mythe autour de sa vie. Il a eu une vie impressionnante jusqu’à l’histoire de sa mort. Par ailleurs, il était très créatif et je voulais lui rendre hommage. Et pour répondre à ta question, je voulais qu’il y ait un membre du Club des 27 parmi les personnes envisagées.
En écoutant « Eye for an Eye and Tit for Tat », je n’ai pas pu m’empêcher de penser à des groupes punk des années 80. Quel est le pourcentage de punk et de métal dans votre musique selon vous ?
En fait, nous faisons la musique que nous aimons ; il n’y a pas de stratégie préétablie. Je pense que le pourcentage de métal est particulièrement élevé dans cet album. Le punk et le métal me plaisent tout particulièrement.
J’ai vu que vous avez des concerts actuellement et que vous planifiez une tournée. Vous verrons-nous en France ?
Ce serait un honneur pour nous de venir en France, nous sommes en train de prévoir la tournée, concert par concert. Le corona virus a rendu les choses difficiles ; notre tournée a été reportée de deux ans. Nous vous tiendrons au courant, ne t’en fais pas !
Caro Loy et Kurt Bauereiss nous reviennent avec un album consacré à des personnes anonymes décédées à l’âge de vingt-sept ans ; la seule exception étant une reprise à la sauce ‘Caro’ du célèbre épilogue « The End » des Doors. A la première écoute, le groupe d’outre-Rhin semble aller dans tous les sens, les sons de guitares sombres et lourds propres au métal succèdent à des passages punk furieux, et même parfois même new wave. Aussi, l’opus peut décontenancer et apparaître moins cohérent que le précédent.
Toutefois, plus on s’y attarde, plus on commence à apprécier le chant dans les différentes plages proposées ainsi que la relative diversité musicale car les zicos ne sont pas en reste non plus. En un mot comme en cent (ou plutôt en 27 ;-)), l’amateur accrochera bien qu’il soit parfois balancé d’un genre à un autre. A écouter attentivement pour apprécier. [Sante Broccolo]
Publicité