CORROZION : Embarquement immédiat vers une nouvelle dimension musicale

Ne cherchez plus, nous avons trouvé le jeune combo français à suivre absolument. Il s’appelle Corrozion, un groupe de rock/metal originaire d’Angers, qui semble avoir déjà tout d’un grand. [Entretien avec Vincent (basse), Richard (clavier, samples, chœurs), Nico (chant), par Aurélie Cordonnier – Photo : DR]

Pouvez-vous présenter le projet Corrozion à nos lecteurs ? Comment est-il né ?
Vincent : Nous avons fondé le groupe il y a quelques années avec Damien (guitare) dans l’idée de prendre du plaisir en faisant des reprises essentiellement. Puis Nico (chant) est arrivé et nous a incité à composer, et, au fur et à mesure de l’avancement des compos nous avons eu l’envie d’enregistrer, en commençant par 2 titres, donc « Come back to life » et « Exil » fin 2020. On peut dire que c’est la naissance de Corrozion.  Puis début 2021 sont arrivés Bruno à la batterie et Richard au clavier/sample/chœurs : là nous avons pris le temps de travailler et réadapter nos compositions dans l’objectif de faire des concerts. Et du coup de sortir un nouvel EP !

Comment sont réparties les tâches au sein du groupe ? Est-ce que tout le monde y va de son idée pour écrire/composer ou est-ce que l’un d’entre vous se charge de faire tout le boulot ?
On a une tâche à la batterie, une tâche au chant… (rires), pardon ! En fait tout part d’un riff trouvé par Damien et on brode autour : je fais ma ligne de basse et Bruno ses parties de batterie, puis Nico écrit les textes et  on réajuste pour être en accord, complémentaires ; la partie de Richard vient souvent en dernier, mais c’est parce qu’il est long à travailler (rires). Mais l’idée est que chacun est libre de faire ce qu’il veut et d’apporter sa vision des choses.

Vous présentez Dark Lights sous la forme d’un EP 4 titres. Pourquoi avoir préféré opter pour un format aussi court ? Est-ce principalement pour des raisons budgétaires ?
Oui, la raison est essentiellement budgétaire, on aurait pu enregistrer d’autres titres mais il a fallu faire des choix.

Quelle est l’idée générale derrière Dark Lights ?
Dark Lights parle de certaines souffrances psychologiques, des peurs, des craintes, des angoisses que chacun de nous peut avoir, face à la mort, l’enfermement, qu’il soit réellement physique ou juste dans sa tête.

J’aime beaucoup le titre « Hypnotized » et son ouverture qui m’a tout de suite évoquée la série La Quatrième Dimension. Est-ce un moyen de faire comprendre à vos auditeurs qu’en vous écoutant, ils vont être embarqués pour un voyage vers une autre dimension ?
Richard : le sample m’est apparu comme efficace pour initier l’ambiance du morceau ; le côté didactique, la voix, et tu as visé juste, genre présentateur de la 4ème dimension, ainsi que la petite insertion musicale très années 50 m’ont directement plu. En espérant, oui, que les auditeurs soient embarqués dans notre voyage…

Puisque je mentionnais une série dans la question précédente, est-ce que la pop culture fait partie de ce qui vous inspire pour écrire vos textes ? Sinon, où allez-vous chercher l’inspiration ?
Nico : Les textes peuvent être inspirés de lectures, séries ou films voire de faits divers ou actualités. C’est en général l’ambiance dégagée par les riffs guitare-basse qui déclenchent un début de texte, un bout de refrain ou un couplet, et ça peut évoluer au fur et à mesure de la mise en place en répétitions.

Toujours sur le titre « Hypnotized », j’ai senti par moments des notes à la Metallica. Ce qui m’amène à vous demander quelles sont les influences principales du groupe ?
A nous cinq, nous avons un univers musical assez large, je vais être un peu caricatural mais Damien qui fait les mélodies est plus orienté prog’, Nico heavy/thrash, Bruno punk metal, Richard indus et moi alternatif. On essaye d’assembler un peu nos horizons et d’avoir notre univers à nous.

Vos morceaux ne sont pas linéaires, dans le sens où l’on sent qu’ils appartiennent à un même univers sonore sans toutefois se ressembler. Ils possèdent plusieurs variations. Est-ce un aspect essentiel de la créativité et du jeu de Corrozion ?
Oui, ça rejoint un peu la question précédente et merci pour cette remarque. Elle est primordiale : on n’a pas envie de faire dix fois la même chanson ça ne nous intéresse pas, mais je pense qu’on garde une ligne directrice et surtout un son qui fait le lien entre chaque chanson. En tout cas c’est un beau compliment, merci !

Comment définiriez-vous votre univers musical ? D’ailleurs, en quoi le nom Corrozion en est-il représentatif ?
Difficile de mettre des mots sur sa propre musique : mais s’il faut proposer une définition de notre musique nous disons rock metal. A chacun de se faire son idée. Corrozion c’est le côté brut, rugueux, avec des aspérités, on ne veut pas faire une musique « lisse ».

Quel conseil donneriez-vous à d’autres jeunes groupes pour réussir à trouver un style musical unique ?
Il ne faut pas chercher à faire quelque chose d’unique, juste faire la musique telle qu’on la ressent, il faut se faire plaisir. Chaque membre du groupe apporte sa pierre à l’édifice et le résultat peut être unique… ou pas !! (rires)

L’intro de « Sleepwalker » à un côté à la fois grunge et légèrement psychédélique. Est-ce pour symboliser la confusion que l’on peut ressentir quand on est dans un état de somnambulisme ?
J’aime bien cette analyse, mais le processus est plutôt inversé : c’est plutôt la musique qui a inspiré ce thème à Nico ; sur ce titre Damien a créé la mélodie, puis j’ai fait ma ligne de basse puis Nico les paroles, et enfin la batterie et le clavier.

Toutefois, le reste du morceau est plus lourd, plus angoissant et évoque, selon moi, les terreurs nocturnes, les paralysies du sommeil… Seule une personne qui vit ça ou a déjà vécu ça peut réussir à le mettre aussi bien en musique, n’est-ce pas ?
Le texte se situe entre le cauchemar et le fantasme semi-éveille. C’est souvent lors de l’endormissement qu’on est le plus créatif, quand on bascule dans un état de semi-conscience, quand les barrières s’estompent…Sans forcément aller jusqu’à des terreurs nocturnes, on a tous eu des nuits un peu difficiles à un moment ou un autre…

Depuis la création de Corrozion, avez-vous eu la chance de beaucoup jouer en live ? Et justement, pour ceux qui ne vous connaissent pas, vous ressemblez à quoi en live ?
Nous sommes un « jeune » groupe et nous avons à notre actif une dizaine de concerts ; niveau emploi du temps il faut concilier boulot, vie de famille, musique et trouver le bon équilibre. En tout cas nous sommes de plus en plus à l’aise et j’espère qu’en live nous arrivons à donner une dimension supplémentaire à nos titres (la 5ème ???)  (rires)

Pour finir, quels sont vos projets à venir ?
Nous allons faire un clip pour « Out of Time » et continuer les concerts là où on voudra bien de nous ; et puis continuer à composer, jamais deux sans trois, non ?


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