CRYPTOSIS : Thrash bionique

Voici un nouveau venu dans la famille européenne du thrash metal moderne en la personne de Cryptosis. Né du split du groupe néerlandais Distillator en 2020, ce jeune trio a déjà fière allure balançant avec conviction des riffs rapides comme l’éclair dans un concept futuriste sur son premier album Bionic Swarm. Fraîchement signé sur l’écurie allemande Century Media, cet album de Cryptosis risque fort de faire des émules et du bruit… [Entretien collectif avec Cryptosis : Laurens Houvast (guitare/chant), Marco Prij (batterie), et Frank te Riet (basse/mellotron) par Loïc Cormery – Photo : DR]

Votre groupe s’appelait Distillator il y a quelques temps. Pourquoi avoir changé de nom ?
Le nom appartenait déjà à un autre groupe et il fallait en trouvait un autre. (rires) Disons aussi que nous pratiquions pas tout à fait la même musique. Certes, le même style mais moins futuriste. Nous sommes en trio et c’est également un nouveau chapitre pour le groupe. Pour ma part, je suis très excité à l’idée de pouvoir faire vivre notre album du mieux que possible. Nous faisons du Thrash Speed en général pour résumer avec des teintes très modernes. Au sein de Cryptosis, nous aimons différents types de musique et nous verrons bien par la suite.

On vous a découvert l’année dernière avec le morceau « Decypher » qui apparaît sur le split Transmissions of Chaos (paru chez District 19) que vous avez partagé avec Vektor. C’est une influence majeure pour vous ?
Complètement. Pour tout te dire, l’album est fini depuis l’année dernière, février ou mars 2020. Oui le temps passe vite finalement (rires). Etant donné la situation, il était bien au chaud avec nous. Nous avons eu pas mal d’échanges avec les membres de Vektor ces derniers mois et l’idée est venue en commun. Ils ont adoré le morceau et l’album également. Leur titre est vraiment incroyable aussi même si on dirait que ce n’est pas du Vektor traditionnel… Nous sommes très fiers de pouvoir participer à leur tournée dans l’année ! Croisons les doigts !

Quel est le message du titre de l’album Bionic Swarm et sa pochette apocalyptique signée Eliran Kantor, c’est assez sombre comme vision…
Lyriquement, les morceaux traitent de sujet pour lesquels nous pensons être en désaccord avec le monde d’aujourd’hui comme l’intelligence artificielle notamment. Vu que nos morceaux et nos textes sont futuristes, nous nous sommes inspirés de livres et films de science-fiction. L’être humain sera guidé par l’intelligence artificiel et elle l’est déjà. Ce n’est pas une vision sombre ou morbide. Nous sommes conscients que les choses évoluent dans notre monde. Nous ne disons pas que les robots sont meilleurs que les hommes mais disons qu’ils ont moins de conscience ou d’empathie ce qui peut détruire l’être humain.

Les retours sur vos singles sont déjà fracassants. C’est plutôt satisfaisant pour un jeune groupe comme vous qui n’avait encore une réputation accrue ?
Ouais, nous avons vu ça. C’est incroyable à vrai dire, et nous ne faisons pas attention aux avis moins glorieux. Mais du moment que les critiques sont constructives, alors ça nous va bien.

CHRONIQUE ALBUM

CRYPTOSIS
Bionic Swarm
Thrash metal bionique
Century Media

Si vous ne connaissez pas encore Cryptosis est son thrash Metal nucléaire et cosmique, hé bien, sachez qu’en ce début d’année 2021, le groupe néerlandais nous propose un premier album qui va en secouer plus d’un. Tout d’abord, le trio connu d’abord sous le nom de Distillator il y a encore quelques temps, est devenu Cryptosis, et à A présent, une nouvelle ère s’ouvre à lui. Après leur découverte sur le mini-split album Transmissions of Chaos partagé avec Vektor, nous découvrons donc Cryptosis avec une telle hargne et une telle énergie qui en feraient pâlir certains. Les influences vont du techno thrash metal old school au new school en passant même par du progressif à certains instants. La doublette « Decypher » (déjà présente sur le split) et « Death Technology » est une bouffée d’oxygène, un renouveau du thrash. Quant à « Transcendence », cette chanson marque les esprits par son break dantesque au headbanging sacré. On retrouve chez nos trois Bataves aussi l’influence de Strapping Young Lad, l’ancien super groupe de cyber thrash de Monsieur Devint Townsend, les influences indus en moins, mais dans cette approche moderne et agressive, et le chant. Ce premier effort longue durée a été produit par le groupe lui-même qui s’en sort avec les honneurs tellement le résultat est à la fois punchy et crunchy. Mais surtout Bionic Swarm a été mixé par un certain Fredrik Folkare (Unleashed, Firespawn) qui a déjà produit Necrophobic (dont il fait partie par intérim), et ses propres groupes. A la gratte, Laurens Houvast, également au chant, abat un travail énorme distillant des riffs incisifs ainsi que quelques solos très inspirés, tout en étant très convaincant au micro. La section rythmique, véritable ossature des morceaux, fait plus que le taf, avec ici une précision chirurgicale hors du commun. Pour un premier album, Cryptosis frappe vraiment très fort. Il s’agit assurément de l’un de nos coups de cœur thrash de ce début d’année. [Loïc Cormery]

Publicité

Publicité