D-A-D célèbre cette année ses quarante ans d’existence, une bel exploit pour des Danois à qui rien ne prédestinait un tel succès, notamment grâce à No Fuel Left for the Pilgrims en 1989. Cet album leur ouvrit alors les portes du marché international, leur permettant de tourner dans le monde entier. Depuis ça, ils ont enchaîné les albums et nous proposent aujourd’hui, cinq après A Prayer For The Loud, son successeur baptisé Speed Of Darkness. Et ils ont toujours la forme visiblement ! [Entretien avec Jesper Binzer (chant) par Pascal Beaumont – Photos : DR]
Depuis le mois de mai, vous enchaînez les festivals. D’ailleurs le 17 août 2024 vous avez donné deux shows le même jour au Aabenraa, Kongehøj Festival (Danemark). Ce ne fut pas trop compliqué à gérer ?
Oui c’est vrai, on a donné deux concerts le lendemain aussi d’ailleurs ! Nous en avons fait trois en une journée, mais c’est seulement parce que le Danemark est petit et le troisième était un petit show… Mais après, ouf nous étions tranquilles. On se sentait presque en décalage horaire… (rires)
Apprécies-tu de jouer dans le cadre des festivals devant des milliers de personnes ou préfères-tu les plus petites salles ?
Jouer en salle te permet d’avoir un échange plus profond avec le public. Dans les festivals tu es là pour jouer tes plus grands classiques. Mais je préfère jouer en club, des salles de 1000 personnes car à chaque fois il y a de nouvelles choses qui se produisent, une façon différente d’échanger avec les fans.
Votre dernier concert à Paris remonte au 24 novembre 2019 sur la péniche au Petit Bain à Paris. Quel souvenir en gardes-tu ?
J’ai adoré, c’est un super petit endroit, totalement complet !
Après tant d’années sur les routes, comment abordes-tu cette vie ?
Pendant deux heures de scène je suis au paradis, peu importe le temps qu’il a fallu pour y arriver…
Quatre ans après A Prayer For The Loud vous nous proposez un nouvel opus Speed Of Darkness, la crise sanitaire étant passé entre temps. Comment avez-vous abordé le processus de composition cette fois-ci ?
C’est une forme de retour aux sources. Laust, notre batteur, nous a toujours dit que le fait de se rassembler ensemble et répéter les morceaux était une perte de temps et que c’était fastidieux ! Pourtant c’est ce que nous avons fait avec Speed Of Darkness ! Et nous sommes très heureux… tous… y compris Laust !! (rires)
Cette année vous avez célébré vos quarante ans d’existence. Est-ce vous arrivez à composer toujours aussi facilement qu’à vos débuts après tout ce temps passé ?
Ce n’est pas plus facile, mais il est plus aisé de savoir quand nous sommes originaux. Disons qu’il est plus facile de savoir si nous faisons semblant et nous sommes nettement plus patients et capables d’attendre le bon riff, au lieu de choisir le premier riff…
Vous travaillez depuis de nombreuses années avec Nick Foss. Qu’appréciez-vous chez lui au point de faire appel régulièrement à ses services en studio ?
Il nous connaît, il connaît nos conneries et c’est un cœur avec des oreilles ! Il est cool, il aime quand il y a un un bon refrain et s’il aime une chanson, il n’abandonnera jamais jusqu’à ce qu’elle sonne parfaitement.
Quelle a été ta réaction en voyant Metallica reprendre sur scène votre plus gros hit “Sleeping My Day Away“ ?
C’était génial, nous avons joué dans un festival en Norvège, quand soudain tous nos téléphones se sont allumés avec toutes sortes de messages et de clips du concert de Metallica à Copenhague. Cétait tout simplement tout simplement génial !
En 1989, vous sortez No Fuel Left for the Pilgrims qui sera un énorme succès suivi de Riskin’ It All en 1991. Comment avez-vous gérer cette soudaine célébrité à l’époque ?
Pour nous cela n’a pas été soudain, on faisait ce qu’on aimait, on était en contact permanent avec nos fans et notre envie était juste de voyager.
Il y a toujours eu beaucoup d’humour au sein de votre formation, que ce soit dans les textes, les vidéos. A quel point est-ce important pour vous ?
L’humour c’est la vie, la musique est notre vie. Nous avons tous besoin de voir des choses amusantes et absurdes dans toute expérience humaine.
“The Ghost“ et “1st, 2nd & 3 » sont les deux premiers extraits de ce nouvel opus. Que t’inspirent ces deux morceaux personnellement ?
C’est simple : “The Ghost“ est mon morceau préféré et traite de l’amour perdu, que ressentez-vous ? Quant à “1st, 2nd & 3“ c’est une chanson typique de D-A-D et parle de la dépendance. Mais je suis encore plus fier des deux prochains singles qui vont arriver, aller les écouter.
Quelle idée développez-vous à travers ce titre Speed of darkness et cette pochette représentant un crâne au premier plan dans l’espace ?
Si nous ne diffusons pas la lumière, l’obscurité vient sans que nous le sachions. Le crâne d’une vache est un météore mortel ! – bewaaaareee… (rires)
Quels sont les thèmes abordés à travers les textes cette fois-ci ?
La guerre, l’amour et l’avenir… C’est plus mélancolique. Par exemple, le titre “I’m still here“ est un texte qui me touche plus particulièrement qui parle d’une longue vie au service des arts – sans même que nous le sachions.
En 2011 vous avez publié Dic.Nii.Lan.Daft.Erd.Ark . Ensuite ce fut le calme absolu pendant huit ans avant de revenir avec A Prayer For The Loud. Pourquoi ?
Nous avons énormément tourné pendant trente ans d’affiler sans s’arrêter. Nous n’avons pas réussi à préparer un nouvel album dans la foulée, il nous a donc fallu faire un break. C’était nécessaire.
Le groupe existe depuis quarante ans quel est ton sentiment à propos de toutes ces années dans le groupe ?
Juste chanceux de pouvoir encore faire de la musique et donner des concerts.
Quelle a été la philosophie du groupe au fil des ans ?
Simplement écrire de bonne chansons et devenir de bons musiciens.
Avais-tu des rêves lorsque tu as débuté dans la musique ?
Donner des concerts encore et encore, c’est toujours le cas…
As quel moment as-tu découvert que la musique était une vocation chez toi ?
A partir de l’album Simpatico, j’ai alors su que c’était vraiment ce que je voulais faire.
Comment pourrais-tu décrire votre évolution musicale depuis votre premier EP ?
D’une façon amusante, notre premier EP a établi des normes pour le reste de notre carrière : une grosse chanson, un titre plus petit et un blues bâtard, c’est ce que nous faisons depuis, ces trois types de morceaux… (sourires)
Enfin, peux-tu m’en dire plus sur cet événement L’exposition « Danmark After Dark » au Nationalmuseet pour la célébration des quarante ans du groupe ?
C’est une grande exposition, dans le musée national, ils ont essayé de porter un regard sur les quarante dernières années de l’histoire danoise à travers l’objectif d’un groupe local de rock’n’roll, et ça a bien fonctionné.
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