Alors qu’un nouvel album des Suédois de Darkane se profile à l’horizon de cet été 2022, une autre formation à la prononciation phonétique très proche et toute aussi redoutable composée d’illustres membres de la scène extrême scandinave mais aussi internationale (Grande-Bretagne et Canada) récidive après cette pandémie : Darkened. Si vous ne connaissez peut-être pas les musiciens que l’on retrouve dans ses rangs, vous connaissez certainement au moins un groupe figurant à leur CV passé ou actuel : Bolt Thrower, Memoriam, A Canorous Quintet, This Ending, Excruciate, Ordo Infernus, Necrophobic (live), Grave, Entombed A.D., Demisery, Divinity… Et que font ces cinq gaillards ensemble ici à votre avis ? Eh bien du death metal suédois à l’ancienne, pardi ! Question timing dans la saisonnalité, Darkened pourra repasser cependant, son déjà second effort longue durée The Black Winter sortant en ce beau printemps. Les présentations étant faites, laissons la magnifique intro « Premonitions » avec sa guitare acoustique nous ouvrir en douceur les portes glaciales du successeur à Kingdom of Decay paru il y a deux ans, premier opus passé quelque peu inaperçu en pleine pandémie… Très vite, le nouveau single « Blood » taille dans le vif et le bien gras avec ses riffs bien lourds à la old Unleashed, Entombed, Grave et autre Dismember… Le chant guttural à souhait du Canadien Gord Olson (Divinity) nous gratifie de growls plus que convaincants sur des compositions, certes basiques à la première approche, mais extrêmement efficace (son break central suivi d’un solo en shredding gorgé de feeling). On pense forcément aussi à l’œuvre de Dan Swäno, normal le disque a été mixé et masterisé une nouvelle fois au Unisound Studio par l’illustre producteur et artiste suédois. « Flayed » mise davantage sur le mid-tempo mais laboure les champs de blé ukrainiens comme les chars du despote russe. Aucune pitié sur les neuf plages composant The Black Winter, et les mélodies, si elles demeurent spartiates, ne sont pas en reste. Elles sont souvent mises en avant à travers les divers soli de guitare de la paire Linus Nirbrant (A Canorous Quintet/This Ending) et Hempa Brynolfsson (Excruciate/Ordo Infernus).
Bien entendu, Darkened entretient tout du long une certaine nostalgie du death metal des années 90, entre Bolt Thrower et Grave dont ses membres sont issus, mais la flamme brille toujours et bon dieu que cette galette fait plaisir à entendre où finalement plus grand-chose de nouveau ne sort de Scandinavie ou en matière de death metal old school ! Tout n’étant que revival. La contribution artistique de Dan Swanö n’est pas non plus innocente sur The Black Winter. À cela s’ajoute une réelle ambiance mortifère régnant tout du long (« The Black Winter », « Fearful Quandary ») avec quelques passages doomy du plus bel effet, un peu à la Asphyx (le final de « Swallowed by the World », « Regret »). Tout cela fait bien sûr pas mal d’influences, se dirait-on, mais encore une fois les acteurs de Darkened ont fait partie de près ou de loin à toute cette célèbre scène culte des années 90, alors autant profiter de leur savoir-faire légitime et se rafraîchir avec The Black Winter à l’approche de l’été qui risque d’être chaud dans les tee-shirts, dans les maillots… [Seigneur Fred]
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