DESASTER : Churches Without Saints

DESASTER
Churches Without Saints
Thrash/Black Metal
Metal Blade Rec.

Malgré le départ du batteur Husky alias « Tormentor » en 2018 (pour Sodom, puis Asphyx) remplacé par un certain Hont (ex-Divine Genocide, ex-Monastery), Desaster continue sa croisade maléfique envers la chrétienté en peaufinant un peu plus son style rétro-Thrash/Black Metal. Celui-ci s’avère de plus en plus mélodique et épique. Une certaine maturité réside même sur ce neuvième album studio du quatuor allemand. D’apparence moins sauvage qu’à leurs débuts mais tout de même relativement heavy et puissant (le faux-calme de « Exile Is Imminent » à l’intro heavy NWOBHM et sa superbe ligne de basse), nos gaillards savent cependant toujours faire parler la poudre (le brutal « Sadistic Salvation » !) et mettre le feu aux églises (cf. artwork) mais aussi varier les mélodies à travers différents tempos, grâce à un son plus rond et chaleureux qu’à l’accoutumée. La basse par exemple est relativement bien fournie ici tout au long des neuf chansons de Churches Without Saints (auxquelles il convient de rajouter une belle et courte intro, et une outro). Un titre comme « Armed Architects of Annihilation (In Clarity for Total Death) » donne vraiment envie de headbanguer une bière allemande à la main à la prochaine fête de la bière à Munich. Le groupe prend ainsi un malin plaisir et le temps de développer les choses (le superbe avant-dernier morceau « Endless Awakening » à l’intro acoustique). Niveau chant, Sataniac éructe des growls bien gras et énormes entre Thrash/Death/Black totalement habités et collant parfaitement aux propos ici. D’ailleurs ce nouvel album s’inscrit directement dans le concept lyrique et visuel que l’on percevait déjà sur leur précédent méfait The Oath of an Iron Ritual en 2016 qui nous avait plus que convaincus à l’époque. Attention, Desaster ne s’est point ramolli pour autant, mais disons qu’il cherche à évoluer dans un genre musical saturé et clichesque à mort dans lequel beaucoup de groupes généralement s’engluent à vie, ou plutôt jusqu’à la mort. Aux influences heavy mélodieuses, s’ajoutent des influences par moment presque à la The Cure au niveau des guitares (l’outro « Aus Asche »). Bref, que ce soit dans les riffs ou les soli de guitares, et ce son plus feutré, ces influences ressortent totalement intégrées et s’avèrent finalement naturelles chez Desaster. On espère d’ailleurs que nos voisins teutons reviendront vite sur scène prêcher leur bonne parole par chez nous comme au bon vieux temps. [Seigneur Fred]

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