DREAM THE ELECTRIC SLEEP
Passage de cap en douceur

À l’aube de la sortie de son troisième album, il était temps de tailler le bout de gras avec le groupe de prog Dream the Electric Sleep…

[Entretien avec Matt Page (chant, guitare), par Philippe Jawor – philippe@metalobs.com]

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On dit souvent que le troisième album est un cap à passer pour un groupe ; avez-vous abordé l’écriture de Beneath the Dark Wide Sky différemment des autres albums ?

J’ai entendu dire ça, oui, mais heureusement ce troisième album n’a pas été plus difficile à composer que les deux précédents. Limite, c’était plus facile : on avait acquis une méthode qui nous convenait bien. On enregistre beaucoup de démos, qu’on écoute en voiture, qu’on modifie ensuite, puis modifie à nouveau, jusqu’à ce que ça nous convienne. Je trouve qu’on est devenus pas mauvais pour se débarrasser du superflu. Au début, on en gardait beaucoup plus, parce qu’on avait peur de perdre des passages cool. Cette fois, on n’a pas eu d’états d’âme : on a viré des parties entières, même des chansons complètes, même après des mois d’écoute. Nous avons décidé que rien n’était plus important que l’unanimité : si quelque chose ne va pas à l’un des membres du groupe, les deux autres font tout pour corriger le tir. On se fait énormément confiance ; on laisse notre ego en dehors du studio !

À quoi ressemblait le processus créatif de cet album, dans ce cas ?

Généralement, tout commence avec un ou deux éléments, apportés par l’un des membres du groupe. Ça peut être Joey qui apporte un beau, Chris ou moi qui venons avec un riff, ou une pré-démo faite sur ordinateur et envoyée aux autres… Ensuite, on entre en studio, et on voit ce qui se passe. Après la répète, je rentre chez moi et travaille sur les paroles et les mélodies. Souvent, je fais un peu d’ajustements dans la musique, en fonction des paroles. À ce moment-là, on a un début de chansons. On l’écoute pendant une semaine ou deux, puis on retravaille ça à nouveau. À chaque fois, on fait trois ou quatre allers-retours comme ça. C’est assez fastidieux, mais on cherche quelque chose de particulier : quand on y arrive, on le sent.

Quelles ont été vos inspirations majeures pour cet album ?

Musicalement, on s’inspire toujours de plusieurs choses, on a des objectifs différents en entrant en studio : Joey voudra capturer telle ou telle ambiance, Chris écrira des choses qu’il a envie d’essayer, et moi j’aurai aussi telle ou telle envie sur le moment. Quand on se met à écrire, on rassemble toutes ces idées : pour cet album, on a voulu un son plus compact, avec un peu plus de punch.

Au niveau des paroles, Beneath the Dark Wide Sky est inspiré par des par les photos du Dust Bowl prises par la photographe américaine Dorothea Lange dans les années 1930. Lange espérait que ses photos mettrait en lumière les inégalités sociales et la dégradation de l’environnement, et qu’elles pourraient servir à entraîner une prise de conscience générale, un changement social et politique.

Je rejoins pas mal Lange avec mes paroles : comment l’art permet d’informer les gens sur l’état du monde ? Comment il permet les prises de conscience ? Je ne suis pas sûr que ce soit un lien très évident, mais je m’intéresse beaucoup à ceux qui essaient de faire des ponts entre l’art et la vie quotidienne.


Cet album somme comme un voyage, avec différentes atmosphères selon les morceaux. Vouliez-vous donner un concept à Beneath the Dark Wide Sky ? Si oui, lequel ?

Le concept, c’est celui de la réponse précédente, même si je pense que c’est plus une question de thématique que de linéarité : il n’y a pas de début, de milieu ou de fin, mais plus une série de portraits, de photographies. J’espérais que ça sonne comme un voyage ; je suis content de voir que ça fonctionne.

C’est votre premier album avec Mutiny Records ; qu’est-ce que ça a changé pour vous ?

Chez Mutiny Records ils nous comprennent. Ils nous font confiance, et on leur fait confiance. C’est une très bonne relation. On avait vraiment envie de recevoir un peu d’aide pour atteindre plus de gens ; rencontrer Mutiny a été une très bonne chose  pour nous.

Quid de l’aspect live de cet album ? J’ai vu qu’il y avait seulement trois dates prévues aux US cet été, et ensuite ? Aura-t-on une chance de vous voir en Europe ?

On mise tout sur l’Europe. C’est notre priorité. On espère vraiment passer par la France !

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