FATIMA : Eerie

Eerie - FATIMA
FATIMA
Eerie
Rock grunge/stoner pyschédélique
Black Robes Records

Que vous soyez un(e) vieil(le) amateur de rock ou un(e) jeune néophyte en mal de sensation rock mais aussi en quête de spiritualité et de mélodies orientales, Eerie constituera une belle surprise doublée d’une intervention divine dans votre quotidien fade et répétitif en cette période de rentrée. Originaire de l’Ile-de-France, son auteur Fátima n’en est pourtant pas à son premier essai, puisqu’il s’était notamment fait remarqué auprès des amateurs de stoner et grunge par son précédent et troisième album Fossil et une participation en 2022 au Mennecy Festival (91) faisant même l’objet d’un album live l’année suivante, rien que ça. A contre-pied des grosses prod’s actuelles dans le genre, ce jeune trio déjà expérimenté finalement n’utilise pas tant d’effets, ni tout un tas d’overdub ici. C’est roots, simple, spontané, pour un rendu qui colle parfaitement à leur rock teinté de doom. En fait, on est plutôt ici dans un rock grunge où les riffs de guitare peuvent rappeler un mélange intéressant à la fois de Kyuss et Alice in Chains du tout début des années 90. Côté chant, s’il peut paraître fragile et pas très metal, qu’importe, la voix d’Antoine véhicule bien plus d’émotion finalement que des growls surfaits en studio. Par moment, sa fragilité et ce côté éraillé rappelle un Kurt Cobain sur un Bleach ou Nevermind, voire un autre défunt de Seattle : Layne Staley. Sur des titres comme, c’est carrément bluffant même si Antoine ne le fait pas vraiment exprès, comme il nous l’a confié en interview. Il n’y a qu’à écouter leur nouveau et second single « Ceremonies » pour vous en convaincre…

La basse ronfle bien, quelques petits effets, et une batterie bien carrée sur laquelle J-C se défoule depuis sa tendre enfance. Les paroles d’Antoine, humble comme il est, sont aussi intéressantes pour ceux qui en prendrait le temps de s’y pencher et maîtrise un minimum l’anglais, car Fàtima s’exprime en anglais, eh oui ! C’est tout simplement plus naturel pour ces rockeurs biberonnés au gros rock des années 90, mais aussi un peu seventies quand même pour ce côté stoner/doom très à la mode dernièrement. Mais l’autre atout séduisant et original de Fátima réside incontestablement dans l’utilisation de mélodies orientales, indiennes, avec une sorte de cithare. Cela crée des mélodies hypnotiques qui se marient étrangement bien à leur rock plutôt occidental. Alors bien sûr, comme toutes les bonnes choses (et nous ne parlons pas là d’une quelconque substance hallucinogène comme des champignons ou autre subterfuge pour fuir cette société capitaliste où tout va trop vite, non, non), il ne faut pas en abuser, car à la longue, cela peut lasser. Et justement, par rapport à son prédécesseur, nos trois musiciens apportent ici une touche plus froide et moins desert rock que sur Fossil, mais avec un regard intéressant sur le monde à travers la vierge Fátima qui apparut un beau jour de 1917 à trois jeunes enfants de bergers selon la légende et croyance portugaise (« Miracle Of The Sun »).

=> Et si une autre légende du rock stoner français était définitivement apparue sur la scène hexagonale avec Fátima, après un autre trio de petits génies qu’est Mars Red Sky ? A vous de le dire et surtout d’aller les soutenir en concert, car il n’y a que le spectacle vivant pour vous procurer de telles sensations, et là, pas besoin de subterfuge, juste des oreilles. [Seigneur Fred]

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