Les années covid ont eu un impact conséquent sur l’art en général et ses nombreux acteurs. Et comme beaucoup, From Ashes To New a su en ressortir grandi. Ayant infusé toutes les difficultés rencontrées à cette période, son nouvel album Blackout en résulte comme un retour aux sources pour le le combo américain, mais surtout comme son travail le plus mature. [Entretien avec Danny Case (chant) par Aurélie Cordonnier – Photo : DR]
J’ai lu que Blackout incarne la détresse d’un monde pré-apocalyptique. Etant donné qu’il a été écrit en 2020, à une époque où nous étions en pleine pandémie de Covid-19, pouvez-vous dire que vous avez été affecté par cette situation ?
Comme beaucoup d’autres personnes, cela a affecté tous les aspects de notre vie. Notre gagne-pain nous a été retiré, les loisirs que nous considérions comme acquis ont disparu, et chaque jour était rempli d’inquiétude et de panique. Lorsque nous sommes entrés en studio en 2021, nous avions des tonnes de choses à dire.
De nombreux groupes ont puisé leur inspiration dans les années de pandémie que nous avons donc vécues. Malgré le caractère inédit et angoissant de la situation, pensez-vous que ce fut une période nourrissante en termes de créativité et d’inspiration pour les artistes ?
Je pense que c’est complètement subjectif et que cela dépend de la façon dont chaque individu gère la situation. Pour nous, c’était une période très difficile, mais nous nous sommes dépassés et avons essayé de nous élever à un niveau supérieur. Lorsque la vie devient difficile, on peut soit s’effondrer, soit s’endurcir. Nous avons choisi de grandir à partir de la pandémie. Mais cela ne veut pas dire que nous voudrions revivre ça un jour ! (rires)
Blackout est également un préquel à votre premier album Day One, sorti en 2016. Avez-vous écrit celui-ci en pensant qu’il ferait nécessairement partie d’une histoire ? Et pourquoi avoir attendu sept ans pour proposer un préquel ?
C’est une idée qui est venue en raison de la nature plus lourde de l’album et des sujets qui y sont abordés. Nous avons regardé ce que nous étions en train de créer et nous nous sommes dit que ce serait un bon disque à traiter comme un préquel à Day One. L’artwork de Day One était celui d’un enfant sur une nouvelle planète après la mort de l’ancienne. Le disque que nous faisions ressemblait à l’apocalypse qui avait eu lieu avant que l’enfant n’atteigne le nouveau monde.
La chanson « Hate Me Too » traite des relations toxiques, ce qui est un sujet délicat. Si vous me permettez de vous poser la question, est-ce quelque chose que vous avez expérimentée ?
Je pense que presque tout le monde en a fait l’expérience, qu’il s’agisse d’une relation romantique, platonique ou professionnelle.
Pourtant, le clip a été conçu comme une sorte de vidéo comique, voire sarcastique. Est-il important pour vous, que ce soit dans vos paroles ou dans vos clips, de garder une base de dérision ? Est-ce le meilleur moyen de faire passer un message fort ?
En fait, nous essayons d’emprunter une voie plus sérieuse à partir de maintenant. Nous sommes une bande de gaffeurs et parfois nous ne pouvons pas nous en empêcher, mais je pense que notre public apprécierait davantage notre travail sérieux. Cette vidéo était donc très sérieuse pour nous et nous espérons que les gens l’ont appréciée autant que nous.
Les changements de line-up vous ont-ils permis d’aller plus loin dans l’expérimentation musicale ? Est-ce la raison pour laquelle vous avez un son si hybride ?
Cela nous a permis d’être un meilleur groupe. Avoir un groupe professionnel qui s’intéresse à ce que nous faisons est l’une des choses les plus importantes pour réussir une carrière dans la musique.
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