GARAGE DAYZ

Vous ne le savez peut être pas encore mais le 21 novembre prochain débarque à Paris un spectacle pour le moins unique : Garage Dayz. Unique, car rarement pour un groupe de reprises (et alors que le groupe original est encore sur pied), tant de moyens ont été mis en œuvre pour nous en mettre plein la vue. Reprendre Metallica à la sauce symphonique comme lors de ces quelques concerts donnés en 1999 ou les Four Horsemen avaient joué en compagnie de Michael Kamen et son orchestre ! Au programme, donc, tous les plus grands tubes exécutés à la perfection et 50 musiciens classiques pour un rendu grandiose. [Entretien avec Alexey Markov (chant, guitare) par Julien Meurot – Photo : DR]

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Peux-tu nous présenter Garage Dayz ?

Je suis Alexey Markov, chanteur / guitariste du groupe Garage Dayz – A Symphonic Tribute To Metallica. Les autres membres du groupe sont Sergey Serebrennikov (qui joue aussi dans Everlost) à la batterie, Dmitry Ignatiev (du groupe Tantal) à la guitare lead, et Ivan Izotov à la basse. Nous n’avons pas toujours joué en tant que tribute band, nous avons tous fait nos armes dans différents groupes avant de rejoindre ce projet. Nous ne sommes pas un groupe « cosplay » de Metallica. Nous nous efforçons de présenter notre propre vision de leurs chansons, tout en restant fidèles aux originales, évidemment.

 

Comment est venue l’idée de monter ce spectacle ?

L’idée de départ vient de notre producteur Vladimir (Sandman Entertainment). Il a monté une équipe de professionnels qui a osé le pari de revisiter ce concert fantastique : réécrire des centaines de pages de partitions pour tous les instruments, trouver un chef d’orchestre qui comprenne à la fois le rock et le classique, et trouver les bons musiciens, bien sûr ! Il a une solide expérience avec les orchestres symphoniques, et adore le heavy hetal. Et S&M est certainement le show sympho / metal le plus ambitieux de tous les temps.

 

A-t-il été simple de convaincre un orchestre symphonique d’accompagner un tribute band ?

Oui, ça a été facile. L’orchestre a son chef d’orchestre, nous avons notre batteur, c’est très différent. Le truc, c’était de trouver le moyen de connecter le batteur et le chef d’orchestre. L’orchestre joue à partir de partitions écrites, nous jouons tout de tête. Donc quand le chef d’orchestre dit : « OK, on reprend à la mesure 114 », on est complètement perdus. Mais la même chose arrive quand je dis à l’orchestre : « on reprend au deuxième couplet » ! Mais on a fait tellement de répétitions avec tellement d’orchestres différents, qu’on a fini par s’habituer, et à développer une compréhension mutuelle.

 

La setlist que vous proposerez sera-t-elle identique à celle de l’original ?

Elle est très similaire, mais pas exactement la même. Nous avons décidé de retirer quatre titres ennuyeux pour les remplacer par nos versions symphoniques de quatre excellents titres (on ne vous dit pas lesquels, ce sera à vous de les trouver).

 

Avez-vous vu la version originale du show de Metallica ?

Evidemment qu’on l’a vue, mais on l’a écoutée encore plus ! Pour être sûrs de capter chaque détail qui le rend unique, nous avons dû analyser le show à la note près. Le truc drôle est que le show a été réenregistré (évidemment), et qu’on ne saura jamais comment ça sonnait réellement en live.

 

Pourquoi avoir opté pour ce show en particulier ?

Nous sommes tous fans de Metallica, et notre producteur a beaucoup d’expérience avec les orchestres symphoniques. Il produit également un tribute symphonique à AC/DC, et un autre avec un groupe de rock très populaire en Russie : Kino. S&M est le seul à avoir été joué avec un orchestre à la base, donc c’était un choix assez naturel.

 

Avez-vous, avant cette tournée, proposé d’autres concepts autour de Metallica ?

Il nous arrive de jouer sans orchestre, simplement en tant que tribute band, sur des festivals d’été ou dans des salles rock. Nous aimons encore plus le bon vieux son hard hock que le symphonique ! Nous jouons parfois d’autres chansons que celles de la setlist symphonique.

 

Vous allez vous produire en France le 21 novembre prochain, dans une salle qui ferait rêver bien des groupes. Comment appréhendez-vous cet évènement ?

Nous sommes vraiment excités à l’idée de jouer à Paris ! C’est la première fois que nous jouons hors ex-URSS, et la salle a l’air incroyable. C’est un grand honneur (et un gros challenge) pour nous de venir nous produire sur l’une des plus prestigieuses salles de France. Surtout pour moi qui a vécu à Paris pendant deux ans pendant mes études, je suis vraiment impatient !

 

Votre son est assez proche de celui de Metallica. Quelle est votre approche à ce niveau ?

Je ne peux pas dire que notre son est 100 % similaire à celui de Metallica. Après tout, ils ont du matos de pointe et une production massive. Bien sûr nous faisons notre maximum, mais nous sommes forcés de regarder à la dépense et à la valeur de notre matériel (et aux excédents de bagage) pour notre voyage… Nous jouons tous en ear-monitor, ce qui nous permet de jouer sans baffles guitare et basse sur scène, et nos ingé-son sont de vrais pros. Nous avons pris le soin et le temps de trouver le bon son de guitare sur nos simulateurs d’ampli. Tout ceci mis bout à bout, je dirais que nous essayons de sonner comme le Metallica des années 90, pas le plus récent (même si, pour ma part, je préfère vraiment leur son actuel).

 

Metallica a-t-il connaissance de votre show?

J’espère que oui, mais je ne pense pas. Peut-être que ce sera le cas après cette belle représentation à Paris !

 

Quel est votre background en tant que musicien ?

J’ai d’abord chanté dans une chorale à l’école, puis j’ai étudié la batterie, puis la guitare, et enfin le chant dans un rock-lyceum. Je joue dans deux projets : Distant Sun, un groupe de power metal avec des influences thrash (dans la veine de Megadeth, Rage et Blind Guardian) avec lequel nous avons sorti trois albums, et un autre appelé Starsoup, groupe de rock / metal avec des éléments folk. Nous avons sorti notre deuxième album il y a moins d’un an, écoutez-le, c’est très intéressant et éclectique : tout le côté heavy et mélodique de ma musique réuni dans un projet. J’imagine qu’on peut trouver des chroniques françaises de ces deux formations sur le net.

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Plus généralement, quelle est votre relation à Metallica ? Y en a-t-il parmi vous qui sont des collectionneurs ? Les suivez-vous sur plusieurs dates…?

Je ne dirais pas que nous sommes des die-hard fans. Nous aimons tous des styles différents. Mais Metallica est l’un des premiers groupes que nous avons tous écouté, et évidemment nous aimons beaucoup leurs chansons depuis l’enfance, donc je pense qu’il s’agit plus de respect que d’admiration. Je peux toujours écouter « Master Of Puppets », même la version issue de notre show, sans m’en lasser ! Nous avons tous assisté à quelques concerts de Metallica et je crois que j’ai tous les albums (j’ai même dû acheter quatre fois le Black Album parce que je l’ai usé).

 

Quelle serait votre ambition la plus folle pour Garage Dayz ? Une tournée full arsenal ?

Le truc le plus fou serait d’avoir l’occasion de jouer notre show à San Francisco. Ça, ce serait dingue !

 

Un dernier mot pour les gens qui vous découvrent avec cette interview ?

Nous sommes impatients de venir à Paris, et croyez-moi, ça sera un grand moment. On va donner tout ce qu’on a. Comme le show originel n’est jamais sorti de San Francisco, c’est une occasion de redécouvrir ces excellents titres avec un orchestre dans une très belle salle.

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