Après la publication d’un EP, The Fates en 2021, suivi d’un premier album This Too Shall Pass couronné de succès, une grosse tournée et des festivals prestigieux, le trio français de @GrandmasAshes est de retour, plus fort que jamais, avec leur second enregistrement, Bruxism ( @Verycords ). Nous avons eu la chance de recevoir Edith (batterie) puis Myriam (guitare), qui ont accepté de nous en dire un peu plus sur ce tout nouvel album qu’elle présente déjà en concert. Elles nous parlent d’ailleurs de la tournée, leur récente apparition aux victoires de la musique rock/metal françaises Foudres (qui ont déchaîné les critiques) et bien encore plus… Un grand merci à cette nouvelle sensation de rock/metal français qui monte que vous croiserez certainement très bientôt sur leur route ! [Entretien avec Edith Seguier (batterie/chœurs) et Myriam El Moumni (guitare/chœurs) par Nel666 – Photos : Elisa Grosman]
->> Single « Sufferer » par GRANDMA’S ASHES issu de leur album Bruxism (Verycords)
Vous ne connaissez pas encore Grandma’s Ashes ? Et bien mieux vaut tard que jamais ! Après un récent passage aux Foudres où elles nous ont présenté les nouveaux morceaux « Cold Sun Again » et « Dormant », le trio féminin tout droit venu de Paris récidive avec son deuxième album Bruxism, deux ans après l’acclamé This Too Shall Pass. Très ouvertes sur les sujets sensibles tels que la santé mentale ou la violence du quotidien, Eva (basse/chant), Edith (batterie) et Myriam (guitare) nous transmettent avec honnêteté leurs démons, leurs peurs et leurs émotions les plus sincères. C’est le genre d’album où la douceur et la brutalité cohabitent naturellement, sans jamais forcer. « Saints Kiss » (l’un des trois singles déjà parus) ouvre l’album, directement, on se fait accueillir par le son presque criard de la guitare, accompagné du son brut et rauque de la basse, caractéristique de la musique chez Grandma’s Ashes. Le ton presque dansant de sa première partie est en opposition totale avec la seconde, où l’on ressent que le morceau est lourd de sens malgré tout. Faire passer des messages sérieux à travers des chansons qui nous donnent envie de bouger, c’est quelque chose que le trio fait depuis longtemps à vrai dire, et maitrise parfaitement, notamment sur scène.
Alors que ce morceau se finit abruptement sur la guitare qui sonne, « Empty House » survient. Un début plus calme, de la guitare et la voix posée d’Eva qui donnent le rythme, puis ça s’emballe sur le refrain (qui au passage, est très puissant en live). S’il y a bien un domaine dans le quel le trio excelle, c’est la transmission d’émotions, lorsque le refrain est scandé : « She’s bound to carry this, side by side with the open, pain is an anchor, buried deep under ». Là, on ressent toute la détresse, à travers la voix mais aussi à travers cette guitare qui semble nous crier dessus. L’autre single phare, « Sufferer », s’enchaîne auquel succède « Nightwalk », qui marque comme une pause dans la violence, comme un nouveau souffle… On pourrait comparer le début de cette chanson aux interludes « Grow » et « Melt » qui figuraient sur This Too Shall Pass, mais adapté à ce nouvel album. Les envolées lyriques d’Eva nous montre une fois de plus la versatilité de la bassiste/chanteuse, nous plongeant encore plus dans l’univers du trio français. « Neutral Life Neutral Death » se démarque de tous les autres morceaux, avec un son bien moins brutal et une phrase qui se répète : « Living a life getting ready for death » = Vivre une vie à se préparer pour la mort ». C’est dans cette ambiance que se cache le génie de cette chanson. Au départ, on ne pense rien de particulier, mais selon ce qu’on comprend, on peut interpréter ce rythme régulier comme une image de cette routine à lentement attendre la mort et à vivre en mode spectateur…
Après « Cold Sun Again », le tempo se calme pour laisser place à « Calix », un titre qui parle de l’amour, celui qui rend vulnérable, qui donne envie d’absorber la tristesse de l’autre et d’inspirer la confiance aveugle. Enfin, c’est « Dormant » (single évoqué en préambule de cette chronique) qui ferme l’album. Cela commence doucement par Myriam à la guitare, presque comme une berceuse, puis la voix, et un rythme tapé dans les mains vient accompagner la mélodie, la batterie arrive alors. Eva chante « Meet me halfway, see you in dream », c’est presque onirique. Mais rapidement la basse sourde et la guitare puissante nous rattrapent. Comme sur « Flesh Cage », nous avons droit à des growls maîtrisés, qui sont tout nouveau d’ailleurs pour le public de fans, qui semble plus que les apprécier d’ailleurs en live ! Bien que la chanson soit partie doucement, on se retrouve précipité dans la brutalité, presque l’urgence, et on termine l’album comme à bout de souffle.
On pourrait décrire ainsi chaque chanson de Bruxism, et même du groupe en général, comme un voyage, chaque morceau possède son histoire, ses émotions, quelque chose qui le rend spécial. Avec cet album, nos Grandma’s Ashes reviennent avec un son plus affirmé que jamais, une identité sonore et visuelle reconnaissable entre mille, et un set parfaitement calculé. Chaque morceau nous fait ressentir quelque chose de puissant, rien n’est fait au hasard. En clair, ne passez pas à côté car leur retour est une réussite ! [Nel666]

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