Iceland… Iceland… un groupe thrash français des années 1990, et il n’y en avait pas pléthore, même à l’époque ! Leur album éponyme est sorti en 1995, devenant presque culte car sorti sur le label Média 7 de Motörhead et Judas Priest, ce qui procura alors une belle visibilité au groupe francilien… mais de courte durée car Iceland splitta en 1998, et ce, même si le combo ne se priva pas de tourner abondamment, avec à l’époque un certain Steeve Petit (ex-No Return, Zuul Fx) derrière les fûts (et pas que de bières, rires !!). Mais en 1998, tout s’arrêta brutalement… à notre grande déception ! Alors quelle surprise à la rédaction de METAL OBS d’apprendre vingt-sept ans plus tard le retour des Iceland dans notre beau pays par un petit courriel de leur attachée de presse, entre un boum gouvernemental et les nouveaux Coroner et Testament… Ce fut une onde de choc nationale, bien que le réenregistrement de leur unique album éponyme réédité pour l’occasion en 2023 nous avait déjà éveillé des soupçons de reformation, sachant qu’en 2021, Ziac (guitare), Bernard (basse) et Phil (guitare/chant), s’étaient retrouvé dans un bar lors d’une soirée pour un concert de reprises. A présent, il s’agit d’un format court d’enregistrement proposant 6 nouveaux morceaux. Avec toujours une superbe pochette bleue, aquatique, faisant le lien par delà le temps, avec celle glacée de 1995 !
Le temps justement… A quoi pensons-nous à la première écoute, non sans une once de nostalgie, c’est certain ? Immédiatement, on pense au titre d’album Frozen in Time d’Obituary, qui pourrait être le titre de cette chronique. Ou bien cela pourrait être : « Le thrash en héritage ! ». Cela fait un drôle d’effet à vrai dire aux plus « expérimentés » d’entre nous : ces rythmiques puissantes et speeds saccadées, vous prenant de derrière les fagots, avec ce chant hargneux mais clair, ces soli de grattes illuminant les ponts et piquetant les couplets. A l’époque des années 80, on parlait parfois de speed metal… avant de parler de thrash : Kill ’em All de Metallica, un disque fondateur, le Show no Mercy de Slayer, et les autres Annihilator, Exciter, Overkill, en Europe : le Sentence of Death de Destruction, Reign of Fear de Rage, etc. Bref, toute une époque, mais cet EP Legacy semble figé volontairement dans le temps. Telle une madeleine de Proust aromatisée cannelle : l’entame à la Slayer des 1er et 3eme morceaux, des vocaux à la Chuck Billy (en pleine forme sur leur dernier brûlot Para Bellum au passage), ou l’ancien James Hetfield, et bien sûr, une rythmique lourde thrash/speed qui nous fait remonter le temps.

Des morceaux a la fois fédérateurs et cinglants, des ponts costauds plutôt mélodiques, des soli, ouh là là !!… Des morceaux, au final, qui peuvent toujours nous faire headbanger, et éventuellement nous permettre encore de bons pogos, nous les anciens, mais aussi les plus jeunes car le thrash crossover se porte plutôt bien dernièrement (Crisix, Grove Street, Municipal Waste, Power Trip, Fugitive, pour ne citer qu’eux)… A défaut , peut être, des circles pits et wall of death, jumpés, pour les jeunes métalleux d’aujourd’hui qui découvrent le thrash ! A noter enfin qu’à la batterie, se succèdent Franky Costanza (ex-Dagoba, Les Tambours du Bronx, etc.), Dirk Verbeuren (ex-Soilwork, ex-Aborted, etc. et de plus en plus disponible malgré un Dave Mustaine/Megadeth qui résiste bien) et Aurelien Ouzoulias.
Figé dans le temps donc, ou bien est-ce un retour vers le futur ? On hésite. Bravo déjà les gars pour ce joli et court retour discographique (un EP 6 titres), et content de vous revoir ! Vous affirmez et assumez haut et fort votre old school thrash metal, en l’emmenant plus haut encore en 2025, sans chercher à « plaire » à tous. Dans le genre pratiqué, il ne va pas manquer grand-chose à votre art, messieurs ! Mais ce caractère daté a tendance à diviser la rédaction sur la capacité de l’album à « trouver son public », ou la « prise de risques musical ». Même si la reprise de « Master of Puppets » par Trivium s’est taillé un petit succès d’estime au dernier Motocultor cet été 2025 ! Nous avons ouï dire que moults concerts se préparent de la part de nos thrashers… Dans tous les cas, ce sera avec plaisir, nous y serons ! Et puis on ne peut pas plaire à tout le monde après tout. Iceland, ou le thrash en héritage… [Morbidou]
->> Interview du groupe français ICELAND ci-dessous en vidéo pour nous parler de cet EP Legacy (autoprod.) :
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