JOE SATRIANI : Live report @Palais des Congrès VINCI – Tours (FR) le 07/05/2023

Si le weekend des 7 et 8 mai 2023 était consacré au couronnement du nouveau roi d’Angleterre Charles III, le nôtre fut dédié au roi de la guitare, le célèbre et inégalable guitar hero Joe Satriani à l’occasion de l’un de ses concerts français (reportés à plusieurs reprises à cause du covid-19) de son Earth Tour. Au menu de cette soirée : une leçon de rock instrumental de haut niveau technique mais aussi d’émotion (eh oui, tout n’est pas qu’une affaire de technicité chez Satriani, quoi qu’on en dise) par le maestro américain de la six cordes dans la mythique salle tourangelle quasi pleine du Vinci. [Texte : Seigneur Fred – Photos & vidéos : Corentin Charbonnier et Seigneur Fred]

C’est tranquillement bien assis que dès 20h00, sans aucune première partie, nous assistons à l’arrivée rapide du trio de musiciens accompagnant Joe Satriani chaque soir ainsi que l’artiste himself au crâne rasé et toujours affublé de ses lunettes de soleil. Le groupe envahit la scène du Vinci sobrement éclairée devant un parterre de fans français impatients car il faut dire que cette date fut repoussée à deux reprises à cause de la crise sanitaire, d’abord reprogrammée à 2022, puis maintenant en mai 2023. Plutôt habitués à être debout dans les pits agités des salles et clubs, mais aussi à la terre des festivals en plein air, de France et de Navarre, nous applaudissons sagement l’entrée de l’ancien professeur de Berkeley (qui a enseigné, entre autres, à Kirk Hammet (ex-Exodus, Metallica), Alex Skolnick (Testament), ou à un certain Steve Vai…) et de ses trois musiciens. Néanmoins, nous allons avoir du mal à rester assis tout du long, tant le show va monter peu à peu en puissance, et alterner avec fluidité les passages plus atmosphériques, voire progressifs, et ceux plus dynamiques et hard rock.

Passé l’ouverture par un premier extrait rythmé « Nineteen Eighty » tiré de son précédent album Shapeshifting, nous avons alors droit à plusieurs morceaux issus de son dernier opus The Elephants Of Mars paru l’an dernier (earMUSIC). L’ex-G3 va ainsi nous interpréter plusieurs extraits de cet album rock relativement accessible sous fond de vidéos colorées et imaginaires, à l’image de la chanson-titre et son clip un peu barré façon jeu vidéo. « Sahara » produit son petit effet devant des spectateurs connaisseurs et attentifs, suivi de la chanson-titre « The Elephants Of Mars ». Tour à tour les vidéos nous emmènent dans l’univers du guitariste américain, emprunt de nature voire d’écologie (« Faceless », « Crystal Planet »), de modernité, de science-fiction (« Ali Farka, Dick Dale, an Alien and Me »), ou tout simplement de choses plus légères et de rock’n roll (« Summer Song »). Derrière les fûts et ses lunettes lui aussi, on reconnait le style d’un des plus grands batteurs de rock de ces cinq dernières décennies : Kenny Aronoff. Dans sa carrière, il a notamment joué pour Tony Iommi, Ringo Starr, Bob Dylan, John Bon Jovi, Eric Clapton, le « boss », Lady Gaga… Et l’une des dernières fois que nous l’avions vus à Tours en concert justement, c’était lors d’un showcase parisien live des Smashing Pumpkins retransmis à la Fnac de Tours (et partout en France) à l’occasion du remplacement du batteur Jimmy Chamberlin sur la tournée Adore des Citrouilles américaines en 1998…

Si le maître excelle sur son Ibanez, il est en communion avec ses trois brillants musiciens à qui ils laissent à deux reprises le temps d’une démonstration par un solo : le batteur Kenny Aronoff tout d’abord, puis le claviériste australien Rai Thistlethwayte (également guitariste rythmique). Dans tous les sens du terme, le grand bassiste américain Bryan Beller (The Aristocrats, Dethklok) occupe également une forte présence et ne demeure pas statique, n’hésitant pas à headbanguer régulièrement bouger sur la scène (on ne le surnomme pas pour rien « Beast », la « bête »). On est surpris cependant que Joe Satriani par contre ne soit pas équipée d’une guitare sans fil, promenant toujours son long câble jack, alors que la technologie sans fil fait des miracles depuis des années, et lui permettrait une plus grande liberté scénique pour se mouvoir sur scène en concert. A cela il doit y avoir une raison technique connaissant l’homme… C’est une question que nous ne manquerons pas de lui poser lors d’un prochain entretien.

La set-list sera relativement hétérogène, avec par exemple le titre « One Big Rush » (même si aucune chanson ne sera interprétée au micro par le guitariste qui s’était essayé parfois pourtant au chant sur l’album Flying In A Blue Dream), et un rappel sera donné pour un final interprété devant des spectateurs ravis, et enfin debout, avec l’incontournable classique « Crowd chant » puis « Surfing With The Alien ». Une chouette soirée avec un son parfait, une salle confortable, des musiciens humbles et de haut niveau. Peut-être qu’un soupçon d’improvisation et une set-list avec quelques surprises (ce fut la même donnée chaque soir sur cette tournée de passage en France, et notamment à l’Olympia de Paris quelques jours plus tard) auraient pu pimenter davantage ce show du guitariste génial qu’est, et sera, pour toujours Joe Satriani de toute manière sur Terre pour tout ce qu’il a apporté à la musique rock ces trente-sept dernières années.

Set-list Satriani à Tours (Earth Tour) le 07/05/2023 :
1. Nineteen Eighty
2. Sahara
3. The Elephants of Mars
4. Ice 9
5. Thunder High on the Mountain
6. One Big Rush
7. Blue Foot Groovy
8. Flying in a Blue Dream
9. Spirits, Ghosts and Outlaws
10. Faceless
11. Crystal Planet
12. Summer Song
13. Drum Solo (Kenny Aronoff)
14. Energy
15. E 104th St NYC 1973
16. Keyboard Solo (Rai Thistlethwayte)
17. Cool #9
18. Ali Farka, Dick Dale, an Alien and Me
19. Shapeshifting
20. Teardrops
21. Luminous Flesh Giants
22. If I Could Fly
23. Always With Me, Always With You
24. Satch Boogie
Rappel :
25. Crowd Chant
26. Surfing With the Alien

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