KHOLD : Svartsyn

Svartsyn - KHOLD
KHOLD
Svartsyn
Black metal
Soulseller Records

Septième album studio pour Khold dont on n’avait plus de nouvel enregistrement à se mettre sous la dent depuis 2014 et Til Endes (Peaceville Rec.) qui laissait peut-être entrevoir une fin au groupe norvégien. Mais c’est bien mal connaître les deux compères Gard (chant/guitare) et Sarke (batterie)…

Ce dernier était pas mal occupé à vrai dire par son autre projet éponyme Sarke, plutôt productif ces temps-ci et d’ailleurs encore auteur d’un album Allsighr avec Nocturno Culto (Darkthrone) l’an passé, il évolue également au sein de Tulus au côté de son camarade Gard et du bassiste Crowbel ici présent, Tulus s’étant en effet réveillé en 2020. Les présentations et rafraichissements de mémoire étant faits, penchons-nous sur ce cru 2022 baptisé Svartsyn (« pessimisme » en norvégien).

Pas de réelle surprise si l’on connaît un tant soit peu Khold : on reprend là où les choses se sont finalement arrêtées avec Til Endes. Le quatuor d’Olso distille toujours un black metal’n roll lourd et groovy, proche d’un Darkthrone période Total DeathRavishing Grimness, mais contrairement à leurs confrères et compatriotes, la production sonore est bien meilleure et puissante. Normal, Svartsyn a été enregistré, produit et mixé par Monsieur Andy La Rocque (King Diamond) aux Sonic Train Studios sur la côte ouest suédoise. Chaque instrument est parfaitement audible, notamment la basse de Crowbel qui joue un rôle prédominant ici (« Apostel »), chose rare dans ce genre musical. Il n’y a qu’à écouter les deux premiers titres « Apostel » ou « Ødslet blod ».

Le résultat sublime ainsi le black metal de Khold qui peut paraître relativement basique et primitif à première vue. Si le rythme est principalement mid-tempo, tout se joue dans le groove des riffs combinés à la solide rythmique assurée par la paire Sarke/Crowbel, appuyant de manière presque martiale les riffs bien heavy et méchants de Gard et Rinn. À l’image du titre « Skarpretter », c’est simple mais bougrement efficace. Parfois, nous avons droit cependant à des accélérations (« Manngard »), ou bien des percussions plus soutenues encore, comme sur le très bon « Ødslet blod ». Et sur des titres plus lents et atmosphériques (« Helligdom av døde »), on ne s’ennuie guère car chaque riff ou break est savamment calculé pour relancer la machine à un moment ou un autre. Khold a beau soufflé le froid (« cold » en anglais) à travers son black metal à la fois venimeux et accrocheur, en live ce doit être relativement chaleureux finalement, tant les dix compositions, si elles se répètent un peu malgré tout, sont catchy et donnent envie de headbanguer et de taper du pied. Malheureusement, le quatuor norvégien se fait rare en concert, leur dernier show au festival Wacken Open Air remontant par exemple à 2011.
[Seigneur Fred]

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