Nos Finnois de Korpiklaani auraient-ils retrouvé un brin d’inspiration et un certain regain d’énergie au sortir de l’hiver ? C’est la première sensation que l’on éprouve à l’écoute de Rankarumpu, trois ans après le moyen Jylhä et le médiocre Kulkija. Entre-temps, en 2023, le single poussif de « Gotta Go Home« , reprise de Boney M, fut la chanson pop/folk de trop, le dérapage, même si elle revêtait un grand sens pour les artistes et leur public, puisque cela célébrait en fin de compte le retour à la liberté et à la fête d’une certaine façon après la pandémie liée au covid-19. Le premier titre « Kotomaa » démarre en fanfare, et nous rappelle les riches heures du humppa metal lancée au début des années 2000 par Korpiklaani. Relativement speed, classique avec son violon et son accordéon habituels, mais fichtrement efficace ! Puis l’intro au violon du nouvel arrivant, Olli Vänskä (intégré en 2021), nous invite à guincher sur « Tapa sen kun kerkeet », avec un refrain plutôt agréable à l’oreille. La cadence se maintient, et nos esprits s’échauffe. Plutôt réussi, le single « Aita », là encore classique mais dansant, avec ses chœurs sur la fin de chaque couplet, réchauffent les cœurs et nous sortent de notre torpeur hivernale. En guise de break, une descende chromatique à l’accordéon survient. La liste est ainsi longue, peut-être trop, mais chaque titre s’avère plus travaillé et un peu moins en pilotage automatique que par le passé.
« Saunaan » et « Mettään » en sont deux parfaits exemples. Des influences plus typées hard rock apportées certainement par le guitariste originel Cane, se font même plus durement sentir sur « Mettään » ou « Kalmisto », accompagnés d’un violon groovy et un accordéon pas trop envahissant. Les divers breaks et le chant de Jonne Järvelä sont réellement convaincants, et pas trop poussifs. Question accordéon, notre regrettée Yvette Horner nationale serait presque jalouse si elle entendait l’air de « No perkele » interprété par Sami Perttula. Bref, on a déjà hâte de les revoir en festival pour festoyer, une cervoise à la main ! C’est cliché, là encore, mais avec vingt ans de arrière, la formule folk metal fonctionne à merveille. S’il n’y a pas là de chanson explicite sur un nom de boisson alcoolisée comme par le passé (on se souvient encore des « Vodka » et autre « Tequila », etc.), ou alors nous ne sommes pas connaisseurs, Korpiklaani se montre quand même assez convaincant sur la longueur de Rankarumpu (43’15). En fait c’est comme tout, c’est donc à consommer avec modération. Si l’on ne fait pas trop d’excès, cette douzième galette studio se dévore sans problème et sonne même plutôt digeste. Allez, rendez-vous au bar des prochains festivals cet été ! [Seigneur Fred]
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