Après de longues heures d’attente fébrile, alors que s’allonge toujours la file des métalleux devant les portes de la Cigale, le show enfin commence dix-neuf heures sonnées. Si les fans sont, sans nul doute, venus pour Kamelot, les premières parties menées par Kobra and the Lotus et Gus G n’ont pas déçu…
[Live report par Elena Delahaye]
C’est donc le jeune groupe canadien aux sonorités modernes et heavy qui ouvre les hostilités. Après quelques minutes de réglages, le son est au rendez-vous et le groupe offre une belle performance, mené par la très charismatique et énergique chanteuse Kobra Paige qui impressionne par sa voix puissante et attire inévitablement tous les regards, personnifiant à merveille la douceur sensuelle du lotus et la charme fascinant du serpent qui danse. Outre des morceaux efficaces et rythmés à l’image du bel « I am I am », l’assistance reste assez timide et peu réceptive à un show plutôt bref qui n’aura pas suffi pour électriser les foules. Kobra and the Lotus signe néanmoins là une belle prestation et sort sous les applaudissements, avant de laisser place à sir Gus G.
Il semble alors que l’ambiance va crescendo et Gus G fait une belle entrée pour défendre sur la scène parisienne son nouvel album Brand New Revolution. Le maître grec, déjà reconnu pour son art auprès de Firewind et Ozzy Osbourne, propose un show dynamique aux sons power/heavy. Mais c’est véritablement avec I am the Fire que jaillit l’étincelle et que commence à s’enflammer la salle, qui chante pour la première fois. La prestation est plus que satisfaisante et prépare à merveille l’entrée du groupe tête d’affiche, tant attendu par les fans.
Kamelot est acceuilli par un public très chaleureux et l’ambiance se révèle dès lors exceptionnelle. Le choix de la setlist montre un partage évident entre passé et présent, de sorte à satisfaire à la fois les nostalgiques du mythique Roy Khan et les admirateurs du nouveau chanteur Tommy Karevik qui, s’il évoque par sa voix, ses traits et sa théâtralité scénique son prédécesseur, sait aussi s’affirmer et l’égaler par son talent. Le public le lui montre bien et scande son nom à plusieurs reprises. Ainsi, avec un show qui démarre en trombe aux sons de la petite nouvelle « Veil of Elysium » terriblement efficace, puis qui continue sur sa lancée, des notes hypnotiques de « The Great Pandemonium » et « Rule the World » aux classiques mais puissantes « Karma » et « March of Mephisto », l’ambiance, en plus d’être très dynamique, est aussi intimiste, avec pour moment fort la douce et triste chanson « Song for Jolee ».
Si les sauts, cris et poings levés ne sont plus au rendez-vous, ils sont alors remplacés par la vaste lueur des petites flammes ondulantes des briquet qui viennent chaleureusement éclairer la belle Cigale et célébrer la beauté du morceau que Tommy dédie à son grand-père décédé. L’apogée du show est sans nul doute atteinte quand retentissent les premières notes de la mythique « Forever », et la complicité est plus que jamais de mise quand la grande assemblée des metalheads est mise à contribution, répondant au doigt, à l’œil et la voix du chanteur jouant au chef d’orchestre, secondé par le bassiste cabrioleur et survitaminé Sean Tibbets et le guitariste au style plus sobre mais non moins imposant Thomas Youngblood. Après un final retentissant, le concert se clôt en rappel sur « Sacrimony » et « Revolution », choix peut-être surprenant mais qui a pour vertu de conclure sur des notes nouvelles et de souligner les mots à juste titre prononcés par la nouvelle tête de proue du groupe : « Kamelot has a great past but also a great future », Kamelot a un passé glorieux mais son avenir l’est aussi.
Setlist :
Veil of Elysium
When the Lights are Down
The Great Pandemonium
Center of the Universe
Karma
Torn
Song for Jolee
March of Mephisto
Rule the World
Insomnia
Liar Liar
Forever
Rappels :
Sacrimony
Revolution
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