Lone Survivors : retour vers le futur.

LONE SURVIVORS

Retour vers le futur

LONE SURVIVORS fait partie de ce renouveau de la scène MetalCore française, sauf que les Parisiens ont poussé les murs en intégrant un large côté Progressif à leur musique. « Ground Zero » bénéficie d’un son et d’une production à la hauteur du talent des musiciens et il devrait faire date. 

Le groupe pense démarrer les concerts l’an prochain, et ce sera plutôt du côté de l’Océanie (Ile de la Réunion, Inde, …), pour ensuite traverser la France et l’Europe. Décidemment, le quintet à l’univers très futuriste réserve de belles surprises, à commencer par ce très bon premier album. [Entretien avec Olivier Crescence (basse) et François Lescuyer (guitare) par François Alaouret. Photo : DR]

Ce qui surprend avec « Ground Zero », c’est la maturité du son et des compostions pour un premier album. Vous le mûrissez depuis longtemps, car il est très abouti ?
Olivier : Merci beaucoup. Finalement, nous avons mis deux ans à accoucher cet album, dont un an d’enregistrement (pré-maquettage, choix artistiques divers). Ca a été un peu long, mais nous avons pris le temps de faire les choses pour qu’il sorte à maturité… en tous cas pour nous. 

Il a aussi fallu trouver la voie pour la direction artistique et le protocole de travail. Une fois en place, tout s’est déroulé assez rapidement.

François : Ce n’était pas non plus évident, car tous les musiciens sont éparpillés partout en France. Par ailleurs, Matthieu (Romarin – chant) est arrivé deux mois avant la fin des enregistrements. Nous avions beaucoup de challenges à relever, et du coup, nous sommes assez fiers du résultat !

Le travail de Fred Duquesne (mixage – Mass Hysteria, …) associé à Magnus Lindberg (mastering de l’album) donne un résultat vraiment massif. Votre choix s’est-il directement porté sur eux, et vous ont-ils soufflé quelques conseils pour ce premier album ?
Olivier : Tout cela s’est fait assez naturellement, suite à des rencontres. Nous n’avions pas d’idées préconçues. Il se trouve que je connais Fred depuis un petit moment. Il a aimé ce que l’on a fait, il nous a donné quelques conseils pendant les prises. Puis, il a enchainé sur le mix. Et c’est lui qui nous a mis en relation avec Magnus pour le master. 

François : C’est vrai que le choix de Magnus est très bon, car quand la personne connait celle qui a fait le mix, et qu’en plus ils ont déjà bossé ensemble, ça donne une liaison et l’ensemble fonctionne bien.

– Il y a un aspect très futuriste dans le son et le visuel de « Ground Zero ». C’était un réel désir d’instaurer une certaine ambiance, très Metal Progressif, au fil de l’album ?
Olivier : Effectivement, c’est vraiment ce que l’on voulait, et Fred et Magnus ont parfaitement su relever cet esprit-là. C’est vraiment dans l’ADN de l’album, et leur travail est allé dans ce sens. On voulait vraiment apporter une modernité dans le son.

François : Et puis, c’est en cohérence avec notre direction artistique, notre visuel et cette unité moderne et futuriste qu’on voulait développer.

Justement, votre MetalCore présente deux facettes vocalement, tantôt guttural, tantôt clair. Le mariage des deux était-il évident ? Selon vous, l’un ne va pas sans l’autre ? Ou est-ce dû au côté Progressif de votre Metal ? 
Olivier : C’était voulu, car nous avons longtemps composé sans idée du chant final. On se disait que quand on trouverait le chanteur, c’est lui qui nous donnerait la direction vocale. Quand on a rencontré Matthieu, nous avons tout de suite aimé son interprétation sur les deux premiers morceaux. On lui a juste donné le cadre voulu et il a eu carte blanche. Cela dit, il a déjà une grande expérience professionnelle. Il nous a proposé des choses qui nous ont vraiment convenues, et qui ont permis aussi d’affiner la structure finale des morceaux. 

François : Nous avions une vision assez précise de ce que l’on voulait avec, également, le chant et gueulons. L’objectif initial était 70% de violon et 30% de chant. Finalement, Matthieu nous a proposé d’équilibrer l’ensemble, ce qui nous va bien. Ce que l’on aime, c’est de pouvoir disposer d’une palette plus riche, en mariant au mieux le violon et les parties chantées.  

Les guitares et la rythmique basse/batterie, présentent un parfait équilibre, avec même des aspects assez Heavy. Cela fait partie de vos influences, ou est-ce une façon de toucher un maximum de fans de Metal au sens large ? Ou tout simplement de vous faire plaisir ? 
Olivier : Je suis fan de musiques très froides, avant-gardistes, comme Meshuggah par exemple, mais qui ont finalement un gros impact physique. Et j’aime aussi beaucoup le Metal en général et les mélodies. Du coup, on ne s’est pas limité et on a composé ce qui sortait de nos trippes. On ne s’est pas vraiment posé de questions à ce sujet.

François : C’est vrai aussi que notre spectre est large, car nous avons essayé de faire quelque chose qui ne soit pas uniquement pour nous. Et puis, cela fait un moment que nous jouons et faisons du son. Nous sommes passés par de nombreuses étapes, et cet album arrive aussi comme celui de notre maturité musicale. Par ailleurs, nous l’avons fait pour qu’un maximum de gens l’écoute, pour l’offrir au plus grand nombre. Nous voulions également que « Ground Zero » soit relativement facile d’accès à la première écoute, et aussi qu’il contienne plusieurs degrés de lecture avec des aspects plus pointus.  

On a vu que musicalement « Ground Zero » était très futuriste dans son approche, tant dans le son que dans le visuel. Qu’en est-il des textes ? 
Olivier : Nous traitons de plusieurs thématiques liées à l’être humain et la dualité. Il y a également beaucoup de notions anticipatives comme le futur trans-humaniste de l’homme. Nous sommes restés très axés là-dessus et sur la Science-Fiction. On se base sur des d’éléments réels sur lesquels nous développons l’histoire des « Lone Survivors » justement, les survivants de l’humanité dans le futur.

J’imagine que vous allez défendre ce premier très bon album sur scène. A quoi doit-on s’attendre ? Etant donné le concept du groupe et de l’album, j’imagine qu’il y aura beaucoup de vidéos et un travail particulier effectué sur les lights ? 
François : Effectivement, nous sommes en train de développer de la projection à travers un univers complet entre le son et l’image. Le story-telling est une chose qui nous intéresse beaucoup. Sur scène, nous aimerions aussi apporter et développer certaines influences d’Olivier, qui a composé l’album. Il vient de la Réunion et il a en lui du Maloya (style musical majeure sur l’île – NDR), que l’on peut percevoir dans les rythmiques de l’album. C’est aussi quelque chose que l’on souhaite mettre en valeur sur scène et faire un vrai show.

LONE SURVIVORS

Ground Zero

MetalCore Progressif

Charlie L. Productions

★★★★★

Le quintet parisien met tout le monde d’accord dès son premier album, « Ground Zero ». Riffs ultra-puissants, envolées Metal Progressif, LONE SURVIVORS propose dix titres particulièrement bien produits et dont la structure complexe est riche en climats variés. Alternant chant guttural et clair, le combo manie avec facilité les atmosphères très percutantes et sombres avec des passages plus atmosphériques aux envolées guitaristiques très travaillées. Quand à la paire basse/batterie, elle rappelle le Metal Indus de Coroner.

Ce voyage intersidéral métallique proposé par LONE SURVIVORS, s’il reste très rentre-dedans, est très accessible et la dextérité des cinq musiciens y est pour beaucoup. « Enigmatic Side Effects », « Lost In My Mind » ou « Lucid Dream » offrent des visages très différents, mis en évidence par la grande technicité des protagonistes. On peut dire que, pour un premier album, le groupe présente un travail très abouti et soigné. On a vraiment hâte de voir cette fureur maîtrisée sur scène ! [François Alaouret]

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