MATW : Le rock à la sauce marseillaise

Me Against The World, ou plutôt MATW pour les plus intimes et initiés, vient boucler la boucle entamée en 2023 avec son précédent EP Through The Looking Glass et dont voici la suite, un nouvel EP du nom d’Endless Loop. Un disque aux multiples influences et références mais également riches en émotions, en attendant un véritable album… [Entretien avec Vanis Kateb (chant, guitare) et Léo Capon (basse) par Norman « Sargento » Garcia – Photos : Chloé Niziolek]

Pourquoi avoir décidé de scinder vos nouvelles chansons en deux EP successifs, Through The Looking Glass (paru en 2023), et le tout frais donc, Endless Loop ?
Yanis : C’est une décision qu’on a prise après coup. En vérité, les deux EP ont été pensés en un seul « gros » album mais ça faisait trop de titres pour un groupe qui n’était pas encore connu à notre sens, donc il a fallu faire un choix et le couper en deux en essayant d’équilibrer le tout.

Chloé Niziolek intervient sur le titre « Hang Back » mais j’ai l’impression d’entendre aussi une voix féminine sur le refrain d’« Envy », et aussi sur « November Pain » (et peut-être sur « Endless » en backing vocals). C’est aussi elle qui intervient ?
Léo : Non, Chloé n’intervient que sur «Hang Back », toutes les autres voix ayant été enregistrées par Yanis. On a pas mal superposé de voix différentes en termes de tonalités sur les deux EP pour harmoniser tout cela. C’est sûrement la voix de tête qui donne cette impression de voix « féminine ».

Yanis, tu as une palette vocale vraiment intéressante et diversifiée, alors c’est juste du talent ou il y a eu beaucoup de travail pour arriver à ce résultat ? Quels sont les artistes qui t’ont le plus influencé dans ce domaine ?
Yanis : Ça fait très longtemps que je chante mais je m’y suis pris vraiment au sérieux que depuis que j’ai le groupe, ça n’a d’ailleurs pas été évident ces dernières années à cause d’un problème sur les cordes vocales, mais je travaille avec un prof de chant actuellement pour ne plus avoir ce genre de problème, rien n’est acquis, il faut toujours travailler. (rires) Mes influences sont variées, j’ai grandi avec du Michael Jackson tous les jours à la maison, j’imagine que ça a dû m’influencer sur le chant, ensuite je n’ai pas vraiment de chanteur préféré, c’est seulement les groupes que j’ai écoutés au fil des années qui ont diversifié ma façon de chanter (Nirvana, SOAD, Nickelback, Fall Out Boy, ADTR…).

Les genres rock, metal, et hardcore ne sont pas forcément les genres musicaux auxquels on rattache naturellement Marseille (bon même si on peut citer Dagoba, Eths, Landmvrks…). Comment se porte la scène locale rock/metal dans la Canebière ? Je me souviens d’un concert mémorable à Marseille avec nos potes de Headcharger en première partie d’Eths, il y a…un paquet d’années (!). Le public était vraiment chaud… Tiens, ça me rappelle aussi un chouette type, Mika, qui depuis nous a quittés malheureusement, fondateur de Customcore Records à l’époque, ça vous parle ?
Yanis : La scène metal marseillaise regorge de talents, et de nouveaux acteurs (groupes, organisateurs, salles) apparaissent et se mobilisent pour permettre à cette scène de perdurer. On a la chance d’être dans un lieu où il est facile d’organiser des concerts grâces aux salles accessibles pour tous les groupes, et un public qui reste en demande de concerts, notre emplacement géographique faisant que les groupes se déplacent rarement jusqu’à chez nous, préférant les villes du nord, plus proches de l’Allemagne où le metal est une vraie institution. Nous n’avons pas eu le plaisir de connaître Mika Bleu qui nous a quittés en 2016, n’étant pas encore actif sur la scène marseillaise à l’époque. Mais en voyant les hommages rendus par les groupes à cette époque (Eths et Dirty Wheels entre autres), nous avions pu mesurer l’impact que son travail et sa présence avait pu avoir.

La question « qui fâche » maintenant : Endless Loop contient des titres complètement différents, on pourrait même penser à un split entre deux groupes différents. Que répondriez-vous aux mauvaises langues qui diraient que MATW est un groupe qui se cherche encore ? Pour ma part, j’apprécie ce mélange des genres et les groupes qui assument leur diversité…
Yanis : Pour cette question, on a la réponse en partie dans ta première question. Au début tout était pensé pour un album avec une sorte d’entracte au milieu (« Rest ») et une répartition sur l’album de façon réfléchie, mais comme expliqué avant, ça n’allait pas pouvoir se faire. Mais pour parler seulement de composition, on n’aime pas rester dans un seul style, par exemple faire que du hardcore, nos influences sont diverses et variées. On peut écouter BMTH, Otis Redding, Michael Jackson, The Offspring ou même du Backstreet Boys ! (rires) On n’a pas envie d’enfermer le groupe dans un style et limiter le champ de création parce qu’il faut absolument que ça sonne comme ci ou comme ça. Quand on compose un riff, si ça nous plaît, ça nous suffit pour en faire un morceau. Parce qu’on trouve ça dommage de s’imposer un style en particulier, bien sûr il y aura toujours ce fil conducteur de punk rock/metal/hardcore /pop mais en vrai, appelez ça comme vous voulez !

Concernant les paroles de vos chansons, est-ce qu’elles passent par une validation par tout le groupe (sur les sujets abordés notamment). Lætitia Vinet est également créditée pour les paroles, qui est-elle ?
Yanis : Non elles ne sont pas validées par tout le groupe à vrai dire, mais généralement elles sont quand-même lues par tout le monde. Lætitia Vinet est une amie qui m’aide à corriger certaines fautes en anglais et avec qui on réfléchit à certaines tournures de phrase pour rendre le texte peut-être plus intéressant. Elle a vraiment participé à tous les textes pour les rendre meilleurs et on la remercie énormément pour ça.

Une question plus légère, déjà dans le clip de « Save The World », Léo tu n’es pas à ton avantage, et dans celui de « Madness », tu prends cher (!)… Ça va ? Comment vis-tu cette situation ?
Léo : Pour ma part je le vis très bien, j’ai toujours aimé le cinéma alors jouer la comédie, ça m’amuse ! C’est vrai que « Save The World » est un peu simpliste, car on l’a composé et réalisé en direct en une après-midi, mais « Madness » a nécessité un plus gros travail et à mon grand plaisir, c’est moi qui ai été choisi pour être l’acteur principal. C’est vrai que je me fais un peu malmener dans ce clip, mais j’avais imaginé bien pire étant un fan de la saga Saw ! Un délire à base de cassettes, poupée à bicyclette et épreuves sanguinaires… mais malheureusement les idées, c’est toujours plus simple à avoir qu’à mettre en place, ha ha ! (rires)

Au final, c’est simplement une sorte de crise de paranoïa teintée d’inception qu’on a eu le plaisir de réaliser avec JB et nos nombreux potes qui nous aidaient sur place pour certaines scènes, notamment les plans de concert. Bref, j’en redemande, je suis bientôt au chômage, si vous connaissez des réalisateurs, faites tourner le clip, je suis chaud bouillant, ah ah ! (rires)

Léo et Thomas sont arrivés plus tard au sein du groupe. Leurs contributions pour la composition de vos prochaines chansons vont-elles s’accentuer à l’avenir ?
Yanis : Tout à fait ! Ils sont arrivés pendant l’enregistrement des deux EP, qui étaient déjà très avancés, mais ont quand même pu ajouter leurs touches sur certains morceaux (par exemple, la basse sur « Save The World  » et les drums sur « Endless Loop » et « Endless Disease »). Le but sur les prochaines compositions est que tout le monde puisse s’investir dans la création, en y ajoutant son propre style de jeu. Cela nous donnera encore plus de force sur les prochains morceaux et sûrement plus de diversité musicale. Et donc attirera encore plus de mauvaise langue, lol ! (rires)

Si vous avez envie de rajouter quelque-chose, ou auriez aimé que je vous pose une autre question, n’hésitez pas le dernier mot est pour vous.
Yanis : Pas forcément de question particulière ! Mais on a hâte de partir en tournée fin septembre avec Mirabelle et Two Trains Left ! Toutes les infos sont sur nos réseaux sociaux et si vous venez nous voir lors de ce tour n’hésitez pas à venir discuter et boire une bière avec nous, ça nous ferait plaisir ! Et petit spoil, on organise une énorme release party sur Salon-de-Provence le samedi 9 novembre 2024, pour clôturer cette phase Through The Looking Glass et Endless Loop, au Portail Coucou ! Il y aura plein d’intervenants et de supers groupes, mais on en a déjà trop dit… (rires) Notez bien la date !

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