Huitième album de la formation danoise originaire d’Aalborg, Soundtrack For The End Times se veut comme un retour aux sources, du death mélo de l’école Göteborg teinté de thrash et de metal prog’, après la parenthèse presque pop abordée sur le précédent album Through Our Darkest Days. Effectivement, dès le titre d’ouverture « Burn in Reverse », les riffs sont agressifs, le synthé en arrière-plan se fait léger mais participe à la mélodie du morceau, la batterie tambourine lourdement et le chanteur René Pedersen alterne le chant clair et growls, comme il le fait désormais depuis 2009. Le reste de l’album sera assez inégal dans l’approche : la violence brute se déchaîne (le sombre « Through this Blackened Hatred ») pour laisser place à une ambiance plus death melodique ou même encore à une tendance pop (l’accessible « Anthem for the Anxious ») De Nevermore à Gojira, en passant par Lamb of God, les inspirations du groupe transparaissent ouvertement (lire notre interview). Matt Heafy de Trivium donne même de la voix sur le second morceau de l’opus, « Heart of the Numb », avec, forcément ses accents américains trivium-esque (voire Ibaraki-esque ?!).
En bref, nous ne pouvons pas qualifier Mercenary de power metal comme la presse tend à le faire parfois. En 2023, ce qui constitue ce nouveau disque, c’est la vitesse d’exécution, des riffs rageurs et des refrains mélodieux, sans aspect tape-à-l’œil, seulement empreint d’honnêteté et du plaisir de se laisser aller à la source de leur créativité : la mélancolie. Soundtrack For The End Times est sans réelle innovation, mais le son est impeccable et il reste très agréable à écouter, comme toute la discographie de ce groupe formé en 1991, dont le guitariste Jakob Mølbjerg s’efforce à faire perdurer l’esprit ! [Marie Gazal]
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