MERZHIN : Entre rêve et réalité

Merzhin, c’est avant tout et surtout une belle histoire d’amitié qui a perduré au fil des années ! Une rencontre au collège ayant donné naissance au groupe de rock Breton originaire de Landerneau et qui a connu un succès inattendu au début des années 2000 avec son premier opus Pleine Lune et son single « Les Nains de jardin » alors qu’ils étaient encore étudiants ! Un conte de fée qui perdure aujourd’hui puisque nos Bretons signent Marche et (C)Rêve, un neuvième album sombre, réaliste, mais pas désespéré où ils prennent le temps d’analyser et de décrypter le monde qui nous entoure grâce à des textes pointus et très pertinents tout en continuant leur quête absolue d’humanisme.
[Entretien réalisé avec Pierre Le Bourdonnec (chant/guitare) et Jean-Christophe Colliou (batterie) par Pascal Beaumont – Photos : DR]

Vous avez donné deux concerts les vendredi 4 et samedi 5 juin 2021 à Brest. Comment as-tu vécu ce retour sur scène l’an passé ?

Pierre Le Bourdonnec : C’étaient des conditions un peu spéciales, le concert lui aussi était un peu particulier, les places étaient assises, les gens masqués et il y avait une jauge de 50 % à respecter. En plus de la conception de l’album pendant le confinement, on a aussi créé un spectacle parce qu’on se disait que ça risquait d’être long avant le retour sur scène. On voulait que le public assiste à un show un peu plus cinématographique. C’était un show particulier créé pour ce genre d’évènement. On n’avait pas joué depuis longtemps et même si les gens venaient nombreux, c’était un concert plutôt intimiste, une autre façon de redécouvrir la scène finalement. Ça reste un bon souvenir même si les conditions furent particulièrement chaotiques


Mais votre vrai retour en live s’est effectué le 9 mars 2022 à Brest au Vauban puis le 11 mars au Festival Agrock à l’Antipode de Rennes au côté de Betraying The Martyrs et Orpheum Black ? 
Comment furent ces deux dates ?


Pierre Le Bourdonnec : Oui c’était excellent. Le concert de Brest était un peu particulier car c’était pour lever des fonds pour envoyer en Ukraine. Les billets ont été vendus en un quart d’heure. Il y a eu une grosse réaction du public pour le soutien aux Ukrainiens. C’était un peu à la chaîne, on était une quinzaine d’artistes, on jouait chacun environ quinze à vingt minutes. C’était un peu speed, ça reste un excellent souvenir. À Rennes c’était le premier concert complet, les gens debout, là on a vraiment pris du plaisir, on a ressenti les sensations live qu’on avait avant lorsqu’on était sur scène. On a eu l’impression de revenir à la normale, d’apprécier la chance de pouvoir continuer à faire de la musique. En plus c’est une belle salle la nouvelle Antipode, elle est magnifique, il y a un son excellent, tout était réuni pour une bonne soirée.


La guerre en Ukraine, est-ce un thème qui pourrait vous inspirer ?


Pierre Le Bourdonnec : Oui c’est certain. Sur Marche et (C)Rêve on ne parle pas particulièrement de ce conflit. Il y a un titre « Résonances » qui traite de la Première Guerre Mondiale et qui est un échange à travers le temps entre un homme et son aïeul qui était dans les tranchées. Finalement toutes les guerres se ressemblent mais pourquoi ne pas parler de ce conflit dans un autre opus.


Marche et (C)Rêve a été conçu lors des périodes de confinement. Comment avez-vous abordé cette fois ci l’écriture des morceaux ?


Pierre Le Bourdonnec : On a eu l’occasion pour la première fois de prendre notre temps. Généralement, les albums on les faits en six mois lorsque l’on est en tournée. Cette fois ci avec le confinement on a pris notre temps, on a mis deux ans à le concevoir. Ça nous a permis de pousser beaucoup plus loin et c’est une façon de travailler qui nous a bien plus. On compte réitérer et prendre plus de temps pour obtenir un opus encore plus abouti.


Te souviens tu du premier morceau que vous avez composé ?


Pierre Le Bourdonnec : Oui et il n’est pas sur l’album ! (rires) Il s’appelle « Sans Soleil », il a eu plusieurs noms, on ne l’a pas gardé car il ne collait pas avec le reste. Il abordait un thème politique. Ensuite je crois qu’on a écrit « Futur ».


Est-ce que cela a exercé une influence sur le reste du nouvel opus ?

Pierre Le Bourdonnec : Pas forcément puisque là on a travaillé chaque titre sans chercher au début la cohérence. On n’avait pas de fil rouge, on a écrit comme ça, chacun a composé énormément de morceaux. C’est arrivé au fur et à mesure, on n’avait pas de thème ou quoi que ce soit au tout début. Quand « Futur » est arrivé on ne savait pas où aller !


Jean-Christophe Colliou : Sur les thèmes qui sont abordé à travers les textes on savait vers quelle direction on allait. Ce sont toujours les mêmes, une fois qu’on a une petite base de plusieurs morceaux, on voit clairement la direction que l’on veut prendre. On sait que l’on va faire un album autour de ces deux trois titres-là qui sont très importants et c’est là que vient la cohésion et le travail d’arrangements pour que les nouveaux morceaux se complètent et aillent ensemble. Mais au début ce n’est pas ce que l’on recherche, on veut une ossature et ça part dans tous les sens.

Cette fois-ci, vous avez choisi d’enregistrer en Belgique aux Studios Icp de Bruxelles sous la houlette de Drew Bang (qui a notamment travaillé avec U2, Royal Blood ou encore Slaves) !! Comment s’est arrivé ce plan ?

Jean-Christophe Colliou : C’est totalement une opportunité. Du moment où l’on a su qu’on allait enregistrer à Bruxelles on ne savait pas avec quel ingénieur du son. C’est le studio ICP qui nous a proposé de travailler avec Drew Bang. Lorsqu’ils ont écouté les maquettes de pré-production, ils ont pensé qu’il pouvait être la bonne personne pour réaliser l’album. On ne se connaissait pas et effectivement ça a matché direct. On est super satisfait de cette expérience et de l’opus en lui-même.


Pierre Le Bourdonnec : On cherchait quelqu’un qui puisse nous accompagner. Il faut dire que cette galette on l’a réalisée nous-même, on a participé, on a fait le mixage, la réalisation avec Drew Bang… Mais on avait une idée très précise de ce que l’on voulait au niveau du son. Effectivement quand on nous a proposé Drew Bang on a écouté ce qu’il faisait, on avait aussi envie de travailler avec un Anglais car ils ont une façon de travailler assez particulière, c’est massif au niveau du travail. Il a fait les prises de son et a abordé aussi un travail de mix, c’est très intéressant comme démarche. Cela montre aussi où les morceaux peuvent aller. Ça nous a aussi beaucoup servi dans notre travail de mixage, c’est une belle opportunité et une belle rencontre. On pourrait certainement retravailler de cette façon dans le futur.


Je suppose que travailler avec un Anglais a engendré de profonds changements. Quelles sont les plus-values qu’il vous a apportées au niveau de l’enregistrement ?

Jean-Christophe Colliou : Déjà son expérience, il a un sacré CV et il a une manière de travailler, comme le disait Pierre, qui nous a vraiment impressionné. Généralement quand on rentre en studio, on fait les prises mais le mixage n’est pas prêt. Alors que là il le faisait carrément en direct, on le voyait une fois qu’on avait terminé un titre et ça le jour même, on avait la couleur du son qu’il allait mettre. On savait vraiment où il allait, c’était un gain de temps énorme. On n’avait pas besoin de revenir forcément sur certains choix car c’était déjà fait. Quand on est arrivé, il avait déjà tout en tête pour chaque morceau. Pour nous c’était libératoire aussi, on n’avait pas à se soucier de ça parce que chaque jour en écoutant avec lui les morceaux, on avait déjà les promesses de l’album.


Pierre Le Bourdonnec : Et puis il y a le fait de se rendre à l’Icp qui est le studio en Europe où il y a le plus de matériel. Ils ont un gros parc de batteries, d’amplis, de guitares. Il y a un peu un panel des années 1940 à maintenant. Ça permet d’enregistrer aussi avec des matériels différents, chose assez rare, et tous ont un son particulier. On a pu tester beaucoup de choses même si on se perd parfois. On a vite compris qu’il ne fallait pas tout tester non plus. Du coup, on a réussi à faire des choix et il y a encore des choses qu’on n’a pas pu avoir. C’est une facette importante de pouvoir travailler dans un studio comme ça.


Avez-vous rencontré au cours des sessions de studio des challenges personnels ?

Jean-Christophe Colliou : Pour ma part, Drew Band est un fan de batterie donc il m’a fait beaucoup bosser. On a passé des matinées ensemble. Cela a demandé beaucoup d’engagement et il m’a fait changer pas mal de choses aussi. J’étais arrivé avec mes parties de batterie et il m’a fait retravailler pas mal de trucs. C’était un défi parce que j’avais peu de temps pour me mettre dans le truc mais en même temps il me mettait tellement à l’aise que ça roulait. Quasiment tous les titres étaient des challenges, il fallait avoir une certaine frappe pour chaque morceau, c’était vraiment très très précis.


Pierre Le Bourdonnec : Pareil pour moi au niveau du chant. Ensuite ce sont les morceaux en eux-mêmes qui exigent techniquement plus de précision. On a passé quinze jours en studio, on bossait de 9 heure à 1 heure du matin tous les jours, voire même jusqu’à deux heures…


Jean-Christophe Colliou : Oui à l’anglaise, il était là avant nous et il repartait après, c’étaient des journées énormes.


Le premier extrait de l’opus s’appelle « Je veux ». C’est un titre qui fait 6 minutes 47, c’est très surprenant ce n’est pas vraiment le format adéquat pour un single ?! 

Jean-Christophe Colliou : Justement, c’est pour montrer directement une nouvelle facette de la formation. On trouvait, nous et le label, que ce morceau représentait bien un peu toutes les facettes de Merzhin, le coté Rock velu et en même temps les parties plus mélodiques surtout sur la fin de la chanson. C’est un titre qui représente un peu tout ce que l’on est capable de faire en fait. On ne pouvait pas tomber dans le format classique d’un single, et on trouvait qu’il représentait bien tout ça. C’est osé de balancer une chanson qui fait 6 minutes 47 secondes. Après c’est un pari aussi.


Pierre Le Bourdonnec : Oui, c’est un morceau qui fait l’ossature de l’album. Musicalement il résume bien.


Jean-Christophe Colliou : C’est le deuxième titre qu’on a composé, et celui-ci a un peu donné la direction de l’ensemble.


Pierre Le Bourdonnec : Musicalement, il résume bien Marche et (C)Rêve.


Le clip est superbe. Il s’agit d’un vrai court métrage qui développe toute une histoire en image. Comment avez-vous vécu le tournage ?

Jean-Christophe Colliou : Oui, à la base c’est un court métrage. Nous l’avons écrit l’histoire du clip avec notre manager. Ensuite on l’a donné au réalisateur (Ndlr : réalisé par le vidéaste Pierre-Alphonse Hamann). On n’était pas présent sur le tournage, il nous donnait des infos au fur et à mesure, des photos puis le montage avant le résultat final. Il a été tourné à Lorient dans une base sous-marine. Ce sont les images de tunnels que l’on voit. Il y a un côté L’Armée des douze singes… (sourires)

Justement Pierre : tu en as profité pour aborder quel thème à travers ce titre ?

Pierre Le Bourdonnec : Pas de chance, celui-là ce n’est pas moi qui l’ai écrit ! (rires) C’est un morceau qui est très ouvert, n’importe qui comprend un truc différent. Si on demande à dix personnes d’analyser le texte, elles auront toutes une version différente. Ça exprime l’idée, je prends tout ce que je veux, c’est pour cela qu’on a été sur un côté dystopique dans le clip. On a tellement pris ce que l’on voulait qu’à la fin il ne reste plus rien. C’est ce que l’on a voulu développer à travers le clip même si à la fin il y a quand même un espoir de renouveau, c’est un peu le côté sombre de l’humanité. On aurait pu aussi tourner un clip genre Le Loup de Wall Street, ça aurait aussi très bien collé. Un trader qui vit à cent à l’heure, qui vole tout et ne laisse rien. Je pense qu’on aurait pu faire une tonne de clips différents sur ce morceau. C’est un des titres les plus ouverts, il est moins polissé que certains. C’est aussi pour ça qu’on a eu le champ libre pour réaliser le clip.


Les textes ont toujours été importants pour Merzhin avec un titre comme Marche et (C)Rêve, on oscille entre le pessimisme et l’espoir !?

Pierre Le Bourdonnec : C’est tout à fait ça. Il y a une donnée, j’essaye d’avoir en tête un juste milieu, la vie est comme ça aussi. Il n’y a rien de complètement noir ou blanc. Cet opus a un côté assez noir comme le précédent mais il y a aussi une forme d’optimisme. Il faut garder en tête que l’on ne peut pas être tout le temps dans la dystopie, dans le sombre. L’humanité à de belles facettes aussi. C’est pour cela qu’il s’appelle comme ça, c’est un peu le thème de la bouteille à moitié vide et à moitié pleine. C’est une idée qui est assez générale dans ce nouveau disque.


Justement, quelle idée développée parmi les textes te tient le plus à cœur ?

Pierre Le Bourdonnec : On a tous des textes qui nous touchent plus. Pour ma part c’est « Marche et (C)Rêve », il y a ce côté dystopique que j’aime beaucoup. J’aime la littérature d’anticipation, la science-fiction, au cinéma c’est pareil. Celui-là me touche plus particulièrement. Mais pour un autre musicien de Merzhin, ce serait différent.


Jean-Christophe Colliou : Moi j’aime beaucoup « Je veux ». Chaque titre possède une telle identité. C’est un peu bateau ce que je vais dire mais je les aime tous. C’est le premier opus où il n’y a pas un morceau que j’aime moins. Généralement il y a toujours un morceau que l’on aime un peu moins mais celui-là je les aime tous à jouer et à porter. J’écoute avec plaisir l’album régulièrement.


Vous avez déclaré : « L’Homme est capable du pire comme du meilleur ». Je suppose que ce n’est pas simple d’écrire sur l’humanité et ses travers parfois terrifiants…

Pierre Le Bourdonnec : Ce que je fais maintenant est différent, j’ai changé un peu ma façon de faire. Avant on travaillait d’abord la musique, et je créais mes parties de chant en yahourt. Maintenant je fais l’inverse, j’écris mes textes avant de composer la musique. Ensuite suivant mes morceaux je choisis les textes, en fonction de ce que je ressens à travers la chanson. Après effectivement c’est l’actualité qui me fait écrire, ce que l’on vit sur le moment. Le fait d’ouvrir les yeux et aussi de prendre du recul par rapport à ce qui se passe dans ta vie. Ça vient aussi des discussions que j’ai avec les gens, ça fait sortir un texte qui va ressurgir sur l’opus. J’écris vraiment sur ce que l’on est, sur ce que l’on fait, sur notre devenir, etc. C’est ça vraiment l’axe principal, l’expérience des gens, la mienne, j’écris quasiment comme ça.


Vous avez débuté il y a vingt-six ans au lycée Saint-Sébastien de Landerneau… C’est un parcours hors normes !

Pierre Le Bourdonnec : C’est une histoire qui débute sur les bancs de l’école. Ensuite c’est assez atypique de faire une carrière qui dépasse les vingt-cinq ans et qui dure, ça c’est certain. On est des potes d’enfances c’est ce qui fait notre longévité, on a mis l’amitié avant la musique. On ne se destinait pas à être des musiciens professionnels. Ce qui était le plus important c’était le fait d’être ensemble et ça l’est toujours. Tout ça explique notre longévité, la musique clairement est au centre de notre vie. Pour pouvoir faire de la musique on a aussi dû faire des sacrifices à côté. On a un peu tout fait il n’y a pas que le coté musicien : on a monté des scènes sur lesquelles on a joué ce genre de truc. La musique a une place centrale mais ce n’est pas tout. On a fait nos vies ensemble, notre idée c’était de profiter de l’instant d’être ensemble sans penser à être des musiciens professionnels


Vous avez aussi eu la chance d’être invité dans l’émission Taratata en mai 2011 !

Jean-Christophe Colliou : Pierre avait la grippe c’était dur pour lui. Il n’était pas bien du tout. Mais on ne voulait pas annuler, c’était trop important. Ce fut une belle expérience mais après c’était particulier, c’est enregistré ce n’est pas en direct, c’est assez speed, ce sont des choses dont on n’a pas l’habitude. Il y a des caméras sur toi c’est impressionnant.


Pierre Le Bourdonnec : Je n’en garde pas un excellent souvenir. J’étais stressé en fait, ce sont des trucs qu’on n’a pas l’habitude de faire passer à la télévision.


C’est une forme de reconnaissance pour vous ?

Jean-Christophe Colliou : Oui, totalement. Lorsque on nous à dit qu’on allait faire Taratata, on s’est dit, bon voilà on reconnait notre travail. Les gens qui nous connaissent vont nous voir à la télévision, c’est bien. Pour nous, c’était une super expérience, c’est carrément une reconnaissance du travail accompli après autant d’année sur les routes. On est des stars dans notre quartier ! (rires)

Vous avez rencontré le succès à vos débuts avec votre premier EP Première Lune (1999) suivi de l’album Pleine Lune et le morceau « Les Nains de jardin ». Comment définirais-tu votre évolution musicale ?

Pierre Le Bourdonnec : On est une formation qui évolue constamment musicalement. Entre l’album dont tu parles et le dernier il y a un fossé qui est énorme. Au départ, on était parti sur une musique très festive, des titres alternatifs plus Punk Rock Celtique mais nous évoluons constamment musicalement et aussi au niveau des thèmes abordés. En fin de compte il y a beaucoup plus de cohérence aujourd’hui, il y l’âge et ce qu’on a envie de faire et de dire qui joue. Lorsque nous avons débuté, on a plutôt fait la gueule parce qu’on était étudiants quand le premier disque est sorti. On s’est retrouvé à faire cent dates par an, on passait à la radio, c’était un peu soudain, on a alors pris les choses comme elles sont venues sans se prendre la tête. Aujourd’hui notre démarche est différente, on a créé notre propre label, on a abordé à peu près toutes les facettes du métier, on a connu et vu un peu tout du monde de la musique, des maisons de disques, on a vraiment un but musical. J’ai une certaine nostalgie lorsque je réécoute les premiers opus, on a décidé de faire confiance à notre instinct, à l’ambition et l’évolution que l’on souhaite avoir ce qui fait qu’aujourd’hui les titres qui nous ont fait connaitre comme « Les Nains de jardin », on ne les joue plus sur scène. C’est le choix qu’on a fait d’avoir ensemble une évolution pour se faire plaisir et continuer la musique, aller à fond dans ce que l’on fait et aussi le plus loin possible.


Selon toi, quel regard portes-tu la situation actuelle comparée à vos débuts ?

Pierre Le Bourdonnec : C’est complètement différent. Le monde de la musique à tellement changé. Lorsque l’on a sorti notre premier opus, les graveurs n’existaient pas, le téléchargement non plus, il n’y avait pas de numérique. Quand on sortait une galette, on en vendait 50 000 minimums. C’était plus facile à la limite de faire de la musique à l’époque qu’aujourd’hui. Mais personnellement je me sens mieux de nos jours dans ma peau de musicien comparé à nos débuts. Je ne me considérais pas comme un musicien, je prenais les choses comme elles venaient sans avoir de plan de carrière ou autre. On n’avait pas cette réflexion, c’est après avec l’expérience que c’est venu. Maintenant on sait où l’on va. Avant ce n’était pas facile de se projeter c’était différent, un peu tout fou. Le monde de la musique a tellement changé en vingt-cinq ans que ce sont à présent deux époques totalement différentes.


Un dernier mot qui vous parait important peut-être à propos de Marche et (c)Rêve en guise de conclusion ?!

Jean-Christophe Colliou : On est vraiment fier de cet album et on a envie que les gens découvrent ce que l’on a voulu raconter et surtout constate l’évolution en termes de son, de production et de réalisation. On a vraiment envie que le public se rende compte que c’est un nouveau Merzhin et un bon cru. On a hâte de le défendre sur scène.

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