MONOLITHE : Okta Khora

MONOLITHE
Okta Khora
Doom Metal progressif
Les Acteurs de l’Ombre/Season of Mist
★★★★☆

Deux ans après Nebula Septem, voici le huitième pavé de Monolithe qui amène toujours un peu plus le groupe français vers les étoiles du Doom Metal. Si l’album est paru en novembre dernier d’abord de manière illicite sur internet, cela accéléra sa sortie numérique officielle au 11 novembre 2019, créant du coup un certain buzz avant l’heure de sa sortie physique et tout ce qui s’en suit (planning promo du label, manque à gagner en précommandes, etc.). Un mal pour un bien peut-être, jugerons certains, en termes de promo gratuite et de bouche-à-oreilles… S’inscrivant logiquement la direction artistique de son prédécesseur (mêmes thèmes de science-fiction, même conditions d’enregistrement et donc même son), Okta Khora contient huit morceaux dont certains encore plus courts que d’accoutumée (4’04) en termes de format mais le chiffre central qui prédomine ici est huit car les morceaux plus longs font pile poil 8 minutes et 8 secondes, Sylvain Bégot (guitare, claviers) et ses camarades ayant voulu aller jusqu’au bout de leur concept. C’est là que réside justement toute la personnalité artistique de Monolithe, la distinguant de la masse des formations européennes de Doom Metal mélodique. Musicalement, le septuor parisien s’éloigne ainsi toujours un peu plus du Funeral Doom de ses débuts pour privilégier de douces mélodies aux sonorités progressives. Les nombreux passages instrumentaux sont souvent froids comme l’espace (l’intro « Okta Khora (part. 1) »), parfois chaotiques (« Ignite The Heavens (part. 1) »), voire hypnotiques ((« Ignite The Heavens (part. 2) »). Telle une œuvre de space opera, Monolithe n’hésite pas à intégrer par exemple du saxophone (à l’instar de notre ami norvégien Ihsahn) ou divers autres instruments (violoncelle, flûte, claviers bien sûr) pour mieux dépeindre ses histoires de science-fiction entre les peuples de l’univers face à la menace extra-terrestre du peuple des « Eighters » qui veut en quelque sorte annihiler l’univers pour démarrer une nouvelle ère grâce à une purification de fin du monde, l’ « Okta Khora ». Si les growls de Rémi Brochard peuvent sembler presque secondaire ainsi que les différents chœurs de chant clair, la voix constitue en fin de compte un instrument à part chez Monolithe, servant à bon escient, au profit du développement musical de son Doom Metal mélodieux et séduisant, majoritairement instrumental, fortement influencé par les groupes de Rock progressif des seventies (on pense à Magma…) sans les clichés du genre, mais aussi par la musique électronique contemporaine ou encore la Darkwave et autre Coldwave (Division Alpha/S.U.P.), avec là encore des influences intégrées tout en subtilité. Nos Français vont encore plus loin dans leur voyage musical intersidéral en 2020 par rapport sur Nebula Septem et signent avec Okta Khora un nouveau chef d’œuvre passionnant de Doom à la sauce space opéra à écouter d’une traite. Tout simplement génial ! Alors les gars : à quand une musique de film de science-fiction pour Besson ou d’anticipation pour Christopher Nolan ? Le problème est que dans l’espace, personne ne vous entend crier… [Seigneur Fred]

=> Interview du guitariste Benoît Blin de MONOLITHE disponible ici.

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