NEGATOR : Vnitas Pvritas Existentia

Negator a beau ne pas être originaire de Pologne que l’on y mettrait sa main à couper si on pariait sur sa nationalité tant leur Black/Death Metal sonne proche des Behemoth, Hate et consorts ! Ce groupe évolue pourtant sur la scène allemande du côté de Hambourg depuis 2003. Toutefois cette cinquième offrande maléfique a bel et bien été enregistrée, mixée et masterisée par les frères Sławomir et Wojciech Wiesławski (Hate, Mortuary, Lelahell, Decapitated, Impiety, Kronos…) au Hertz Studio à Białystok, parfois appelée en français Bialistock, la plus grande ville du nord-est de la Pologne. Passée cette parenthèse géographique qui a son importance dans le rendu sonore de ce nouveau méfait, on est ensuite estomaqué par la puissance et la maîtrise de Negator, à commencer par la voix extrêmement convaincante de son chanteur. Certes, en studio, tout est possible mais il faut rendre ici à César ce qui appartient à César, ou plutôt à Nachtgarm. Les ambiances sont également très travaillées, tout ne résidant pas uniquement sur la seule puissance des guitares et de la section rythmique, comme en atteste l’intro incantatoire de l’excellent titre d’ouverture « Temple Of Light » débouchant un peu trop vite malheureusement sur un rythme frénétique avec des breaks sauvages et belliqueux, rappelant donc ses voisins polonais de Behemoth et tout particulièrement l’évolution de Hate sur ses dernières œuvres avec des ambiances froides et malsaines à l’esprit païen, car c’est là où le bât blesse… Rapidement on retrouve chez Negator des schémas éculés dans le Black/Death Metal entre parties plus mid-tempo et blast beats démoniaques. A partir de la moitié de l’album, c’est-à-dire à partir du titre « Prophets Of Fire », on a l’impression de faire du sur place et d’être toujours sur le même morceau à l’écoute des autres titress. Bien sûr, ça défouraille et Nachtgarm s’époumone à cœur joie mais très vite la redondance s’installe et les limites sont atteintes. On se dit que c’est dommage pour Negator qui a toutes les cartes techniques sur Vnitas Pvritas Existentia (production sonore, maîtrise technique des instruments, compositions en béton, label solide, etc.) pour essayer de proposer quelque chose qui n’a pas déjà été fait par ses pairs, comme l’idée du sample d’un discours religieux sur « Rite Of The Trident » sur l’avant-dernière chanson suivi d’orchestrations et de la pluie qui tombe dans une ambiance obscure mais là encore ça sent le réchauffé et intervient tardivement… Néanmoins, ne condamnons pas trop vite au bûcher ce quintet allemand car après tout Behemoth ou Hate ont mis plusieurs décennies à développer leur art blasphématoire et ce, pour la bonne cause. [Seigneur Fred]

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