À l’écoute des toutes premières notes de Home, on aurait pu croire un bref instant qu’il s’agissait là du nouvel album d’Abbath (ex-Immortal) faisant un retour aux sources période Pure Holocaust, mais non, ce n’est que l’œuvre du pacte spirituel qu’ont scellé les deux fräuleins de Nyx, séduisant combo né en 2011 outre-Rhin. Véritable concept album enregistré avec professionnalisme au Blackout Studio sous la houlette du bassiste belge Phorgath (Enthroned, Emptiness), ce premier effort longue durée fait donc suite à leur démo plutôt confidentielle, Satis, parue en 2012, et possède véritablement une atmosphère très personnelle une fois les influences Black primaires gommées (accélérations, riffs froids et chants typiques de la scène Black Metal norvégienne), influences que tout jeune groupe exprime forcément à ses débuts. Les compositions, très bien structurées et carrées, vous plongent dans un univers tout à tour colérique et chaotique (l’intro brutale de « Beyond »), charmeur et mélodique (les subtils vocaux clairs tout au long de l’album, des soli de guitares simples mais efficaces), sombre et torturé (« Deep ») ou onirique (« Prelude »). Le duo allemand mené ici en studio par Blitz (batterie/chant) et Vinterbarn (guitares, basse, chant) et trio en live (accompagné de la bassiste K aussi craquante que les céréales) sait alterner les nuances et vous charmer dans son monde mystérieux pour mieux ensuite vous faire perdre la raison et vous faire mal à l’image du doublet « Chaos Pt. 20 – Black Isle » / « Chaos Pt. 38 – Metastases ». Le dernier titre, placé habilement dans le tracklisting diffère un peu du reste avec son côté Pop/Folk mais on sent que Nyx a réalisé un album très personnel en voulant aller jusqu’au bout de son concept sans se fixer de barrières artistiques. Reste à ces jeunes Walkyries de nous confirmer à présent toutes les qualités de ce premier opus sur scène et à être soutenues comme il se doit par leur label polonais. Seul l’avenir nous le dira…
[Seigneur Fred]
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