OAK : The Quiet Rebellion of Compromise

The Quiet Rebellion of Compromise - OAK
OAK
The Quiet Rebellion of Compromise
Pop/rock progressif
Karisma Records

Le quatuor norvégien Oak publie le 11 novembre 2022 son troisième album studio, intitulé « The Quiet Rebellion of Compromise ». Dans l’ensemble, ce dernier semble plus abouti que les deux précédents opus. Ils sont restés fidèles à leurs sonorités, on retrouve bien leur marque de fabrique comparé à « False Memory Archive » et « Lighthouse », mais on ne peut pas le nier, là, les Scandinaves se sont lâchés et il faut vous attendre à davantage de subtilités et d’éléments sonores surprenants. Dès les premières notes avec « Highest tower, deepest well », on ressent le besoin de s’immiscer dans ce monde à part. Chaque membre du groupe vient d’un background différent, ce qui donne à leurs morceaux une force commune inouïe. C’est d’ailleurs un plus inestimable puisque la critique les encense de tous côtés. On ressent ainsi les influences de chacun : électronique, hard rock, rock progressif, en passant par le piano classique. Cet ensemble donne ce son unique qui caractérise Oak.

A l’écoute de « Paperwings » par exemple, on pense entendre du Massive Attack dans l’intro, puis du Opeth dans les nappes sonores ou encore Pink Floyd au niveau de la guitare. Le sample vocal d’un décompte fait penser à celui qu’on retrouve dans « Scenes From a Memory » de Dream Theater. Sans oublier le growl final, seul présent dans l’album, pour une montée en puissance. C’est sans nul doute le morceau le plus technique de l’album. Porcupine Tree vient aussi régulièrement à l’esprit, que ce soit au niveau de la voix ou des différents instruments, le plus flagrant étant la chanson « Quiet Rebellion ». Les envolées lyriques sur « Highest tower » et « Demagogue Communion » vous feront frissonner ; celles-ci apportent une dimension cosmique au morceau. La légère intervention du saxo dans « Dreamless Sleep », mais beaucoup plus présente dans « Sunday 8 AM », donnent une côté jazzy et intense surtout dans la montée finale. Ils avaient déjà introduit cet instrument dans l’envoûtant « Lost causes » de Lighthouse. Les fans de Marillion seront tout autant satisfaits car on peut en reconnaître des sonorités. D’ailleurs, en mai 2022, ils ont joué lors des Marillion weekends à Stockholm.

Concernant la pochette, la police utilisée reprend les derniers mots de deux personnes s’étant suicidées. Le choix de cette écriture met en évidence un sujet qu’ils ont ici choisi d’aborder. En effet, Oak a décidé de s’attaquer au thème délicat de la santé psychiatrique, et notamment du suicide. Pour éviter toute controverse, ils ont préféré demander conseil à des spécialistes chevronnés en matière de psychiatrie/santé mentale. Quant à l’artwork, le groupe a fait appel à l’illustrateur norvégien Remi Juliebø qui s’est inspiré de l’inconnue de la Seine… Si ce nom ne vous dit rien, voici l’histoire. A la fin du XIXe siècle, à Paris, le corps d’une inconnue a été repêché dans les eaux de la Seine. Troublé par la beauté de cette jeune femme qui semble s’être suicidée par noyade, un employé de la morgue fait un moulage en plâtre de son visage. Et cette tête, moulée à de nombreux exemplaires, deviendra fascinante par son côté étrange et mystérieux.


Des sept nouveaux morceaux (c’est largement trop court !), trois singles ont été choisis. Le premier, « Dreamless Sleep », est sorti le 14 septembre dernier. Il faudra attendre le 12 octobre pour pouvoir se régaler les oreilles de « Quiet Rebellion », avant de finir en beauté, le 2 novembre, avec l’excellent et très recherché et plus technique « Paperwings ». Leur précédent album « False Memory Archive » paru en 2018 contenait déjà quelques longues chansons, notamment « The lights », de 10 mn 33. Quand ils ont écrit « Quiet Rebellion of Compromise », ils se sont dit qu’ils allaient en faire des plus courtes, mais qui a dit déjà que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis ? Accrochez-vous sur « Paperwings » et partez pour 13 mn 52 de pur bonheur dans vos oreilles. Côté studio, « Quiet Rebellion of Compromise » a été enregistré au Ljugekroken Studio, en Norvège, comme pour leurs deux précédents opus. David Costello (Opeth, Katatonia et Leprous) s’est occupé du mixage. A noter que pour les collectionneurs, une édition limitée sortira en vinyle blanc. Pour les fans qui auraient envie de les revoir ou les découvrir sur scène, un peu de patience, ils vont bientôt annoncer des dates, et notamment en festival l’été prochain. En attendant, à écouter sans modération… [ROCKINGIRL]

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