Seulement un an après la sortie de Veil of Death, Ruptured par Asagraum, la multi-instrumentiste, vocaliste, et prolifique Obscura se trouve à nouveau sur le devant de la scène black metal néerlandaise avec Burning Obsidian, premier EP d’un side-project nommé Obsidian Sun. Né en 2022, soit sept années après la formation de son principal groupe et déjà bien connu Asagraum, Obsidian Sun n’a rien de frêle ou de fragile. Au contraire, la voix caverneuse d’Obscura semble plus masculine que jamais, et la belle rousse sait aussi crier (screams) ! Si l’artiste féminine s’occupe des guitares, basse et chants ici, la batterie est occupée par contre par le musicien colombien Averse Moon (Avernal Moon, Bitru, Cabra Negra, Dantalian, Reptile…). Bien que fortement lié à la musique d’Asagraum, dont on ne peut nier les liens de parenté ici, Burning Obsidian Sun demeure un enregistrement très digeste (quatre titres seulement), asseze accessible, aux tonalités plus agressives que son paternel (« Streams of the Dark Temple ») mais paradoxalement aussi plus progressives…
Divisé en deux parties distinctes, « Burning Obsidian Sun », titre éponyme, se languit d’une certaine pesanteur avant de passer à la vitesse supérieure. Il débute d’ailleurs par un riff rappelant un peu le « Freezing Moon » de Mayhem… Au-delà du tempo, les guitares se révèlent et les musiciens exaltent leur virtuosité dans un tourbillon mélodique. Chaque morceau nous laisse un petit arrière goût de première vague black metal tout en affirmant la personnalité du duo hollando-colombien. Versant dans l’occultisme, Burning Obsidian Sun, se détache toutefois du black metal dit « traditionnel » par ses solos de guitare mélodiques. À vous de voir si vous cet aspect vous séduira mais Obscura se débrouille très bien (mais ça, on le savait déjà). Les titres « Burning Obsidian Sun » et « Triangle of Crawling Flames » sont les véritables coups de cœur de la rédaction sur cet EP. Malgré ses bonnes volontés, Burning Obsidian Sun est un EP un peu terne. Le son très étouffé fait quelque peu défaut au reste de la production. L’énergie des musiciens et notamment du batteur Averse Moon (« Streams of the Dark Temple ») ne comble malheureusement pas ce petit manque de pep’s. De bonne facture et cloué dans ses propres codes, Burning Obsidian Sun n’en demeure pas moins une bonne découverte en ce printemps 2024 où le soleil tend à percer notre ciel ténébreux… [Louise Guillon]
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