Déjà le troisième album studio de ce combo teuton qui l’a gardé bien au chaud pendant un certain temps. Aujourd’hui, nos voisins d’outre-Rhin sont fin prêts à dévoiler Eclipse, doté d’un son nouveau et plus hard mais avec les mêmes paroles empathiques et sensibles. Pour autant, on y trouve toujours un peu de place pour du fun ! [Entretien avec Manuel Möbs, basse/choeurs, par Acha – Photo : DR]
Vous sortez votre troisième album. Est ce que tu dirais que le processus d’écriture a évolué depuis le précédent Unseen Relations ?
Je dirais que ça a définitivement évolué puisqu’au début, c’était plus un processus sur lequel seul Timo (Ndlr : Timo Bonner, chanteur) avait la main, à la base c’était son projet solo, donc ça, combiné avec le fait qu’il possède son propre studio de production, a fait que la plupart des paroles venaient de Timo. Je pense que tout au long du deuxième album, un peu plus d’influences ont commencé à venir des autres. Pour le troisième cette fois, il y en a encore plus : plus de voix de ma part, plus de riffs des guitaristes et plus de la part de notre batteur, donc c’est comme une collaboration nouvelle et plus poussée. Tout est devenu plus intense.
Quelle est l’inspiration qui se cache derrière l’artwork de cet album ? Quel le concept d’Eclipse ?
L’idée de la pochette de l’album vient surtout de Timo et moi… Nous sommes tous les deux assez branchés par tout ce qui est astral et astronomie. On s’est donc dit : « Comment pourrions-nous surpasser notre dernier album ? ». Quand nous avons remarqué pendant le processus d’écriture que les chansons comme « Black hole « ou « Help Me Out », avaient toutes les deux un rapport avec l’espace et le fait de vivre plusieurs versions de soi-même, avec des choses très intenses. Comme on a écrit des paroles aussi profondes, nous nous sommes dit que nous aurions besoin de quelque chose de plus grandiose et nous avons utilisé cela comme métaphore pour traduire toutes nos pensées ici, en lien avec le ciel et l’espace. Nous sommes donc passés assez rapidement du titre « Black Hole » à une autre musique qui s’appelle « Eclipse », et ensuite on s’est dit pourquoi ne pas simplement appeler l’album Eclipse. On a échangé sur What’s App et le tour était joué.
J’ai énormément aimé la trilogie vidéo pour vos clips. Quelles étaient vos inspirations pour le scénario, et peut-on espérer voir plus de trilogies de ce genre à l’avenir en lien avec vos morceaux ?
Lorsque tu sors un album, il faut un ou deux clips vidéo pour accompagner sa sortie et avoir au moins un ou deux singles avant la sortie de l’album et généralement ils accompagnent également le clip vidéo. On avait donc fait ça pour les premiers albums. On le fait pour avertir les gens que quelque chose arrive et attirer leur attention sur l’album et c’est tout ce que nous faisons d’habitude. Cette fois, comme Eclipse est spécial et inédit dans son approche, nous avions donc besoin de quelque chose de différent pour le clip. On s’est dit que nous devrions simplement y aller à fond et produire une trilogie. Notre label Arise Empire a été convaincu assez rapidement par cette idée, alors nous sommes allés explorer ce thème de l’univers et de l’espace-temps, en mettant des éléments comme le voyage dans le temps, différentes nuances de nous-mêmes, et comment gérer toutes ses pensées intérieures, comment notre esprit peut-il vivre différentes réalités, etc. Nous pensions que cela s’intégrerait parfaitement dans une trilogie. Les vidéos sont excellentes, avec de superbes acteurs ainsi que Mirko Witzki qui produit tous nos clips. On a dû réalise près de dix-sept vidéos avec lui, donc c’est le type principal pour ça, et il a également été très impressionné par cette idée. Ensuite, tout s’est passé comme d’habitude, nous avons trouvé tellement de bonnes idées, je pense personnellement, que les deux premières vidéos se sont très bien déroulées et que la troisième clôture le tout parfaitement.
Le single « Summertown » a l’air d’être aussi un espace d’expression incroyable, assez déjanté. Est ce que les Breakdown Bros vont être des invités récurrents sur les albums d’Our Mirage ?
Cette fois, c’est définitivement quelque chose de très spécial et certainement une exception. Je ne sais pas s’il y aura plus de musiques avec Breakdown Bros sur album, mais ce n’est pas un chapitre inachevé, disons-le comme ça. Si nous retrouvons un peu de temps, Timo et moi allons certainement sortir plus de matériel pour Breakdown Bros, de quelle manière ? On ne sait pas encore. Mais ce projet n’est certainement pas mort. Comme tu as pu le constater au cours des trois, quatre ou cinq dernières années, nous n’avions eu le temps que pour Our Mirage, et « Summertown », la musique est prête depuis 2016, donc elle a déjà quelques années. L’équipe et moi n’avons juste jamais réussi à terminer le clip vidéo. Tout était fait et les voix ont, je pense, cinq ans, donc nous avons un son un peu différent, nous avons juste essayé de changer les instrumentaux, ajuster les sons et l’échelle pour que la musique puisse s’intégrer avec les autres. Cette fois-ci, c’est sur l’album, je ne sais pas si nous allons refaire ça une fois de plus. Un jour, quelque chose de nouveau avec Breaking Bros pourrait germer parce que nous avons besoin d’une autre plate-forme où nous pouvons devenir un peu plus fous et libérer toutes les idées folles de nos têtes. Il y aura donc un retour un jour, nous sommes plutôt heureux que « Summertown » soit enfin sorti et nous l’avons déjà joué dans quelques festivals et spectacles. C’est très drôle de changer de style, d’être super émotif, parfois triste et ensuite juste faire la fête pendant trois minutes, rien n’a de sens et après nous allons revenir à nos musiques habituelles.
Quelle est d’après vous la meilleure musique de ce nouveau disque ?
Ah oui, bonne question ! Ma musique préférée sur l’album s’appelle « Vicious Cycle », et c’est une des chansons que j’ai écrites, les paroles du moins, et Timo a fait le super instrumental. C’est très émouvant mais très hard et j’essaie vraiment de le traduire dans les paroles.
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