Ravage est un groupe de hard rock français rendant hommage avec sincérité aux groupes iconiques des années 80 en reprenant les instrumentales typiques de cette période faste, avec cependant des paroles plus actuelles sur l’angoisse du futur et les côtés sombres de l’Homme… [Entretien avec le groupe par Eva Duval – Photo : DR]
Qu’est-ce qui vous a inspiré le titre et la pochette de votre nouvel album autoproduit baptisé Uncanny Valley ?
On voulait un style « dessiné » inspiré de la S-F, un peu rétro dans le style de Moebius, Kelly Freas ou Richard Corben. On a hésité à appeler l’album The Last Supper (par rapport au fait que l’humanité courrait à sa perte) d’où la symbolique du dernier repas avec en arrière-plan l’anarchie que les protagonistes ne peuvent/veulent pas voir. Pour le titre de l’album finalement, Uncanny Valley, c’est une théorie selon laquelle plus un robot est similaire à un être humain, plus ses imperfections paraissent monstrueuses. On a repris cette théorie mais en la pensant dans l’autre sens : en regardant certains humains, on se demande s’ils le sont encore.
Comment avez-vous organisé l’ordre des chansons sur l’album pour élaborer son track-listing ?
Certains morceaux comme « Ground Zero » et « Hurry » au début de l’album, et « Man Of Steel » et « Fighting Spirit » pour la fin, se sont imposés naturellement dans la tracklist. Ensuite comme on avait quelques morceaux assez longs, on a essayé d’alterner avec des sons courts. Au final, on voulait surtout que ça sonne bien, et que le rythme de l’album ne soit pas en dents de scie.
Qu’est-ce qui vous a décidé à sortir ces quatre titres sélectionnés en single, et pas d’autres par exemple ?
« Burning Brains » et « Dust And Ashes » étaient les premiers morceaux enregistrés, avant l’album. On s’en est servi pour avoir quelque chose à proposer à ceux qui nous écoutent avant de se lancer dans l’enregistrement (plutôt fastidieux) de l’album. Pour les « véritables » singles, on voulait un morceau qui montre notre côté hard rock/chaud avec « Leave It Back » et un morceau qui montre plus le côté heavy metal/froid du groupe, presque progressif (par la longueur des morceaux surtout), c’est la chanson « Iron Dance ».
« Ground Zero » nous met d’emblée dans l’ambiance de l’album. Comment vous est venue l’idée d’en faire l’ouverture de l’album ?
Jimi voulait faire un morceau d’intro pour poser les bases de l’atmosphère de l’album et le lancer, l’idée étant de faire quelque chose comme The « The Hellion » de Judas Priest (Ndlr : ouvrant l’album Screaming For Vengeance/1982) ou « Imperium » de Ghost (Ndlr : ouvrant l’album Impera/2022). Il est donc venu avec les parties de guitares, puis on l’a complété ensemble avec les synthés, la basse et le reste, la voix que vous entendez dessus est celle de George Orwell qui décrit sa vision (presque prophétique) du futur.
« Man Of Steel » diffère cependant des autres titres de l’album. Pourquoi avoir choisi un instrumental ?
Il s’éloigne un peu de ce que l’on peut faire traditionnellement. C’est un morceau type «power ballad» avec pas mal de guitare acoustique, de la 12 cordes, ce qui donne forcément un style différent. Mais il est lié au travail du groupe car la chanson est née lors de l’écriture des paroles dusingle « Iron Dance », donc ça semblait cohérent de le mettre dans le projet, de par sa temporalité et son thème.
Au-delà de vos inspirations par des groupes iconiques, pourquoi avoir choisi l’anglais plutôt que le français pour vos musiques ?
On aime bien le côté ambigu de l’anglais : chacun peut interpréter comme il le ressent, selon son vécu et ce qu’il ressent en écoutant le morceau. Le français est une langue magnifique, mais pour nous, le rock ne peut que mieux sonner en anglais. Par contre, le nom de groupe Ravage se prononce en français, puisque c’est le roman éponyme de René Barjavel qui l’a inspiré.
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