SINISTER
Du Sinister, ou je fais un malheur !

Ah la Hollande, l’autre pays du fromage, mais aussi celui du Metal ! On a tendance à oublier que ce petit et plat pays regorge depuis des années de formations de renom et tout spécialement en Death Metal, à commencer par les Gorefest, Asphyx, Altar, Pestilence, God Dethroned et autre Sinister. Ce dernier publie d’ailleurs Syncretism, rien de moins que son treizième album studio ! Si le groupe a toujours été productif depuis ses débuts en 1988, la qualité n’a pas toujours été au rendez-vous pour nos Bataves, à l’image du passable Dark Memorials qui ne marqua pas franchement les mémoires en 2015… Après moult changements de line up au sein du groupe, son leader et cofondateur Aad, longtemps au poste de batteur et désormais chanteur, nous présente le nouveau Sinister 2017.

[Entretien avec Aad Kloosterwaard (chant) par Seigneur Fred]

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Tout d’abord, peux-tu nous dire quel est le line up actuel (studio/live) du groupe en 2017 car cela change souvent et tu es, si ma mémoire est bonne, le seul membre d’origine de Sinister, non ?
(rires) Je suis un vétéran dans le groupe, mais ça va fort ! L’équipe de Sinister, pour le moment, est composée des personnes suivantes : moi, Adrie Kloosterwaard, au chant et auparavant à la batterie ; Toep Duin à la batterie ; Dennis Hartog à la guitare ; Ricardo Falcon à l’autre guitare ; et Ghislain van de Stel à la basse.

Revenons sur le passé récent du groupe dans votre importante discographie si tu veux bien : votre précédent album est paru en 2014 sous le nom The Post-Apocalyptic Servant, mais votre toute dernière publication était en fait une compilation en 2015 rendant hommage à différents groupes à travers diverses reprises (Kreator, Death, Grave, etc.) accompagné d’un documentaire filmé durant votre tournée australienne en 2014. Alors qu’a fait le groupe depuis 2014 durant ces dernières années, car vous avez été plutôt discrets ? Et as-tu quelques anecdotes ou souvenirs à nous raconter et à partager avec nos lecteurs à propos de cette tournée en Australie, car c’est une destination très lointaine des Pays-Bas ?
Nous avons effectué plein de choses, et de nombreux évènements sont survenus au sein du groupe. On a donc fait plein de concerts autant que possible tout autour du globe. Bien sûr aussi, on s’est mis à travailler sur de la nouvelle musique et du nouveau matériel pour Syncretism jusqu’à aujourd’hui et qui voit donc enfin le jour en février 2017. Et on a aussi eu besoin de recruter un nouveau guitariste ainsi qu’un nouveau bassiste ce qui requiert pas mal de temps à vrai dire aussi. Pour l’instant, tout se passe bien, mais avec nous, Sinister, on ne sait jamais ce qui peut arriver ! (rires) Il y a environ deux semaines, nous avons donné notre premier concert pour ce nouvel album et ce fut la soirée de lancement de Syncretism. Et par la même occasion, durant cette soirée de promotion, les gens, les fans ont pu déguster notre nouvelle bière Sinister, donc rien que ça c’était plutôt sympa ! Quant à l’Australie, ce fut, à vrai dire, absolument fantastique. C’est quelque chose que l’on n’oubliera jamais, et j’espère bien que ce ne sera pas la dernière fois. J’ai bien plus que deux souvenirs en tête, mais OK, voyons, je dirais d’abord que ce pays est génial, et puis deuxièmement, les gens sont super cools là-bas et très sympas, accueillants, j’ai vraiment adoré. Je vis à présent dans l’est de l’Europe et c’est complètement différent comme pays, c’est un autre monde, crois-moi !

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Ce treizième album, Syncretism, semble très travaillé au niveau des arrangements et dans la production sonore. Avez-vous changé quelque chose dans votre approche d’enregistrement en studio ou bien durant le processus de composition de ce nouvel album parce que Sinister est un groupe très expérimenté en la matière, avec près de vingt-cinq ans de carrière au compteur à présent ?
Non, pas vraiment, après vingt-cinq ans d’existence, nous avons et aurons toujours le même procédé en studio. Tu sais, aussi, quand il s’agit de nos chansons, nous ne les changeons pas tant que ça au niveau des arrangements, très peu. Nous gardons la manière dont cela a été enregistré et sonne ou bien sinon parfois, on rajoute certaines choses dans les arrangements uniquement quand cela rend meilleures les chansons. La seule chose à la limite qui diffère cette fois-ci par rapport aux fois précédentes est que nous avons utilisé et ajouter pas mal de nappes de claviers… Mais pour ça nous avons bénéficié de la grande aide de Jorg Uken et tout cela est venu à la fin.

Certains fans ont été déçus par votre album précédent The Post-Apocalyptic Servant. Est-ce qu’à l’époque, vous aviez travaillé différemment et avez-vous tiré des enseignements face aux critiques, notamment sur internet ?
Déçus, vraiment ? Nous n’avons jamais ressenti cette impression, pas du tout. Au départ, nous faisons de la musique pour nous-mêmes et une fois passé ça, bien sûr, nous espérons que le public aimera ce que nous faisons. Cette fois-ci sur Syncretism, nous avions l’idée de réaliser un enregistrement studio plus sombre que les deux précédents disques. Nous n’avions pas l’intention cependant de refaire la même chose. Voilà pourquoi ce nouveau disque est différent du passé du fait de son caractère beaucoup plus épique et sombre, tout cela étant différent grâce aux claviers donc, mais aussi aux différents riffs de guitare.

Le titre du nouvel album, Syncretism, est-il en relation avec les nouvelles guerres de religion dans notre monde actuel et y a-t-il un message de paix à destination des différentes communautés qui se combattent pour de faux prétextes religieux ?
Toutes les paroles sont malfaisantes et sombres, cela doit coller avec nos nouvelles compositions et notre nouveau son, et à t’entendre, maintenant que tu le demandes, ça a l’air de bien fonctionner ! (rires) Syncretism défend les religions occultes comme le Voodoo, la magie noire, et bien plus encore et tout ce qui s’oppose aux religions. Les religions sont l’opium du peuple dans nos vies, ou plutôt la peste dans nos sociétés.

Et Syncretism est relativement brutal, lourd et sombre, mais aussi paradoxalement relativement mélodique en même temps, spécialement à travers les soli de guitares et certaines touches de claviers (comme par exemple sur le morceau « Blood Soaked Domain »). Dans quel état d’esprit étais-tu lors de l’écriture et de la composition de ce nouvel album ?
Le processus d’écriture et d’enregistrement n’a pas été une mince affaire à vrai dire parce que nous avons appris à ce moment-là que notre guitariste nous quitterait après l’enregistrement en studio… Alors durant cette période, nous avons eu besoin de trouver un nouveau guitariste ce qui, bien entendu, n’est jamais bon pour l’état d’esprit. Mais quand cela a été réglé et laissé derrière nous, le tout s’est passé d’une manière très positive et ça, tu peux l’entendre et le ressentir sur le nouveau disque. Quand tu m’interroges à ce sujet, je pense que l’on a fait selon moi l’un de nos meilleurs disques.

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Durant les années 90’s et début 2000, Sinister était davantage influencé par la scène Death Metal américaine bien que la scène Death Metal néerlandaise, qui a toujours possédé son propre style, se situe quelque part entre les États-Unis et la Suède. Aujourd’hui, à la lecture des critiques, te sens-tu plus proche de la scène américaine ou bien celle scandinave ?
J’en ai vraiment aucune idée, c’est aux gens de juger. Alors quand tu m’interroges sur le son, il est propre à chaque album, mais ils ne sonnent pas comme en Amérique ni en Scandinavie mais à du Sinister ! Nous avons notre propre son qui n’est ni américain ni scandinave. Bon ok, si j’avais à dire d’où vient notre principale influence, je répondrais que c’est lié à la scène Death Metal US…

Et comment se porte votre scène Metal nationale et notamment le Death Metal, car au final les légendes restent et beaucoup de nouveaux groupes émergent aussi régulièrement aux Pays-Bas ?
Nous faisons toujours de notre mieux pour proposer une musique aussi bonne que possible. Les Pays-Bas ont toujours eu beaucoup de groupes, et il est vrai de bons groupes ! Mais c’est surtout une question de goût en fait quand il s’agit de musique. Voici par exemple des groupes plus ou moins récents : Soulburn, Bring On The Bloodshed, ou Antropomorphia, et ils sont très cools !

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Avant de conclure cet entretien, je voulais te demander des nouvelles de votre ancienne chanteuse Rachel (ex-Occult) qui figurait sur l’album Creative Killings en 2001 ? Est-elle toujours active dans le circuit Death Metal par chez vous ?
Je ne répondrais pas à ce sujet… C’est une perte de temps.

Enfin, quels sont les projets de Sinister pour le reste de cette année 2017 à part conquérir le monde avec cet album Syncretism ? Allez-vous participer à quelques festivals d’été en Europe et notamment en France où maintenant il y a un vaste choix de qualité en la matière (Hellfest festival, Motocultor Fest, Sylak Fest. etc.) ? Une tournée commune avec les autres légendes de votre pays serait aussi une superbe affiche (Asphyx, Pestilence, etc.) ?
Comme toi, nous aimerions vraiment jouer dans plein d’endroits autant que possible avec le groupe. Nous allons nous produire dans des festivals, oui, et jouer au Hellfest serait énorme pour nous, ou bien aller pour la première fois au Motocultor ou Sylak serait génial aussi. Quant à une tournée avec Asphyx, ce serait une chouette idée, ce sera cool alors pourquoi pas ?

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