SOULFLY
Ritual

SOULFLY - Ritual - Artwork

 

Dès les premières notes tribales de la chanson-titre « Ritual » rapidement doublées par un effet de guitares (shredding) puis d’une rythmique entraînante et du cri si reconnaissable de Max Cavalera rappelant un certain « Ratamahatta », on se dit que ce onzième opus de Soulfly s’ouvre sous les meilleurs auspices ! Cela nous renvoie directement à l’album ultime de Sepultura en 1996 : Roots Bloody Roots. Si Archangel, paru il y a trois ans déjà, fut efficace mais pouvait sembler quelque peu brouillon par moment (les parties de batterie du fiston Zyon Cavalera), Ritual s’inscrit dans la veine de ce dernier mais avec tout en mieux. En témoignent le break monstrueux au milieu de la chanson-titre donc, ou les percussions d’ « Under Rapture » (featuring Ross Dolan (Immolation) aux growls). Les riffs balancés par la quatre cordes de Max (et surtout la guitare du talentueux Marc Rizzo) font ici des ravages et risquent de faire mal en live dans le pit même si Soulfly a tendance à être un peu moins virulent sur scène qu’à une certaine époque, notre bon vieux Max commençant à se faire vieux comme nous tous… On en profitera justement pour souffler durant quelques courts instants sur le joli passage à la guitare acoustique de « Demonizer » ou bien la flûte de pan trompeuse en intro de « Blood On The Street » (captées peut-être auprès d’un musicien péruvien sorti tout droit du métro parisien et qui aurait « traversé la rue pour trouver du boulot ») tant ce rituel métallique se veut intense et sauvage. Mais alors quoi de neuf sous le soleil d’Arizona où demeure le clan Cavalera, vous direz-vous, avec ce énième album de Soulfly ?! Bien sûr, de nombreux morceaux peuvent paraître basiques, notamment au niveau des riffs (le très Death « Dead Behind The Eyes » avec le chanteur Randy Blythe (Lamb Of God) en guest), et donner une forte impression de redite (la fin d’ « Under Rapture » copiées sur celle du classique « Roots Bloody Roots »). Néanmoins, la reformation avec le frangin Igor à travers le side-project Cavalera Conspiracy a donné un coup de fouet à l’ex-frontman de Sepultura, tel l’effet du viagra sur un jeune quinquagénaire. Résultat : Ritual bénéficie de cette énergie communicative et donne un bon coup de pied aux autres formations contemporaines qui, avec le temps ou l’usure, commencent à se ramollir et manquer d’inspiration (l’exemple récent avec Machine Head). Reste à savoir à présent si l’icône que représente Max Cavalera auprès de toute une génération de Metalheads continuera à assurer des concerts de qualité ou bien s’il saura s’arrêter à temps comme les futurs retraités de Slayer vont le faire prochainement… [Seigneur Fred]

 

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