Le Métal progressif a la particularité d’être un genre très pointu et souvent inaccessible. Avec TPSC, le principal compositeur, Florian Zepf, a réuni des musiciens d’exception pour un premier album, Sonic Birth, complet et créatif sans être démonstratif. Un feeling qui mène à des morceaux aussi singuliers que fédérateurs. [Entretien avec Florian Zepf (guitare) par François Alaouret — Photo : D.R.]
Tout d’abord, d’où est venue l’idée de rassembler un tel line-up pour TPSC ?
L’idée de ce projet est née en 2017. En fait, le batteur Aquiles Priester (ex-Angra) a été le premier musicien à avoir accepté. Il a également suggéré à Derek Sherinian (Sons Of Apollo, ex-Dream Theater – claviers) de nous rejoindre, et il était très emballé. La collaboration avec Derek a été très facile, il travaille à un rythme si rapide et il avait tellement à apporter aux enregistrements… Donc, une grande partie de l’implication de tous ces supers musiciens a été soutenue par l’immense enthousiasme dont Aquiles a fait preuve dès le départ. Quand il a été question de chercher des bassistes, le nom de Conner Green (Haken) est immédiatement venu à l’esprit. Je voulais aussi avoir des percussions sur quelques chansons, et Luis Conte (Phil Collins) a adoré les morceaux. En ce qui concerne le chant, j’ai pensé à Vladimir Lalic, parce que j’aime sa voix et que je connais son groupe, Organized Chaos. En un mot, The Progressive Souls Collective (TPSC) n’est pas un groupe, mais simplement un projet dédié à l’amour de la musique progressive et avec de nombreux artistes internationaux hautement reconnus.
Sonic Birth rassemble tous les composants progressifs, tout en sonnant très metal. Il y a dans cet album une ambiance très moderne et même futuriste. C’était le but ?
Oui, absolument, c’était le genre de son que j’avais en tête. Lors de la création de l’album, je me demandais parfois si ça allait devenir un album de métal, ou quelque chose de plus progressif ou même plus rock. En fin de compte, il a un son très moderne et numérique, tout en ayant un côté analogique ici et là. L’album est également une sorte de concept sur la façon dont la science et la technologie nous influencent en tant qu’humains. La combinaison des deux mondes, à savoir analogique et numérique, correspond aussi au concept et au thème de l’album.
Vladimir Lalic, au chant, offre en outre une performance incroyable et il est à l’aise dans de nombreux registres. Il s’inscrit parfaitement dans le style de TPSC…
Je suis un grand fan de la voix de Vladimir et ses capacités vocales sont indéniables. Il ouvre des possibilités presque infinies. Le défi était en fait plus de savoir comment incorporer de tels éléments d’une manière qui servait chaque chanson individuellement ainsi que l’album. Avec Vladimir, c’était très facile et il a eu de très bonnes idées.
Sur Sonic Birth, il y a un invité spécial, Derek Sherinian, qui joue toutes les parties claviers de l’album. À quel moment est-il intervenu dans la composition des chansons, et pourquoi ne pas le présenter comme un membre à part entière, puisqu’il joue sur tout l’album ?
The Progressive Souls Collective n’est pas un groupe, mais un projet dont le but est de créer de la musique progressive expérimentale et heavy. Quand Derek aime un nouveau projet et y participe, il travaille toujours dans ce sens. Bien sûr, son implication et celle des autres contribuent à générer une attention supplémentaire. La sélection de sons de claviers de Derek a également vraiment enrichi le résultat final, en particulier parce qu’il y a des paysages sonores clairement organiques.
CHRONIQUE ALBUM
THE PROGRESSIVE SOULS COLLECTIVE
Sonic Birth
Metal progressif
Metalville Records
À l’initiative de ce projet, on retrouve le guitariste et compositeur Florian Zepf, qui a réussi le tour de force de réunir un casting incroyable. L’implication et la grande complicité de tous ses talents donnent un album très abouti, où l’on sent une unité et une volonté commune de livrer un metal progressif très pointu tout en étant accessible. Axé sur les technologies et la science, le groupe parvient à faire la jonction entre les mondes numériques et analogiques, tant musicalement que dans les textes (« Metature », « Fractional Emotion », « A Formula For Happiness »). Riffs tranchants, batterie survitaminée et des claviers qui nous guident dans des atmosphères futuristes, TPSC met un sérieux coup de pied dans la fourmilière progressive avec une production audacieuse. Et le groove de la basse ainsi que la puissance du chant viennent parfaire un Sonic Birth qui fera date. [François Alaouret]
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