UNDERVOID : La mécanique de la colère

Undervoid, c’est avant tout une bande de sales gosses jouant du rock survitaminé, brut, sauvage et accrocheur fortement influencé par Rage Against The Machine musicalement, mais aussi philosophiquement parlant. Avec un chant en français et des textes engagés, le groupe strasbourgeois s’est fait très fortement remarquer avec un premier disque Le Noir se Fait, et récidive déjà avec La Mécanique du Vide, leur second méfait. Un titre évocateur qu’aurait pu revendiquer Hubert Félix Thiéfaine. [Entretien avec Marc Berg (guitare) et Arnaud Sumrada (chant) par Pascal Beaumont – Photos : DR]


Vous sortez votre second album La Mécanique Du Vide. Comment avez-vous abordez le processus de composition de cette seconde galette ?
Marc Berg : C’était un peu particulier parce qu’on était encore dans le covid et le confinement. On n’avait pas pu répéter ensemble depuis quelque temps parce que tout était encore fermé, du coup on s’est tous retrouvés dans la maison des grands-parents de notre bassiste une fois que c’était possible pour poser ensemble les premières pierres de ce qui deviendra ce second album. On était une semaine complète tous les quatre dans le calme de la campagne alsacienne, on avait ramené nos instruments et nos idées et à la fin on en est sorti avec un peu moins d’une dizaine de morceaux.

Avez-vous écrit beaucoup de morceaux, puis fait une sélection par la suite ?
Marc Berg : Exactement oui. Avant l’étape du studio on avait entre douze et quinze titres, c’est une fois que l’on s’est retrouvé avec le réalisateur de l’album, Rémi Gettliffe, qu’on a affiné cette sélection pour n’en garder que onze. Une fois les enregistrements terminés, il y en a encore un qui a sauté parce qu’on ne lui trouvait pas de cohérence dans le rendu global de l’album, du coup on a fini avec dix titres.

Je suppose que cela ne doit pas être simple de sélectionner les morceaux qui seront dignes de figurer sur l’album ?
Marc Berg : Il y a déjà à l’étape de composition un gros travail de dégraissage. On essaye beaucoup de choses différentes pour trouver ce qui nous plait et du coup on jette beaucoup d’idées. On sent rapidement dans la pièce s’il y a une bonne énergie et si on s’y retrouve, ça va assez vite en soi.

Vous avez déclaré à propos de La Mécanique Du Vide : « il s’agit d’une grosse évolution, tant dans le fond que dans la forme ». Pourriez-vous développer ?
Marc Berg : Il y en a pour nous beaucoup. Au niveau esthétique déjà où nous avons voulu pousser le curseur plus loin, chercher de nouvelles ambiances et atmosphères jusqu’ici inexplorées ou accentuer encore plus le côté « rentre-dedans » de nos morceaux, avec une patte plus lourde. Il y a également le côté production sonore où nous avons pris beaucoup plus de temps en amont avec notre réalisateur pour retravailler nos titres et gagner en efficacité mais également en post production où là nous avons aussi passé beaucoup plus de temps sur les overdubs et le mixage contrairement à notre premier album où tout avait été fait à l’ancienne en deux semaines ! Mais là où je pense que la plus grosse différence s’est faite, c’est que le line-up a changé et que Mathias est rentré dans le groupe en tant que bassiste juste après l’enregistrement du premier album. Le Noir Se Fait marque la fin d’un cycle de trois ans où nous avons beaucoup joué, composé et enregistré pour en arriver à ce premier essai, tandis que ce nouvel album représente pour nous le début d’un nouveau chapitre.

Justement, vous avez débuté il y a huit ans. Comment décrirais-tu l’évolution musicale du groupe de 2015 à 2023 ?
Marc Berg : C’est difficile à évaluer quand on a la tête dans le guidon ! Mais si on devait prendre du recul, je dirais déjà qu’on essaye constamment de sortir le meilleur de nous-mêmes et d’être sincère dans notre démarche. Sur un point plus esthétique, notre musique s’est quelque peu assombrie pour amener un son beaucoup plus lourd là où nous faisions des choses plus rapides par le passé. On a également amené sur notre nouvel album des ambiances que nous n’avions encore jamais trop explorées jusqu’ici, plus atmosphériques et plus progressives.

Quels sont les thèmes développés à travers vos textes sur ce nouvel opus ?
Arnaud Sumrada : Disons qu’il y a deux courants majeurs qui sont abordés. Un discours qui se veut général et qui aborde les thèmes propres à nos sociétés : réseaux sociaux, climat, crises migratoires, pandémies, conflits armés, etc. Et un discours plus personnel, plus intime : le deuil, le lâcher prise, le sentiment d’émerveillement à la contemplation des beautés et de la grandeur de ce minuscule monde qui nous abrite. Mais ce sont deux faces d’une même pièce, où la diversité et la perspective se font écho pour nous donner à voir des tableaux toujours plus aboutis. Chaque texte est un point de vue sur une montagne dont on ne fait jamais le tour mais que l’on observe à chaque fois d’une façon nouvelle.

Vous chantez en français depuis votre premier album. Qu’est ce qui a généré cette envie ?
Marc Berg : Au tout début du groupe, on chantait dans les deux langues (anglais et français). On s’est très rapidement rendu compte qu’on avait une force à faire nos morceaux en français, que quelque chose s’en dégageait. Ce n’était donc pas un choix réfléchi dû à une importance ou une volonté d’amener le propos en français, mais plus une évidence qui se posait devant nous.

Quels sont selon vous les avantages et les inconvénients du chant en français au niveau de l’écriture des textes et en règle générale ?
Marc Berg : Le principal avantage pour nous du chant en français, c’est qu’on peut placer le message au cœur de notre propos artistique et lui donner une place centrale. Après le type de musique que nous faisons à des consonances plus américaines ou anglo-saxonnes, du moins nos inspirations viennent majoritairement de là. Il faut donc trouver le bon ton et les bons mots pour que tout cela s’emboîte, que ce soit cohérent dans un ensemble.

Ce nouvel album s’intitule La Mécanique du Vide. Quel est le thème développé à travers ce titre ?
Marc Berg : Premièrement, le thème du vide revenait souvent dans nos compositions, que ce soit dans les titres des morceaux ou dans les textes. De plus, il y avait dans nos compositions un contraste que nous n’avions jamais eu, un côté ombre et lumière. La Mécanique du Vide est un concept qui nous parle beaucoup car on y retrouve cette dualité. D’une part, c’est la sensation d’être pris dans un engrenage qui nous amène toujours plus vers le fond, vers un vide obscur sans que nous n’y fassions grand-chose, comme une énorme machine qu’on ne peut pas arrêter. D’un autre côté, ce vide peut être le début d’un renouveau, d’une renaissance, de quelque chose de positif. On aime beaucoup cette ambivalence car elle s’applique autant sur des questions très personnelles et intimes que sur des thématiques universelles.

Le mouvement anarchiste et la remise en cause du capitalisme des modèles politiques, industriels, économiques semble exercer une influence importante dans vos textes ?
Arnaud Sumrada : Anarchiste, c’est vite dit, je dirais plutôt utopico-nihilo-anarchiste ! (sourires) Plus sérieusement, on trouvera de fait des fragrances proudhoniennes qui appartiennent à mes lectures comme à nos réflexions. Mais pour tout dire, les sources d’inspiration sont nombreuses et la principale est celle de nos échanges au sein du groupe. Ensuite, concernant la remise en cause du modèle actuel, de fait il semble voué à sa perte, et donc à la nôtre, si aucune alternative n’est trouvée… Ce modèle manque d’ambition, n’a d’objectif que celui d’affronter les problèmes ou à les fuir plutôt que de se discipliner à ne pas les faire naître.

Quels sont les idéaux, les valeurs que vous défendez à travers vos paroles et dans la vie ?
Arnaud Sumrada : Plus que de défendre on invite à l’affrontement, affronter la réalité, s’affronter soi-même, affronter le regard des autres. La situation est compliquée, voire violente pour absolument tout le monde sauf pour ceux qui décident de fermer les yeux. Il n’est plus temps de chercher les coupables ou d’incriminer les erreurs du passé mais bien d’en tirer les leçons, une grande humilité va nous être nécessaire pour affronter les nouvelles réalités que nos actions nous ont léguées. Soit on réagit avant, pour sauver ce qui peut encore l’être, soit on attend de subir. Dans nos paroles on invite le public à sa propre liberté et ça commence en se confrontant à la réalité. Quelque part les thèmes abordés peuvent sembler durs, sombres mais on n’a rien inventé, l’intolérable est partout autour de nous. On aborde également des sentiments humains souvent difficiles, le deuil, la rupture et d’autres comme des liens qui nous rassemblent tous. C’est un parti pris qui vise à briser la solitude qui bien souvent en résulte, et qui invite au partage plutôt qu’au déni. On invite également l’auditeur ou le lecteur à contempler le monde, la vie, l’autre. Chacun est le témoin unique d’une perspective forte. Notre utopisme rêve d’un monde fort, fort du respect des individus qu’il porte, où chaque âme peut dévoiler son plein potentiel et en faire profiter le plus grand nombre. Pour notre part, on passe beaucoup de temps ensemble à vivre notre musique et c’est déjà une chance énorme dont on essaye d’être dignes.

Quel est la part autobiographique dans vos textes ?
Arnaud Sumrada : Le prisme personnel de la plume est inévitable, je dirais donc qu’il est présent dans tous les textes. Mais c’est vrai que dans le cadre de cet album, l’intime à trouver plus de place. On pourra même dire qu’il s’est imposé. Particulièrement dans certains textes comme « Sous le vide » qui parle du deuil ou encore « Les rêves que l’on écroule » qui aborde le sujet de la séparation amoureuse. Et finalement, la poésie détient ce talent étrange de dévoiler les sentiments les plus personnels dans les sujets les plus généraux, et les généralités les plus propres à l’interprétation de chacun lorsque l’on se dévoile.

Vous considérez-vous comme un groupe engagé ?
Marc Berg : On n’est pas très fan de l’étiquette de groupe engagé, on ne veut pas devenir moraliste ou donner la sensation de dire aux gens ce qu’ils doivent faire ou non. Mais on ne se cache pas non plus, on puise nos inspirations dans ce que l’on voit au quotidien et ce qui nous entoure et il y a pas mal de choses à dire avec tout ce qu’il se passe en ce moment.

Est-ce qu’il y a un texte dont vous vous sentez plus proche ? Qui vous touche particulièrement sur ce nouvel opus ?
Marc Berg : Je pense que chacun interprète les morceaux en rapport à son vécu et à son histoire. On aime l’idée que la musique est universelle et que chacun y trouve sa propre interprétation, même au sein du groupe. À titre personnel, le morceau “Sous le Vide” est certainement le morceau le plus introspectif et intime que nous n’ayons jamais fait.

Quelle atmosphère avez-vous essayée de créer sur cet album ?
Marc Berg : Nous voulions arriver à faire ressortir cette envie de disparité entre le clair et l’obscur, le calme et la tempête, ou l’ombre et la lumière. Réussir à créer des ambiances différentes avec des morceaux plus longs, calmes et progressifs empreints d’une certaine contemplation et à l’inverse des morceaux plus courts, énergiques, voire violents !

Quels seront les titres choisis pour être des singles et pourquoi ceux-là précisément ?
Marc Berg : Nous avons choisi les titres « Quand bien même » et « Sous le Vide » donc. Nous trouvons que ces deux morceaux illustrent bien la dualité artistique que nous voulons mettre en avant, et on a évidemment demandé à notre entourage qui nous a confortés dans notre choix.

Vous avez enregistré en Belgique au Daft Studios à Malmedy en Wallonie. Comment avez-vous vécu ces sessions en studio ?
Marc Berg : C’était déjà un excellent moment que nous avons passé tous ensemble. Le cadre était incroyable, le studio l’était d’autant plus et nous étions entourés de personnes qui sont importantes pour nous. Nous sommes arrivés en ayant déjà beaucoup travaillé en amont, donc on savait vers où l’on allait, il suffisait pour nous d’inscrire cela dans le marbre. Nous avions sept jours pour mettre en boîte les dix morceaux de l’album, du moins la base qui est faite en live ! Une fois cela terminé, on pouvait rentrer avec les bandes en Alsace et finir le travail avec Rémi dans son studio, le White Bat Recorders.

Vous étiez au milieu de nulle part en pleine forêt, c’était une envie de vous isoler au milieu de la nature ?
Marc Berg : À la base, nous discutions avec Rémi de ce que nous voulions pour ce nouvel album. Au vu des ambitions, il nous a fait des propositions de studio où nous pouvions aller enregistrer. Le Daft Studio nous est paru comme une évidence car il n’était pas très loin de chez nous, ne nécessitait pas une grosse logistique et répondait à 100% à nos critères. Nous ne voulions pas être au milieu d’une grande ville mais un endroit plus reculé pour créer une sorte de bulle où nous serions focalisés sur notre travail. D’une manière ou d’une autre, ces grands espaces et cette atmosphère nous ont inspirés et se retrouvent dans cet album.

Quel a été le plus gros défi en studio pour le groupe et pour chaque musicien et toi en particulier ?
Marc Berg : Je pense qu’en tant que musicien, le plus gros défi est justement d’être relâché, détendu et de réussir mettre de côté la pression que l’on peut avoir dans ce genre de situation. L’enregistrement est l’aboutissement de deux ans de travail, on n’a pas envie de décevoir ses camarades et encore moins de se décevoir soi-même ; une pression négative peut découler de ces sentiments. Il faut donc réussir à faire abstraction de tout cela et simplement prendre du plaisir à jouer de la musique avec ses potes. Une fois de plus, le rôle de Rémi sur ce point a été très important pour nous puisqu’il a su guider ces sessions de la meilleure des manières.

L’album a été mixé et masterisé au White Bat Recorders par Rémi Gettliffe. Quel son vouliez-vous obtenir ?
Marc Berg : Contrairement au premier opus où la volonté était de tout faire sur bandes, là on voulait aller plus loin dans la production en utilisant des outils numériques tout en gardant ce côté organique du live qu’on aime tant. Donc c’était réussir à avoir le meilleur des deux mondes et on est très fiers du résultat !

Mais au fait, quelle est l’idée derrière ce nom de groupe, Undervoid ?
Marc Berg : Déjà, comme tout groupe qui se respecte, on l’a trouvé à 2h du mat’ après une soirée un peu arrosée. Plus sérieusement, on a choisi ce nom parce qu’il représente bien ce qu’on souhaite exprimer dans nos titres et globalement à travers le groupe.

La pochette est très belle, elle est signée Alexandre Goulet. Quel message souhaitiez-vous passer à travers celle-ci ?
Marc Berg : Merci, Alexandre est un artiste formidable qui a effectué un travail magnifique sur ces visuels. L’idée est venue de lui car on souhaitait lui laisser carte blanche sur les inspirations. Il nous a fait des propositions et celle-ci collait parfaitement avec le sens que nous voulions donner à cet album.

Quel est l’importance de la piraterie dans vos visuels et vos textes ?
Marc Berg : Je ne sais pas si aujourd’hui cela a encore une importance dans nos textes ou nos visuels, mais c’est vrai que ça nous a pas mal inspiré au début, surtout pour notre logo.

Comment est né votre logo, qui a eu l’idée ?
Marc Berg : Le logo du groupe a été créé par notre chanteur Arnaud. C’est simplement le nom du groupe (Le rond étant le vide, la croix étant le dessous) qui de plus nous rappelait ce côté drapeau pirate, on a tout de suite accroché !

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Marc Berg : On s’est rencontrés au travers de projets musicaux différents. Arnaud et Alex se connaissaient car ils avaient déjà joué ensemble par le passé, j’ai rencontré Alex dans une répétition et il m’a présenté Arnaud par la suite. On s’est réuni à trois dans un local et le courant est de suite passé entre nous.

Quel a été le moteur de la naissance d’Undervoid ?
Marc Berg : Je pense que ce qui nous a poussé à vouloir faire ce groupe, c’est que nous avons senti une alchimie fulgurante dans la pièce dès que l’on s’est mis à jouer. Elle est toujours présente et nous anime toujours.

Comment décririez-vous votre style musical ?
Marc Berg : Nous, en général, on dit qu’on fait du rock, au moins on est sûrs de ne pas se planter. Après en général on nous case plus dans la catégorie rock/metal français.

Quel est votre état d’esprit avant la sortie de ce nouvel album ?
Marc Berg : On est à la fois très excités et confiants pour cette sortie parce qu’on est très fiers du travail effectué. On n’a pas trop le temps d’y penser parce qu’on travaille beaucoup, mais on a vraiment hâte de le sortir !

Votre premier album Le Noir Se Fait est sorti en plein covid. Comment avez-vous géré cette sortie à l’époque en 2020, je suppose que ça n’a pas dû être simple, non ?
Marc Berg : C’était effectivement très compliqué pour nous parce qu’on ne voulait pas reporter la sortie, et en même temps on ne pouvait pas du tout le défendre sur scène. Mais avec le recul, c’était tout de même une bonne décision de le sortir et on en est très heureux !

Et quel regard portez-vous sur ce premier album trois ans après ?
Marc Berg : On en est très fiers, c’était pour nous à la fois la première pierre d’un édifice mais également la fin d’un cycle avec le départ de notre bassiste Bill à la fin des enregistrements. On le voit comme un brûlot offensif d’un groupe qui veut en découdre, on aime cet aspect très brut de décoffrage qui le caractérise !

Vous avez fait la reprise de « Tu ne dis rien » de Louise Attaque, c’est un groupe qui vous inspire ?
Marc Berg : Louise Attaque n’est pas forcément une inspiration pour nous même si évidemment on connaît très bien. On réfléchissait à faire une reprise parce qu’on voulait aller enregistrer un morceau chez Rémi avant de commencer notre album chez lui et on ne voulait pas faire un truc trop évident. « Tu ne dis rien » est en fait un morceau qu’on apprécie beaucoup et on a rapidement réussi à y coller notre patte sans trop, on l’espère, dénaturer l’originale.

Qu’en est-il de Noir Désir ?
Marc Berg : Je pense que d’une manière ou d’une autre, Noir Désir nous a influencés tant c’est un groupe qui aura marqué de son empreinte le rock français.

Rage Against The machine semble être une référence absolu pour vous ?
Marc Berg : RATM est certainement le groupe sur lequel on se retrouve tous les quatre. La puissance de leur son, l’énergie électrique qui caractérise leur musique et l’engagement politique et social de leurs textes sont des notions qui nous parlent beaucoup.

Avez-vous été surpris par l’excellent accueil de Le Noir Se Fait ?
Marc Berg : On en a été très contents et agréablement surpris, oui !

Il a été enregistré sur bandes et en live, à l’ancienne, comment avez-vous vécu cet enregistrement, car vous avez finalement travaillé comme dans les années 70/80 ?
Marc Berg : C’était très chouette comme méthode de travail, car les choix sont beaucoup plus limités donc on taille beaucoup plus dans le vif. On se pose de facto moins de questions, faut que ça sonne bien et tout de suite, y’a pas d’artifices !

Il avait été masterisé sur bande par Sean Magee (Beatles, Rolling Stones, Deep Purple, Nina Simone, The Ramones..) aux mythiques Abbey Road Studios à Londres. Que recherchiez-vous, quel type de son ?
Marc Berg : Le choix d’Abbey Road n’était pas forcément lié à une recherche spécifique d’un son mais plus une contrainte technique. Pour le vinyle on voulait pousser le délire au bout et n’avoir aucun traitement numérique, donc un master sur bandes. Il n’y a pas beaucoup de studios qui proposaient cela, nous avions donc le choix entre des studios parisiens ou Abbey Road. Autant dire que le choix était vite fait.

Quels sont les concerts que vous avez donnés qui vous ont le plus marqué ?
Marc Berg : C’est difficile car il y en a eu beaucoup mais je dirais que le concert qui nous a le plus marqué est celui que nous n’avons pas encore fait. Nous jouons chez nous à la maison à la Laiterie de Strasbourg le 7 décembre 2023 pour la sortie de notre nouvel album et cela représente beaucoup de choses pour nous, ça va être mémorable !

Avez-vous été marqué par la vague hard rock française des années 80 comme Trust, Océan, Warning H Bomb, Satan Jokers, rock aussi avec Téléphone ?
Marc Berg : Honnêtement, pas du tout !

Vous avez débuté en 2015, comment décrirais-tu l’évolution musicale du groupe de 2015 à 2023 ?
Marc Berg : C’est difficile à évaluer quand on a la tête dans le guidon ! Mais si on devait prendre du recul je dirais déjà qu’on essaye constamment de sortir le meilleur de nous-même et d’être sincère dans notre démarche. Sur un point plus esthétique, notre musique s’est quelque peu assombrie pour amener un son beaucoup plus lourd là où nous faisions des choses plus rapides par le passé. Nous avons également amené sur notre nouvel album des ambiances que nous n’avions encore jamais trop explorées jusqu’ici, plus atmosphériques et plus progressives.

Qu’en est-il des quatre EP que vous avez enregistrés entre 2016 et 2018 ?
Marc Berg : Ces quatre premiers EP, nous les avions vus comme de la matière éphémère, quelque chose vouée à disparaître au fil des années. Nous avions les moyens d’enregistrer nous-mêmes au début du groupe, c’est donc ce qu’on a fait. C’était une sorte de carte de visite pour nous, un moyen de dire « voilà ce qu’on fait » !

Question plus personnelle : comment s’est passée ta jeunesse, et quels souvenirs gardes-tu de tes premières années, l’adolescence, l’école, de tes amis et ta famille ?
Marc Berg : Une jeunesse simple et heureuse dans une famille remplie d’amour, c’est le plus important !

Quelles ont été tes premières découvertes musicales, tes premières influences et tes idoles ?
Marc Berg : Mon premier choc musical a été un live de Led Zeppelin où je suis tout simplement tombé amoureux de ce groupe (le live de la BBC session pour les fins connaisseurs). J’avais dix ans à peine à l’époque, et le riff d’ « Immigrant Song » en intro m’a transpercé de tout mon être, et c’est toujours le cas !

À quel âge as-tu commencé à apprendre à jouer d’un instrument puis à écrire tes premières chansons ?
Marc Berg : J’ai eu un intérêt très tôt pour la guitare, mais c’est vers quatorze ans que je m’y suis vraiment mis. Mes premières compositions sont arrivées avec Undervoid qui est mon premier groupe.

Te souviens-tu de tes premières créations et de ton premier concert ?
Marc Berg : Du coup oui, c’est avec Undervoid ! Le premier vrai concert c’était avec Undervoid à la fête de la musique à Strasbourg, un grand souvenir !

Comment décrirais-tu un concert d’Undervoid et que souhaitez-vous transmettre à votre public ?
Marc Berg : Globalement, même si ça fait un peu cliché de dire ça, on essaye vraiment de tout donner en live et de se laisser transporter par l’énergie du moment. C’est pour nous un véritable exutoire et surtout là où on est le plus à l’aise, où l’on se sent le plus à notre place en tant que groupe. On essaye de transmettre ces ondes-là aux gens qui sont présents dans un esprit de communion et de partage, même si cela se fait au milieu d’un wall of death ! (rires)

Vous avez eu l’occasion d’ouvrir pour Elmer Food Beat le 18/11/22 au Dôme de Mutzig (67). Comment avez-vous vécu ce concert ?
Marc Berg : C’était la deuxième fois qu’on croisait la route des Elmer après avoir partagé la scène avec eux chez Narcisse en 2019. On était très contents de les revoir, ce sont des mecs hyper cools et détendus ! De plus, le concert était organisé par des gens qu’on connait et qu’on aime bien, devant un public alsacien qui a répondu présent ! Bref, que du kiff.

Et comment décrirais-tu un bon show d’Undervoid ?
Marc Berg : Tous les concerts ont une saveur différente mais je dirais que si le public sort avec le sourire et le sentiment d’avoir partagé un moment hors du temps avec nous, c’est qu’on a bien fait notre job !

Enfin, comment vous sentez-vous sur la scène rock/metal française ?
Marc Berg : On s’y sent très bien, il y a énormément de (très) bons groupes à suivre !

Pour conclure, que diriez-vous à quelqu’un qui ne vous connait pas afin de présenter Undervoid et ce nouvel album La Mécanique du Vide ?
Marc Berg : Si vous aimez les gros riffs de partout (et pas que), c’est fait pour vous !

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