UNLEASHED
The Hunt For White Christ

 

 

 

5

 

La saga continue pour Unleashed, éternelle légende du Death Metal suédois pourtant formée en 1989, mais surtout inépuisable sur le sujet de la mythologie nordique avec ce treizième album. Celui-ci s’inscrit dans le cycle entamé à partir de 2010 avec l’album As Yggdrasil Trembles constituant ici en fin de compte son quatrième (et probablement dernier) chapitre. Ainsi, The Hunt For White Christ commence précisément là où s’achevait son prédécesseur paru il y a trois ans, c’est-à-dire après la chanson « Welcome The Son Of Thor ! » qui concluait le très bon mais plus basique Dawn Of The Nine. Nos Vikings revisitent ainsi l’avant, le pendant et l’après Ragnarök en l’adaptant à notre époque contemporaine à la sauce Johnny Hedlund (ex-Nihilist) bien sûr. C’est de manière frontale et belliqueuse que s’ouvrent ainsi les hostilités avec « Lead Us Into War ». Les Guerriers de Midgard, dans leur nouveau royaume post-apocalyptique d’Odalheim, ont choisi le fils de Thor pour les mener au combat contre le Christ Blanc. On est dans la droite lignée de Dawn Of The Nine quoiqu’un poil plus rapide au niveau du rythme. Passée une courte intro faite d’arpèges de guitare rejoints par de subtils chœurs féminins, le combat continue avec le menaçant « You Will Fall » et son break écrasant passé la moitié du morceau. Comme à l’accoutumée depuis 1995 (enfin véritablement à partir de 1997 et l’album Warrior), le guitariste et producteur/ingénieur du son Fredrik Folkare illumine tout du long de l’album des compositions rythmées et énergiques grâce à ses superbes soli plus lumineux les uns que les autres. Les riffs très Heavy et toujours généreux se succèdent à un rythme impressionnant (le presque Thrashy « Stand Your Ground »). « Gram » par contre surprendra quelque peu par son riff dissonant et à contre-temps avec son break nous plongeant dans une atmosphère là encore sombre et menaçante. Pour renforcer ce sentiment, la voix de Johnny Hedlund demeure toujours aussi efficace et terrifiante, emplie de rage (« Terror Christ », « They Rape The Land »). Mais il ne faut pas oublier le rôle essentiel du batteur, Anders Schultz, fidèle lieutenant depuis les débuts, qui abat un travail incroyable derrière ses fûts et participe à cette violence rythmée et parfaitement huilée. The Hunt For White Christ se révèle être un des albums probablement les plus dynamiques et techniques du combo suédois, au côté d’albums qui reboostèrent par moment la carrière d’Unleashed comme Midvinterblot en 2006. En comparaison Where No Life Dwells était bien plus basique même s’il demeure culte si on le replace dans son contexte en 1991. Vous l’aurez donc compris, Johnny Hedlund et ses guerriers sont loin d’avoir rendu les armes sur l’autel du Death Metal. Nos Vikings n’ont peut-être jamais été aussi inspirés d’ailleurs (« The City of Jorsala Shall Fall » sur Jérusalem, « By The Western Wall » et son riff central moderne rappelant presque Gojira et qui se finit par une outro acoustique superbement amenée). L’ultime et explicite « Open To All The Word » semble sur son intro être imprégné un court instant d’une harmonie de guitare tout droit venue des Anglois d’Iron Maiden pour ensuite proposer un riff moderne et appuyé presque sorti du dernier et excellent Soulfly sur le milieu du titre, ouvrant des perspectives nouvelles à Unleashed après The Hunt For White Christ. La croisade de nos Vikings contre le christianisme et l’ordre établi est donc loin d’être finie et c’est tant mieux ! En attendant, on aimerait bien voir plus souvent des raids scéniques de ces hommes du nord dans nos contrées afin de mettre à feu et à sang les salles et festivals de notre ancien royaume franc que leurs ancêtres aimaient tant visiter il y a plus de mille ans. [Seigneur Fred]

 

Publicité

Publicité