VOICE OF RUIN
Acheron
Death/Groove/Thrash Metal moderne
Tenacity Music
★★★★☆
Régulièrement la scène helvète nous gratifie de formations de qualité. S’inscrivant d’une certaine manière dans la veine moderne des regrettés Sybreed et son Métal Indus mélodique, Voice Of Ruin revient sur le devant de la scène que l’on nous qualifierons ici plutôt de Groove Metal avec Acheron, une troisième galette studio maîtrisée de bout en bout. Excellemment produite par Fredrik Nordström (At The Gates, Dark Tranquillity, Dimmu Borgir, The Haunted, Soilwork, Dream Evil, etc.), cette véritable petite bombe combinant agressivité et mélodies marque véritablement un palier supplémentaire dans la carrière de nos p’tits Suisses. C’est bien simple : chaque titre constitue à lui seul un hit en puissance où rien n’a été laissé au hasard : intros, couplets, refrains, etc. Le chant extrême et très convaincant de Randy (non pas Blythe (Lamb of God) mais Schaller), les riffs d’une cohésion redoutable et un mid-tempo permanent accompagné d’un groove évident ne laissent aucun temps mort sur l’album. Les breaks, relativement nombreux, dynamisent des morceaux déjà superbement construits (« Mass Grave » et son break sous fond de sample de violoncelle). Les soli de guitares de Nicolas Haerri et Darryl Ducret y font pour beaucoup également car sans en abuser, ils sont toujours placés au bon endroit au bon moment. De même pour les samples, sans inonder les chansons, ils apportent une touche moderne et se fondent parfaitement dans les arrangements studio signés Henrik Udd (Deathronic, Delain, Deserted Fear, Powerwolf, etc.). Ajoutons en plus de cela un sens de la mélodie qui fait mouche à tous les coups (« Rotting Crows ») et il est difficile de trouver à redire. Bien sûr, les influences sont encore palpables ici et là (« Salem » et ses guitares à la Lamb Of God, les rythmiques Power Thrash/Métalcore à la Chimaira, très souvent Dååth pour la dynamique et technicité des morceaux et le recours à des samples/claviers intégrés à merveille), mais deux ans après leur précédent album Purge And Purify, on ressent là clairement une grande maturité dans le travail des onze compositions d’Acheron qui lyriquement, abordent à travers différentes métaphores (en référence à la mythologie grecque ou d’autres croyances), les maux de notre époque dans nos sociétés modernes, quelque part entre la fiction et la réalité (« Thanatophobia », « Salem », « Hypocondriac »…). Si le titre d’Acheron évoque de prime abord le cours d’eau qui débouche sur le Styx dans le royaume d’Hadès dans la mythologie grecque, on espère sincèrement que ce troisième opus ne soit pas de mauvaise augure et conduise Voice Of Ruin, non pas tout droit en enfer, mais plutôt vers le succès ! Une bien belle surprise donc cet Acheron de la part du quintet helvète qui a déjà tout d’un grand. A ne manquer sous aucun prétexte lors de leur tournée fin 2019 ainsi qu’en 2020 dans l’Hexagone et chez nos voisins (Bénélux, Suisse bien sûr).
[Seigneur Fred]
Interview de VOICE OF RUIN disponible ici.
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