WINTERSUN
The Forest Seasons

Wintersun - The Forest Seasons - Artwork

Sortant dans la foulée un album live (Live at Tuska Festival 2013) et un nouvel album studio sur le puissant label allemand Nuclear Blast, les Finlandais de Wintersun font coup double mais attention : quantité ne rime pas toujours avec qualité… Si leur tant attendu précédent opus Time I avait clairement déçu par son côté fade et sans relief en 2012, cela n’a pas empêché aux fans de participer au crowdfunding organisé par le groupe et de promettre près de 200 000 euros de dons pour l’aide à l’enregistrement de ce troisième album plutôt ambitieux (un budget très conséquent) ! Basé sur le concept bien connu des quatre saisons, comme le célèbre opus n°8 d’un certain Vivaldi composé trois siècles plus tôt, The Forest Seasons semble d’emblée nettement plus inspiré que sur Time I et on s’interroge d’ailleurs s’il s’agit de la suite de ce dernier ou non ? Enfin peu importe, musicalement parlant, quatre longues plages mélodieuses de Heavy/Speed/Black Metal symphonique constituent cet ouvrage, à commencer par le printemps (comme le premier concerto du compositeur italien) relativement atmosphérique, Heavy, et entraînant, parfois proche d’un certain Dimmu Borgir, auquel succède l’été dont les arpèges puis le riff Black rappellent à la fois Moonsorrow et Immortal (« Blashyrkh »). Vient ensuite la saison automnale, plus sombre, avec son intro venteuse et son Black colérique. Rappelons que son leader, Jari Mäenpää, occupa le poste de guitariste/chanteur au sein des non moins fameux Ensiferum (qui sort lui aussi son nouveau disque Two Paths). Enfin prend place la douce complainte de l’hiver, la dernière saison durant laquelle la toundra devient toute blanche, le temps se fige comme la glace, la nature s’endort alors pour plusieurs mois au pays des mille lacs. Après avoir pénétré dans The Forest Seasons, cette troisième œuvre plutôt osée et riche séduira finalement à travers ses quatre magnifiques concertos Métal qui possèdent chacun leur charme, l’hiver étant assurément la chanson la plus épique de l’album comme un certain Insomnium et son dernier chef d’œuvre Winter’s Gate. Les chants clairs de son leader ici en charge de tous les instruments agrémentés de ceux de nombreux invités choristes accentuent ce côté dramatique et émotionnel, comme si Stratovarius avait fusionné avec Monsorrow. Les seuls bémols résident toujours dans ces nappes surfaites et samples douteux (en studio sur un bon PC et à l’aide d’un synthé, on peut tout faire !), et ce manque cruel d’agressivité sonore dans les riffs de guitares lorsque Jari Mäenpää accélère le pas et devient menaçant avec ses growls alors que sa voix Black bien mise en avant est plus que convaincante (le superbe break un peu après le milieu de l’automne), provoquant un contraste frustrant. Par ailleurs, l’utilisation de la programmation à la batterie, en lieu et place de Kai Hahto (ex-Nightwish (live)ex-Swallow The Sun, ex-Rotten Sound), renforce ce côté artificiel. Dans tous les cas, The Forest Seasons renoue avec les débuts glorieux de Wintersun à l’époque de son album éponyme (2004), et les vieux fans ne pouvaient rêver mieux ! Winter is coming 

[Seigneur Fred]

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