SMACKBOUND : Hostage

Hostage - SMACKBOUND
SMACKBOUND
Hostage
Metal mélodique
Frontiers Records

Smackbound, groupe de metal finlandais, revient aujourd’hui avec Hostage, son second album. Formé en 2015, il est mené par la chanteuse et actrice Netta Laurenne dont à première vue, le parcours musical peut laisser dubitatif. Comment en étant issue d’une formation classique, jazz et pop peut-elle réussir à convaincre dans le registre metal ? La réponse est très simple : Netta est une chanteuse authentique et bourrée de talent. Et accompagnée de musiciens incroyables, ses compères et elle font de ce deuxième opus, et de Smackbound en général, un véritable chef-d’œuvre.

Rien à dire, tout y est : une voix forte et assurée, des riffs tranchants, des solos mélodieux…  L’enchaînement des onze pistes nous embarque pour un tour de montagnes russes, tant chaque titre possède une ardeur différente qui ne laisse aucunement de tout repos. Les deux premiers morceaux, « Reap » et « Change », s’ouvrent en douceur avant de nous propulser sur le refrain pour mieux nous prendre aux tripes. Le chant est incroyable, les riffs et la batterie sont bien lourds. Si en raison du côté pop qui ressort par moments les amateurs de metal extrême passeront leur chemin, les autres seront absolument conquis. Toutefois, il ne faut pas penser que Smackbound fait dans les sonorités mièvres et indolentes pour rester accessible au plus grand nombre. Notre quintet sait se montrer enragé, notamment sur des titres comme « Razor Shap » ou « Rodrigo » parfaitement placés sur le disque pour nous tenir en haleine tout du long.

Hostage est aussi truffé de surprises. « Imperfect Day », en sixième position sur le disque, avec ses premières notes au piano puis l’explosion du son de la guitare de Teemu Mäntysaari et la profondeur du chant, qui finit par s’envoler, viennent donner des frissons. Quand arrive le solo, on a cette impression d’être emporté dans un tourbillon, la mélodie nous transporte à un autre temps et nous fait tourner la tête. Empli de beauté, ce titre fait partie des pépites dont recèle l’opus. De même que « Graveyard » dont la ligne de basse, conduite par Tuomas Yli-Jaskari, est remarquable et apporte une chaleur presque réconfortante à l’ensemble, face à la batterie dirigée par Rolf Pilve qui n’y va pas de mains mortes. Autre pépite, le titre « Traveling Back » qui s’ouvre à la manière d’une chanson folk. Les cinq membres nous emmènent là où on les attend pas. Les arrangements sont plus que merveilleux, tout est parfaitement dosé, même la lourdeur est mise là où il faut et quand il faut. Néanmoins, le véritable joyau de cet album, n’est autre que « Hold the Fire ». Le titre signifie « tenir le feu », mais Netta, elle, ne le retient pas. Car sur ce morceau elle ne chante pas : elle crache du feu à la manière d’une dragonne. Sans mentionner le riff et le solo qui nous poignardent droit dans l’âme de par leur intensité extraordinaire. Le groupe n’a visiblement qu’un mot d’ordre : tout enflammer sur son passage. 

On ressort de l’écoute de Hostage avec une énergie et un bouillonnement irrépressibles. Les chansons vivent à travers la puissante voix de Netta et à travers aussi une musique solide qui leur donne un corps brut. Il est évident que Smackbound tant à gagner en popularité. Entre la fougue, la passion, la créativité et le dynamisme de nos Finlandais, on a là un album audacieux et véritablement excellent, que l’on prend plaisir à écouter encore et encore. [Aurélie Cordonnier]


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