BEFORE THE DAWN : Stormbringers

Stormbringers - BEFORE THE DAWN
BEFORE THE DAWN
Stormbringers
Death metal mélodique
Napalm Records

Après une décennie d’absence, Before The Dawn (BTD pour les intimes) refait surface avec ses nouveaux membres. Et si par malheur vous étiez enfermé au fin fond d’une caverne ces dix dernières années, un rapide saut dans le temps s’impose ! En janvier 2013, l’hyperactif Tuomas Saukkonen (également Wolfheart, Dawn Of Solace…), membre fondateur du groupe et ici batteur, annonce sa dissolution. Depuis silence radio… jusqu’en 2021, année durant laquelle Before The Dawn renaît de ses cendres et accueille par la même occasion un nouveau venu, Paavo Laapotti. Le quatuor finlandais nous avait offert jusqu’alors sept albums studios de grande qualité. Alors, qu’en est-il de son huitième et dernier opus Stormbringers ?

Tout d’abord, BTD n’a rien perdu de sa superbe dans ses intros. En effet, il est toujours agréable de pouvoir constater que la formation de Nastola (ville qui a fusionné avec Lahti dernièrement, au nord d’Helsinki) perpétue cette « tradition » propre au metal et à la musique classique. « The Dawn » est un titre introductif épique, qui, si l’on se réfère à une œuvre de la pop culture, ne serait pas loin d’illustrer les plus grandes scènes de Game of Thrones. Et malheureusement pour nous, tout comme la série, ça démarre fort pour se poursuivre tant bien que mal… À l’arrivée, quelques déceptions se font sentir. « Reveries » apparaît comme le véritable premier morceau death mélodique de l’album, avec encore une fois une belle intro martelée par le jeu de batterie. Sur « Downhearted », les sons synthwave sont très rapidement rejoints par une batterie qui sait décidément se faire entendre au mixage, Tuomas Saukkonen aux baguettes oblige. La dernière minute de la composition est une sorte de concentré musical dans laquelle se mêle un solo de guitare, le chant guttural de Paavo Laapotti et un jeu de double pédale battant. Que penser de ce pêle-mêle ? Si les sons de claviers et synthés nous plongent au cœur d’une tempête de neige mystérieuse, nous sommes très vite rattrapés par ce nouveau style musical dont ce Stormbringers semble être le porte-étendard. « Chains » s’avère être un titre au tempo plus lourd qui s’achève sur une guitare magnifique acoustique. On est enivré par la douceur de ses cordes vibrantes qui nous transportent dans les bois gelés à la fin de l’hiver. Comme un prolongement, « Divided » s’ouvre avec cette même guitare acoustique. Apportant une infinie douceur quoique très solennelle, ce jeu mélodique n’est pas sans rappeler la célèbre chanson « Ring of Gold » de Bathory. « The Dark » est d’un point de vue technique plus intéressant notamment par son solo de guitare aux influences power metal progressif (Dragonforce, Rhapsody of Fire) mais avec toutefois une patte différente, celle type des groupes scandinaves.

Fort de son identité musicale, BTD ne tombe jamais réellement au-delà des limites de son genre. Preuve en est le morceau « Chaos Star » qui résume à lui seul l’ambiance de l’album. Les chuchotements embellissent l’atmosphère sans pour autant faire de cette composition le chef d’œuvre tant attendu. Si ce récent single « Chaos Star » reste le titre ayant fait l’objet d’une promo spéciale (avec un clip sorti il y a quelques jours), il n’en demeure pas moins qu’il n’est l’élu tel que l’on aurait pu s’y attendre au départ. « The Weight » vient conclure l’album sur une structure binaire (A-B-A-B) dans laquelle se font face ambiance lumineuse et obscurité. Beaucoup moins long et beaucoup moins énervé que ses petits frères et notamment Decade of Darkness (2010) et Deadlight (2007), Stormbringers s’avère bien en deçà de ses prédécesseurs. Cet album en demi-teinte donc, manque de peps. L’absence de la touche death au profit d’un son parfois trop mélodique à nos oreilles peut déplaire. Si toutefois l’on ne peut reprocher aux Finlandais d’affirmer une identité musical singulière (et notamment le chant clair porté par Paavo Laapotti), un morceau uniquement instrumental n’aurait pas été de refus afin de développer plus d’ambiance même si BTD s’efforce d’être cohérent dans son ensemble. [Louise Guillon]

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