Si Look Into The Black Mirror avait permis au combo belge de se révéler sur le devant de la scène rock/blues moderne européenne il y a quatre ans, Tomorrow Will Be Without Us devrait leur permettre de s’imposer et d’atteindre des sommets au vu de la qualité intrinsèque de ce second méfait. Dix titres d’une redoutable efficacité qui vous transporte dans un monde sombre et désespérant. Tomorrow Will Be Without Us est éblouissant de part en part grâce à une production puissante collant parfaitement à chaque titre comme sur le premier single « Snake Oil » qui ouvre l’opus. Celui-ci nous met ainsi directement dans l’ambiance garage grâce à un mur de guitare surpuissant et la voix exceptionnelle de Marcella Di Troia qui n’est pas sans rappeler par moment Amy Winehouse, tant l’émotion dégagée par sa voix est profonde et troublante, un véritable diamant à l’état pur qui ne demande qu’à s’épanouir au gré des chansons.
Celles-ci taillées sur mesure s’enfilent comme un collier de perles, toutes dotées d’un son gigantesque, le talent d’Alain Johannes (connu pour ses collaborations avec Eagles Of Death Metal, Queens Of The Stone Age, Arctic Monkeys ou No Doubt) n’est ici pas un hasard. Que ce soit avec « Snake Oil » donc, « Hateful Hate, I’ll Kill You » ou bien la chanson-titre qui vous atomise les neurones par leur puissance de feu et leur refain, les Belges font mouche à chaque coup. Mais Black Mirrors sait aussi nous prendre par l’émotion avec des mélodies imparables et une voix qui peut vous arracher des larmes comme sur le magnifique morceau « Ode to my Unborn Child », une ode à l’enfant qui ne naîtra pas (titre qui sera d’ailleurs leur prochain single), ou encore « Say it Again » ou « Tears to Share ». Frissons garantis à tous les étages don. Si vous aimez Queen Of The Stone Age, Nirvana, Hole ou encore Radiohead (« Anthropocene »), sans aucun doute, Tomorrow Will Be Without Us est fait pour vous. Une très belle surprise de cette fin d’année ! [Pascal Beaumont]
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