Black Sabbath, un nom, une légende, qui résonne sur toutes les lèvres depuis des générations. Le mythe aurait pu s’éteindre une multitude de fois, tant leur aventure a été chargée en rebondissements, mais Ozzy Osbourne à jalousement garder le flambeau bien vivace en poursuivant l’aventure seul. Pourtant à force de déceptions et de désillusions, avouons-le on ne croyait plus vraiment à une reformation, jusqu’à ce fameux 11 septembre 2011 où lors d’une conférence de presse, ils annoncèrent finalement leur réunion mais surtout l’enregistrement d’un nouvel album, le premier en 18 ans. Autant dire qu’après autant d’attente les questions ne pouvaient que se bousculer dans le monde du metal. Mais contrairement à beaucoup nous n’espérerions rien de cette réunification car il est bien connu, plus on espère, plus on est déçu. Après avoir lu de multiples avis, plutôt décevants précisons-le, sur ce treizième album on était septique quant à sa qualité. Mettons les choses au clair dès le début, « 13 » est sous-estimé. Certes Ozzy ne pousse plus autant dans les aigües mais son timbre, si caractéristique, est toujours captivant et unique. Oui la batterie n’est plus identique, vu que Bill Ward a mis les voiles (laissant l’album inachevé) pour laisser place à Brad Wilk (ex-Rage Against The Machine/Audioslave), mais n’est-ce pas logique ? Devons-nous regarder dans le rétroviseur et se dire que c’était mieux avant, alors que la plupart ont découvert Black Sabbath bien après la sortie de « Never Say Die! » en 1978, le dernier album en date avec la formation originelle, il y a donc 35 ans ? Ne soyons pas passéiste et écoutons d’une oreille fraiche et vierge cet opus. Premier constat le son Black Sabbath est bel et bien là. Dès le premier titre on reconnaît sans peine la signature des Britanniques : guitares grasses et massives, basse volubile, atmosphères macabres et pesantes, riffs imparables et chant incantatoire plaintif. Cet album le quatuor l’a voulu à sa façon, n’en déplaisent à ceux qui auraient préféré des mélodies tubesques à reprendre en chœur. Le combo a axé son « 13 » sur des titres bien doom (« End Of The Beginning », God Is Dead ») qui s’étirent dans le temps, comme pour prouver qu’ils en sont les précurseurs. Certes « 13 » n’est pas immédiat car peut être plus linéaire, et donc dans un sens plus doom, mais révèle des perles comme le formidable « Age Of Reason », le « Planet Caravan » nouvelle génération intitulé « Zeitgest », le vintage « Loner ». Alors que devons-nous retenir du grand retour des maîtres de cérémonies ? Seulement que malgré les années la magie opère toujours. Pourtant ce n’est qu’une fois sur scène que l’on pourra juger si l’alchimie perdure. En attendant ce « 13 » vaut nettement son acquisition.
[Noémy Langlais]
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