Suite à l’intégration du guitariste finlandais Nino Laurenne (Thunderstone) dans le groupe équatorien, puis de sa femme Netta au chant, d’abord en simple invitée sur un titre de l’album The Puppeteer en 2017, puis l’EP Silent Ennemy en 2020 (au côté de M. Lordi, Tony Kakko (Sonata Arctica), il était évident que Black Sun n’en resterait pas là. Fondé à l’origine en 1999 à Guayaquil, et fort de ce line-up boosté par l’apport artistique indéniable des deux Scandinaves, un nouvel élan de créativité est ainsi né pour ses membres fondateurs Nicolas Estrada (batterie), Christopher Grünberg (guitare), le bassiste Santiago Salem étant arrivé un peu plus tard. Il en résulte aujourd’hui ce quatrième album studio éponyme admirablement maîtrisé et composé. Et son titre n’a pas été choisi par hasard, le but étant d’affirmer plus que jamais le nom du super combo désormais équatorien-finnois sur la scène heavy metal internationale. On le sait, la crise du covid-19 étant passée par là, ce n’est pas plus un problème de travailler à distance à présent. La preuve en est avec ces dix chansons plus énergiques et mélodiques les unes que les autres. Et c’est bien simple, chaque nouveau single est une bombe. Que ce soit « Slay The Queen », « Drown In Sin », ou le terrible « Rise », tout a été pensé à la lettre et calibré en studio pour un impact maximal. Les refrains chantés par la désormais frontwoman Netta Laurenne, et épaulés par les musiciens, vous donnent une terrible envie de headbanguer et de chanter, tellement les paroles s’imprègnent dans votre crâne.
Clairement, sa voix puissante possède ce côté un peu rauque à la Bonnie Tyler qui donne un sacré coup de fouet aux compos du groupe sud-américain qui végétait un peu en dehors de ses frontières. Il y a en plus cette touche moderne et puissante pour faire sonner leur heavy metal qui risque de faire un malheur en live, c’est tout le mal qu’on leur souhaite après tout. Comment ne pas résister aux riffs puissants et à la rythmique, certes classique, mais ô combien efficace sur un morceau comme « Drown In Sin », ou le tout nouveau single, plus nuancé et feutré « With Them Devils ». Et les soli de guitare ne sont pas en reste, pas trop pompeux et d’une belle fluidité, apportant vraiment un booster aux compositions musclées et savamment construites entre les membres de cette superbe équipe internationale qui a bossé dur ici. La production sonore du guitariste de Thunderstone, et désormais Black Sun, Nino Laurenne (Amorphis, Lost Society, The Rasmus) contribue aussi fortement à ce cocktail détonnant. Bien sûr, tout cela peut sembler un peu formaté et déjà entendu car les formations heavy/power metal sont devenues légions sur les gros labels ces dernières années, mais précisons que cet album sort en autoproduction, et que le groupe investit beaucoup sur cette sortie et les concerts à venir. On sent bien qu’un énorme de travail a été fait en amont, et en entretien avec son sympathique bassiste Santiago, une réelle passion doublée d’une grande sincérité se dégageait. Et rappelons enfin que Black Sun existe depuis 1999 en Equateur, donc ce ne sont pas des jeunes premiers opportunistes ici, ni des manchots sur leurs instruments à la quête de gloire.
En conséquence, l’Équateur et la Finlande sont désormais liés et représentés par un groupe unique en son genre. Ce quatrième LP éponyme écrit un nouveau chapitre, une renaissance pour ce groupe de musiciens devenus amis. Reste à présent l’épreuve de la scène et du live pour voir et entendre Black Sun, afin de constater que la formation est bel et bien un acteur de la scène metal en 2024 sur lequel on peut compter, et non pas juste le produit d’un super album éphémère sans service après-vente. [Seigneur Fred]
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