BLOODPHEMY : Dawn of Malevolence

Dawn of Malevolence - BLOODPHEMY
BLOODPHEMY
Dawn of Malevolence
Death metal
Non Serviam Records

Certains d’entre vous se rappellent peut-être d’un certain Houwitser qui sévit dans les années 2000 avec quelques douceurs brutal death, tels que Rage Inside the Womb ou Damage Assessment sur le label français Osmose Productions. Celui-ci comprenait alors dans ses rangs une brute épaisse également membre de Sinister, le guitariste Michel Alderliefsten. Si Houwitser existe toujours mais ne fait plus grand chose depuis 2010 et l’album Bestial Atrocity (Sevared Records), son autre groupe Bloodphemy qu’il a rejoint en 2017, quant à lui, est bien plus actif. Il nous balance aujourd’hui en pleine tronche son cinquième pavé intitulé Dawn Of Malevolence, deux ans après Blood Sacrifice (Emanzipation Productions). Et comme la scène metal batave est petite en Hollande, on retrouve à l’autre guitare un certain, ex-Sinister lui aussi. Bref, tout ça pour dire que l’on n’a pas à faire ici à des enfants de cœur, vous l’aurez compris. Fans de Within Temptation ou Delain, fuyez ! Et même si des passerelles existent parfois (comme l’ex-batteur de God Dethroned, Ariën van Weesenbeek, évoluant à présent dans Epica) et que l’on peut apprécier ces différentes formations et leurs différents genres musicaux, faisant justement toute la richesse de la scène batave. Et nous, à Metal Obs, on aime faire le grand écart car on écoute aussi bien une galette de Defloration que, au hasard, un disque de The Gathering (période Mandylion de préférence) en passant par un n’importe quel album lancinant d’Orphanage… Mais revenons au cas de ce sanglant blasphème intitulé Dawn of Malevolence.

D’emblée ça défouraille sévère sur « Convoluted Reality » avec un riff tronçonneuse, quelque part (forcément) entre un vieux Sinister et le dernier Cannibal Corpse. Au micro, les vociférations d’Olivier van der Kruijf vous font hésiter entre les symptômes d’une bonne gastroentérite ou du dernier variant du covid-19 (ou bien un cocktail des deux) avec en fond le doublage de L’Exorciste. Un petit break avec une basse présente (rappelant un peu les New-Yorkais d’Overkill) débouchant sur un solo plutôt thrashy. « Therapeutic Torturing » est du même acabit, avec une rythmique et un riffing typique à la Cannibal Corpse, même si encore une fois Bloodphemy possède ce son plus européen issu de l’influence du death metal US sur la scène batave dans les années 90 avec les Gorefest, Altar, Pestilence, Asphyx et autres Sinister. Et c’est ainsi tout du long avec parfois des titres plus heavy et sombres à la Incantation, des samples également agrémentent parfois les chansons (« Demented Masquerade », « Crimson Redemption » avec sa petite intro bien crade). Tout n’est pas si monotone, ni monocorde, comme on pourrait le croire, et quelques breaks arrivent encore à surprendre nos esgourdes coutumières du genre, brisant quelques nuques au passage (« From Suffering To Violence »). En live, ça peut être monstrueux si le quintet est dynamique, sinon on peut assez vite s’ennuyer car on baigne dans un death metal éculé, il faut bien l’avouer, mais tout de même appréciable et de qualité correcte. Alors si vous avez déjà digéré Chaos Horrific, le dernier Cannibal Corpse, et que vous souhaitez découvrir aussi l’autre pays du (death) metal, à savoir les Pays-Bas, Bloodphemy constitue un parfait amuse-bouche en la matière. [Seigneur Fred]

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